Sortie le 18 mai: “Le souverainisme est un humanisme”, de Marc Rameaux

Nous vivons une époque triste. Nous sommes coincés entre trois mâchoires qui déchirent notre pays et déchirent notre personne. Des censeurs qui exigent notre mortification et notre repentance, des idéologues qui rêvent de grands soirs totalitaires et de goulags sur seine, des esprits superficiels et creux qui font passer leur agitation stérile pour de l’action et mènent notre pays à sa perte. Ces derniers sont au gouvernement et aux manettes de l’Europe. 

Il faut y ajouter ceux qui sont tapis dans l’ombre, attendant leur heure pour ramasser les morceaux. Les héritiers du FIS algérien, ceux contre lesquels Boualem Sansal ne cesse de nous alerter pour les avoir vus de très près en se moquant de notre immense naïveté. De nos droits de l’homme et de nos règles de la République opposés à des tueurs sans merci.

Ces trois Parques qui déchirent la France, les Savonaroles de pacotille du woke et de la fausse écologie, les gardes rouges de la France soumise, nouveaux SA et SS du XXIème siècle alliés comme les anciens aux nazislamistes et les ravis de la crèche du mondialisme et de l’européisme ont tous trois un point commun, malgré leur opposition de façade.

Ils n’ont tous trois aucun attachement authentique à la France. Ils voudraient nous déposséder de notre histoire, de notre culture, de notre art de vivre. Ils nous veulent honteux non seulement de notre passé mais de ce que nous sommes, comme le font tous les pervers et manipulateurs.

Ils veulent chacun dans leur style créer un homme nouveau artificiel, comme tous les régimes totalitaires l’ont fait avant eux : homme déconstruit des woke, fanatique des grandes messes collectivistes des rouge-bruns, ectoplasme décérébré et affadi du mondialisme.

Les souverainistes sont en cela les derniers humanistes. Les souverainistes refusent “l’homme nouveau”  totalitaire, ils veulent reconstruire la confiance en l’homme, celui de toujours.

Contrairement à une idée reçue, il n’y a pas à choisir entre l’attachement à son pays et sa liberté individuelle : un pays libre et indépendant est fait par des hommes libres et indépendants. Le sens du collectif est d’autant plus émouvant et possède d’autant plus de valeur qu’il est un sacrifice accompli par un homme libre. Être maître de soi et être maître chez soi sont indissociablement liés.

Inversement, les hommes ne peuvent garantir leur liberté qu’au sein d’un pays libre et souverain. Les “grands ensembles” bureaucratiques tels que l’UE les placent en position de dépendance, assujettis à des décisions arbitraires dont ils sont maintenus à l’écart.

L’Athènes de Périclès demeure un modèle. Cité libre et indépendante, créatrice de vertus humanistes universelles et affirmant un patriotisme chevillé au corps, sans faille, comme l’était la phalange grecque pour la défense de la cité.

Seuls les esprits faibles y voient une contradiction. Il n’y en a aucune : la patrie n’est pas ce qui s’oppose à l’universel. Elle est l’universel réalisé concrètement dans l’histoire, l’universel accompli par un peuple, d’une façon qui lui est unique et représente son génie national. Le patriotisme renvoie ainsi dos-à-dos les communautarismes et les universalistes abstraits, ceux qui n’ont que la République à la bouche mais ne voient la France que comme un gros mot et son drapeau comme un symbole honteux.

Une grande nation est ainsi faite : elle inscrit des vertus fortes dans l’histoire selon un génie qui lui est propre. Elle réconcilie ainsi le général et le particulier, l’universel et le local, les vertus humaines et la patrie qui en fait une réalité concrète et historique.

Ce n’est pas un hasard, les trois Parques sont celles qui martèlent l’inexistence des nations et l’inexistence du sujet, de l’âme au sens judéo-chrétien du terme : elles sentent que les deux sont liées, elles veulent les détruire ensemble.

La nation n’est pas une force collective qui écrase l’individu, elle l’augmente en le reliant à la transmission de ses ancêtres, lui conférant une puissance historique qu’il ne pourrait avoir seul. Inversement, une nation n’est pas faite d’individus atomisés, mais d’âmes libres qui choisissent librement de poursuivre une aventure collective, parce qu’elle est belle, parce qu’elle a une grande valeur, parce qu’elle a traversé l’histoire.

