Janusz Korczak : de la Maison de l’Orphelin à la chambre à gaz

En ce 80ème anniversaire de l’Insurrection du ghetto de Varsovie, l’une des pages les plus héroïques de la Deuxième Guerre mondiale, retour sur la vie et l’œuvre de l’auteur du poignant « Journal du ghetto ».

Le grand pédagogue polonais Janusz Korczak.

Alors que la vie et la mort de Janusz Korczak (1878-1942), né Henryk Goldszmit, sont connues dans le monde entier et que des milliers de pédagogues, pédopsychologues et éducateurs ont longtemps pratiqué leur métier en se référant à son héritage à travers ses écrits, à commencer par Comment aimer les enfants, jusqu’à son poignant Journal du ghetto[1], il est aujourd’hui trop rarement cité<, alors que ses écrits constituent une contribution capitale à la pédagogie, née il y a un siècle, en Pologne. Bruno Bettelheim voyait en lui « l’un des plus grands pédagogues de tous les temps. » Il était aussi poète, écrivain et thérapeute, du nom de ces anciens moines juifs. Petit garçon, il connut l’antisémitisme de la part de certains de ses camarades d’école. Dans son Journal du ghetto, on peut lire cette phrase qui est une anamnèse de ses années d’enfance : « Que faire pour qu’il n’y ait plus d’enfants sales, déguenillés, affamés, avec lesquels on n’avait pas le droit de jouer dans la cour ? ».

Faut-il rappeler que Janusz Korczak fut un célèbre pédiatre dans la Pologne des années 1920-1930, qu’il fonda à Varsovie la « Maison de l’Orphelin », dès le début des années 1930 ? Lorsqu’il lança son appel pour la construction de la maison, il reçut non seulement beaucoup d’argent mais aussi un terrain. La Maison de l’Orphelin fut destinée aux enfants juifs, mais moins de sept ans plus tard, il fonda « Notre Maison », destinée à des enfants catholiques issus de milieux pauvres. Appelé le « Père des orphelins », il consacra sa vie aux enfants, sans aucune distinction.

En 1929, il publia une véritable déclaration des droits de l’enfant sous le titre Prawo Dziecka do szacunku (le droit de l’enfant au respect). À la même époque, deux de ses pièces de théâtre sont jouées à Varsovie et l’Académie polonaise de littérature lui décerne son laurier d’Or. Son plus célèbre roman d’initiation à la politique destiné aux enfants, est Le Roi Mathias 1er, plusieurs fois édité depuis plus de quatre décennies en France[2].

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[1] Traduit du polonais par Zofia Bobowicz, Robert Laffont, « Bibliothèques 10/18 ».

[2] Le livre fut d’abord édité en Folio jeunesse dans la traduction du Dr. Maurice Wajdenfeld, et en 2017, les éditions de Rocher ont publié la nouvelle traduction d’Eliza Smierzchalska.

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