René Seror. Impuissance de l’Amérique. Coup de vis saoudien

Joe Biden veut réévaluer sa relation avec l’Arabie Saoudite.
Il ne digère pas que l’OPEP ait décidé de réduire la production de pétrole de 2 millions de barils par jour.

Il faut comprendre que ce frein au pompage permet au prix du baril de se maintenir à 100$, et cette décision à Vladimir Poutine de financer sa guerre en vendant mieux sa production.
A l’échelle mondiale, ça aggrave les risques de récession!
Aux USA, ça va peser sur le scrutin de mi-mandat: C’est connu! L’américain décide de son vote quand il fait le plein de sa voiture.

On comprend alors que Biden soit terriblement mécontent et qu’il se sente même cocu!
Au mois de juillet, il s’était tendu à Ryad pour demander une augmentation de la production.
Une visite éclair et un voyage un peu honteux.
Et pour cause.
Pendant sa campagne, il avait promis de traiter MBS, le prince d’Arabie, en paria.
Sa ligne de conduite était simple!
Faire en toute chose le contraire de Donald Trump.
Une fois élu, Joe Biden a suspendu les ventes d’armes, diffusé un rapport des renseignements américains accusant le prince héritier d’avoir validé l’assassinat de Jamal Kashogui, et il jurait de ne traiter qu’avec le vieux roi Salman.

C’est la guerre en Ukraine qui a imposé ses priorités!

Quand il débarque à Djedah, c’est le prince qui l’accueille: Le vieux souverain est en bien piteux état et hospitalisé pour la seconde fois.
Et c’est en tant que Premier Ministre que MBS le reçoit.
Biden évite les accolades avec le paria.
Les journalistes sont priés de se tenir à l’écart.
Mais un journaliste saoudien parvient à immortaliser les deux hommes se saluant poing contre poing: Le président américain croit ainsi avoir évité de se salir les mains,
3 mois plus tard, c’est le poing de MBS qu’il se prend en pleine figure.

Échec de la real politic

Il ne suffit pas d’être cynique pour réussir une politique.
Les Saoudiens défendent leurs intérêts,
Ils considèrent les américains comme des concurrents directs avec leur gaz de schiste, et les russes comme des partenaires au sein de l’OPEP.
Ils ne veulent pas participer à la croisade américaine en Ukraine.

Médiateurs: les saoudiens ont obtenu la libération d’américains et de britanniques prisonniers sur le front ukrainien.
Ils ne sont pas les seuls à discuter avec le Kremlin.
Un haut représentant des Émirats Arabes Unis est aujourd’hui à Moscou en visite d’état.

Réévaluation et Protection

Depuis 20 ans La Maison Blanche parle de réévaluation de la relation avec l’Arabie Saoudite, en fait, depuis qu’ils ont réalisé que 15 des 20 terroristes du 11 septembre étaient saoudiens.
Mais ça n’empêche pas les ventes d’armes: les saoudiens restent les premiers clients des américains.
En revanche, ces derniers doutent de la protection américaine.
D’où la diversification de partenariat, notamment avec la Chine et en grand secret (de polichinelle) avec l’état hébreu.

Intérêts

La guerre en Ukraine n’est pas la leur.
Ils n’ont pas de raison d’y sacrifier leurs intérêts.
La seule chose qui pourrait les mobiliser serait que l’Amerique mette l’Iran en quarantaine ou l’empêche d’acquérir l’arme nucléaire.

Mais ça, c’est la guerre de demain.
Ce n’est pas la guerre d’aujourd’hui!

Pour Israël, c’est la guerre de tous les instants.

© René Seror

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