Chaque personne, chaque homme, nous raconte ainsi une histoire infinie, une histoire qui démarre bien avant sa naissance biologique, celle du point de vue unique sur le monde qu’il représente. Nous sommes d’un âge immense disait Carl Jung. Il en est de même de chaque nation, lorsque celle-ci a dépassé le stade de la simple communauté. La France existait bien avant la France, comme vision du monde, comme possibilité qui est devenue réalité inscrite dans la chair de l’histoire.

Un homme et une patrie sont tous deux un point de vue unique sur le monde, une ligne de force de l’univers qui existe depuis l’origine des temps, comme un thème musical dont les notes sont sa signature indestructible et éternelle. L’homme ou la nation nous apparaissent lorsqu’ils prennent forme dans une réalité biologique ou historique concrète, tout comme le thème musical est couché un jour le papier lorsqu’il est trouvé par le compositeur. Mais ils existent depuis l’origine des temps parmi tous les morceaux possibles.

Tout ce qui a de la valeur, tout ce qui est authentique et réel, est l’une de ces lignes de force. La trace unique, la signature d’une âme dans l’univers ou celle d’une nation dans l’histoire.

Un homme et sa patrie sont simplement la rencontre entre ces deux lignes de forces, qui viennent un jour s’entrecroiser et se nouer intimement l’une à l’autre, comme deux branches de lierre. Il n’est guère étonnant que les trois parques veuillent les couper toutes deux : dépossédez un homme de sa personnalité, de ses aspérités et dépossédez-le également de son histoire et de sa mémoire pour le détruire tout à fait. L’un et l’autre sont enchevêtrés pour enraciner notre rapport au monde.

Ces racines philosophiques sont essentielles avant toute application concrète. Elles donnent leurs lettres de noblesse au souverainisme. Montrent qu’il n’est pas un simple sentiment de nostalgie, mais un attachement à l’authenticité, inscrit dans la nature du vivant. Ainsi de l’exemple de la cellule vivante. Ni bunker, celui des communautaristes et des totalitaires, ni éventrement à tous vents, celui des mondialistes, la cellule est citadelle. Dotée d’une membrane filtrante, c’est-à-dire d’une frontière, elle est ouverte mais sélective. 

Le vivant est affaire d’équilibre : l’autarcie comme l’éventrement à tous vents sont les deux formes de la nécrose, puis de la mort. L’existence des nations et des personnes sont la préservation de ces microcosmes, indispensables à l’éclosion de la vie. Un monde riche et ouvert n’est en rien le monde standardisé, uniforme et triste des mondialistes. Il est la préservation et la rencontre de tous ces microcosmes.

Ce livre reconstruit les identités : celle de la personne, celle des nations, afin de déjouer l’entreprise de déconstruction des trois parques.

Tous les aspects concrets et pratiques du souverainisme peuvent être développés, une fois ces bases posées.

C’est ce que fait la deuxième partie de ce livre : souveraineté économique, industrielle, juridique, géopolitique, culturelle y sont traités en détail et très concrètement. Ces aspects de la souveraineté sont illustrés de nombreux exemples tirés du monde de l’entreprise, des textes juridiques européens et de leurs conflits profonds avec notre art de vivre, de l’analyse des théâtres géopolitiques les plus récents (conflit ukrainien, géopolitique du proche et moyen-orient, émergence de l’extrême orient).

Le lecteur y retrouvera des thèmes qui me sont chers : comment l’UE se révèle être la pire ennemie de l’esprit d’entreprise, comment elle détruit nos avantages compétitifs sur le marché mondial, nivelant les savoir-faire des nations par le bas. Comment les institutions européennes empêchent l’affrontement-coopération des excellences entre nations européennes souveraines. Également, pourquoi le souverainisme est beaucoup plus compétitif économiquement que le mondialisme, y compris dans nos modernes économies ouvertes.

L’entreprise de dépossession va extrêmement loin. L’analyse précise des textes de la CJUE et de la CEDH montre à quel point l’UE et la Commission se sont arrogé le droit d’effacer la culture des nations, sous le paravent hypocrite des règles juridiques.

