Iran. La pendaison de trop

Ce matin à l’aube, l’Iran a tout bonnement pendu Alireza Akbari, 61 ans, citoyen irano-britannique, ancien vice-ministre de la défense iranienne.

Condamné pour “corruption sur Terre et atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays pour avoir transmis des renseignements” au Royaume-Uni, Alireza Akbari, dignitaire britannique, a été exécuté à son tour, laissant horrifié chacun de nous, et faisant dire au Premier ministre britannique, Rishi Sunak, qu’il s’agissait là d'”un acte cruel et lâche commis par un régime barbare”, d’un acte qui ne resterait pas impuni”.

Aussitôt après l’excécution d’Alireza Akbari, Londres a placé sous sanctions le procureur général d’Iran, Mohammad Jafar Montazeri, pour souligner le “dégoût” de Londres après cette exécution, tandis que Téhéran, tenant le gouvernement britannique responsable d’avoir établi “des contacts non conventionnels ayant représenté une atteinte à la sécurité nationale de la République islamique en Iran”, convoquait Simon Shercliff, l’ambassadeur du Royaume-Uni à Téhéran.

Amnesty International et le Quai d’Orsay y sont aussi allés de l’expression la plus vive de leur indignation, prévenant que “les violations répétées du droit international par l’Iran ne sauraient rester sans réponse”.

Et comment diantre ne pas penser à ces lignes de Belle du Seigneur et à la …”Constitution d’un … groupe de travail”:

“– Il y a donc eu des mauvais traitements. Alors, dans ce cas, que fait cette Commission ?
– Eh bien quoi, elle émet des vœux, disant qu’elle fait confiance à la Puissance mandataire, qu’elle espère que tel incident ne se renouvellera pas, voilà, et qu’elle accueillerait avec gratitude toutes informations que les autorités compétentes estimeraient opportun de lui fournir sur les récents développements. […]
– Mais si les vœux ne servent à rien ? Si on continue à maltraiter les indigènes ?
– Ah, qu’est-ce que tu veux ? On ne peut quand même pas froisser un gouvernement. C’est très susceptible, les gouvernements. Et puis quoi, ils alimentent notre budget. […]
On appréciera aussi certains travers de toute organisation, comme produire des décisions vides de sens à la suite de réunions sans queue ni tête. […] On vasouilla donc hardiment, avec brio, sans bien savoir de quoi il s’agissait. […] Tous reconnurent tous la nécessité absolue d’un projet spécifique. On aimait beaucoup les projets spécifiques au Secrétariat. On ne savait pas trop ce que “spécifique” ajoutait à “projet” mais un projet spécifique faisait plus sérieux et plus précis qu’un simple projet. En fait, personne ne savait la différence qu’il y avait entre un projet et un prjet spécifique et personne n’avait jamais songé à s’interroger sur le sens et l’utilité de ce précieux adjectif. On disait projet spécifique avec plaisir, sans approfondir. Un projet lorsqu’il était dit spécifique prenait aussitôt un charme mystérieux fort apprécié, un prestige prometteur d’action féconde.
[…] Désireux de briller devant le boss silencieux, ces messieurs s’en donnaient à cœur joie et improvisèrent avec feu, évoquant dans l’étrange langage du Secrétariat “les situations à explorer” , “l’agrément général à rechercher sur la partititon des responsabilités tant organisationnelles qu’opérationnelles”, “les divers modes d’approche du problème”, “les achèvements des institutions spécialisées”, “les facilités à obtenir des gouvernements en faisant appel à leur esprit coopératif”, “les difficultés pratiquement inexistantes” , “les encourageants discours récemment délivrés au Conseil”. Et ainsi de suite, le tout entrelacé de propositions confuses et contradictoires, consciencieusement notées par la sténographe qui n’y comprenait rien car elle était intelligente.
Soudain, il y eut un silence. On avait remué tant de vase qu’on ne savait plus où en était et ce qui avait été décidé. Maxwell sauva la situation en proposant l’habituelle solution de paresse, à savoir “la constitution d’un groupe de travail qui explorerait la situation et présenterait, à une commission ad hoc, à constituer ultérieurement et composée des délégués des gouvernements, un avant-projet spécifique de propositions concrètes constituant les grandes lignes d’un programme à long terme d’actions systématique et coordonnée en faveur des buts et idéaux de la SDN”.

Sarah Cattan


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