Enfin la bataille culturelle, la plus acharnée de toutes car elle nous oppose à des cultures implacables fondées sur l’intimidation territoriale et les rapports de force, est traitée en profondeur. Nul ne dénoncera jamais avec assez de force le déni dont a été victime un Georges Bensoussan, d’autant plus tristement ironique que plus personne ne conteste son constat qui lui valut une excommunication.

L’homme déconstruit que veulent les trois parques est dépossédé de ses repères pour mieux le contrôler, jusqu’à son identité sexuelle.

Ce sujet explosif et à très haute tension doit être traité : un chapitre entier y est consacré. Il me vaudra certainement des cris d’indignation, car je défends un point de vue très dérangeant, allant bien au-delà de la réaffirmation des identités masculine et féminine. Peut-être même des amis proches en seront choqués, car ce que j’y exprime est un sujet présent constamment dans le jeu amoureux, mais jamais avoué, sauf dans le secret d’une conversation personnelle. Ce que je défends n’a rien de réactionnaire ni de machiste, bien au contraire. Le sujet nécessite de tenir une très forte intensité mais aussi beaucoup de nuance.

Je n’en dirai pas plus, afin d’en réserver la primeur à chaque lecteur. Disons à titre d’indice que le thème dont je parle est présent constamment sous la plume d’écrivains connus et talentueux, Milan Kundera, Albert Cohen, ainsi que dans une littérature beaucoup plus bas de gamme mais qui a connu un vif succès révélateur de l’inconscient collectif. 

Toute personne, homme ou femme, ayant un certain âge et une expérience de la vie et des rapports amoureux, particulièrement s’il a eu à “refaire sa vie”, a fini par me donner raison, même si cela a été sous le sceau du secret. Il existe une quintessence de la sexualité et du jeu amoureux, dont on ne doute plus lorsqu’on a eu la lucidité sur soi-même et le courage d’y goûter. Elle recèle des paradis mais aussi des pièges psychologiques terribles.

Cela a-t-il sa place dans un ouvrage sur le souverainisme ? Oui car le souverainisme consiste à reconstruire toutes les identités, à se reconnecter à l’intensité de la vie, à ne pas la noyer sous un discours sirupeux et édulcoré. Le souverainisme est un art de vivre et le jeu amoureux en fait partie, comme porteur des identités féminines et masculines. Sa réalité sans fard, dans ce qu’il a de sublime et ce qu’il a de cruel, l’engagement de l’âme qu’il implique et les pièges parfois fatals qui en découlent pour son propre futur amoureux, doivent être dits.

Faute de savoir affronter les désirs et les illusions, les paradis et les pièges du jeu amoureux, le discours post-moderne décide de l’aseptiser, d’en retirer tout ce qui fait le sel de la vie ou au contraire de le noyer dans l’abattage de masse de la pornographie, ce qui revient au même. Ceux qui tiennent ces tristes rôles se voient retourner leurs désirs en boomerang, mais sous des formes intolérables pour la femme comme pour l’homme, faute de regarder leurs désirs en face. 

Le chapitre consacré au jeu amoureux et à la sexualité reconstruit les identités masculines et féminines, les sublime et les exacerbe en révélant ce qu’elles ont de caché. Cette reconstruction ne survient pas où on l’attend. Elle renvoie dos-à-dos les endives asexuées du wokisme comme les carricatures du machisme, pour déboucher sur un terrain inattendu. Mon seul souhait est que le lecteur ressente toute l’intensité psychologique que j’ai souhaité y mettre, même s’il réagit fortement contre.

Nous devons reconstruire l’homme et lui restituer ce que les trois parques ne cessent de lui voler. Notre époque est triste parce qu’elle est un règne d’imposteurs. Celui du faux humanisme, de “philosophes” se faisant prendre en photo dans un camp de réfugiés le temps d’un reportage, dans un mélange obscène d’exhibitionnisme et de voyeurisme, pour regagner leurs résidences de luxe où ils en seront durablement préservés ainsi que leurs enfants.

Nous sommes le pays de Molière et du Tartuffe, de François de La Rochefoucauld et de ses Maximes montrant combien la fausse charité est la forme la plus aigüe du narcissisme et de la mise en scène permanente de soi. Nous possédons tout ce qu’il faut dans notre culture pour démasquer ces bigots et tartuffes modernes. Ceux d’autrefois avaient “leurs pauvres” pour se donner bonne conscience, ceux d’aujourd’hui ont “leurs réfugiés” pour mettre en permanence leur ego en valeur. 

Le discours sur l’immigration procède de la même hypocrisie. Le seul véritable respect réside dans l’exigence. L’on ne demande pas à un citoyen français de respecter quelques règles ou d’être vaguement compatible, avant de craquer sous les pressions de communautarismes beaucoup plus forts. L’on exige d’un citoyen français fraîchement débarqué qu’il dise “La France coule dans mes veines”.

Romain Gary incarnait cette France généreuse mais lucide, exprimant toutes les couleurs de l’âme humaine mais selon son génie national propre, refusant tout racisme biologique mais tout aussi implacable sur la défense de sa civilisation et de son histoire, l’un étant la condition de l’autre.

La France a besoin de cette force généreuse et authentiquement humaine pour revenir à la vie. Construire une force politique souverainiste et humaniste doit être notre priorité.

© Marc Rameaux, Maintenon, le 3 mai 2023

Le Souverainisme est un humanisme paraîtra le 18 mai 2023, en librairie et sur tous les sites de commande en ligne, chez VA Editions.

Il est d’ores et déjà disponible en précommande : https://www.va-editions.fr/marc-rameaux-c106x4307876

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1 Comment

  1. Sur le fond, c’est une bonne analyse. Mais beaucoup trop optimiste, du moins en ce qui concerne la France (si tant est qu’on puisse encore appeler cette chose ainsi) et les autres nations connaissant le même naufrage. Car Marc Rameaux écrit “Nous possédons tout ce qu’il faut dans notre culture pour démasquer ces bigots et tartuffes modernes” (l’auteur utilise de doux euphémismes), Or justement…Combien de Français possèdent encore ou sont susceptibles de posséder cette culture ? Hélas pas tant que cela : les universités françaises (domaine “sciences sociales”) sont depuis les années 50 60 comme les universités anglo saxonnes : d’immenses fabriques de neo fascistes et obscurantistes “clairvoyants”, au même titre que les universités nazies des années 30 mais à une échelle beaucoup plus grande.
    Le naufrage intellectuel et culturel est total : Sollers qui vient enfin de décéder était d’ailleurs un parfait symbole de cette vacuité intellectuelle et de cette boboitude inculte, rance, mesquine et aussi dépourvue de dignité que d’intelligence. Hormis de rares élections comme Natacha Polony (mais qui a tout de même retourné sa veste de cuir) l’immense majorité de nos journalistes et politiciens sont des ignares en plus d’être des psychopathes. On ne pourrait pas redevenir une société à peu près vivable sans faire le GRAND ménage dans ces corps de mériers dévoyés. Et une grande partie de la population française,soyons honnêtes, est totalement dépourvue de toute culture, de tout humanisme et de tout attachement à (ce que fut) la France. Dans le cas contraire le macro melenchonisme ne pourrait tout simplement pas exister, sauf à la marge comme un extrémisme honteux. “La culture française n’existe pas” a dit le psychopathe de l’Elysée, en cela approuvé par les psychopathes ignares de son entourage et d’au moins 95% des psychopathes du milieu médiatique. Donc comment qualifier les millions d’électeurs de Macron, et le public de L’Immonde, Le Point,Libé. LCI, Vichy Television ou Radio Vichy ? Et le public d’Annie Ernaux, Houria Bouteldja ou Rockaya Diallo ?
    Ce que souhaite (avec beaucoup de courage et de sincérité) Marc Rameaux est désormais impossible en France ou en Grande Bretagne dont la majorité des citoyens sont leurs ennemis mortels ainsi que les miens et les vôtres.Ces sociétés sont engagées dans un processus de suicide collectif, d’auto massacre, dont personne ne pourra les sauver.
    Le souverainisme aurait pu limiter fortement l’étendue des dégâts, mais pour ce faire il eût fallu qu’il arrivât à l’Elysée des les années 80 au plus tard. Il faut donc tourner la page au sujer de ce qui fut un grand et beau pays. Nevermore. L’analyse de cet article pourrait s’avérer utile en étant partagée dans d’autres régions du monde en lutte d’émancipation et de préservation c’est-à-dire à l’opposé des notres que les neuneus considèrent encore comme le “monde libre” et “démocratique”.

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