Freddy Eytan. Israël au carrefour du destin 49 ans après la guerre de Kippour

Ces jours-ci, 49 ans après la maudite guerre du Yom Kippour les séquelles sont toujours omniprésentes. Les souvenirs reviennent avec la douleur et les larmes. Ancrés dans les esprits, ils nous guettent avec un rappel permanent d’atroces et traumatisantes images, de blessures, de feu, de nuages de fumée, de corps et chars calcinés, de sueur et de sang.

La patrie était en danger mortel. Les Israéliens avaient vu la mort en face, la destruction totale de leur cher foyer national. Le général légendaire Moshé Dayan évoqua même, dans une allusion biblique, la fin du troisième Temple.

Les fils d’Israël ont combattu comme des lions, héroïquement, avec la rage de vaincre et une foi inébranlable. Grâce à l’audace et la détermination du chef d’état-major, le général David Elazar (Dado), les chars de Tsahal étaient arrivés à 101 km du Caire et à 40 km de Damas…

La bataille a certes été gagnée, mais à quel prix ? Ce fut un véritablement tremblement de terre politique et militaire qui a secoué et ébranlé la société israélienne. Cependant et aujourd’hui encore, chacun se pose des questions : Comment Tsahal, le grand vainqueur de la guerre foudroyante des Six Jours, fut-il surpris en ce jour du Grand Pardon ? Pourquoi les troupes réservistes n’ont pas été mobilisées à temps ? Comment ignorer les intentions offensives de l’Egypte et de la Syrie ? Pourtant, toutes les indications du Renseignement militaire et celles du Mossad passaient tous au rouge avec un sérieux avertissement transmis in extremis par le roi Hussein de Jordanie sur un éventuel conflit armé.

Prime ministre Golda Meir et ministre de la Défense Moshe Dayan et Aluf Hoffi s'adressant aux troupes sur les hauteurs du Golan pendant la guerre du Yom Kippour, le 21 novembre 1973.
Prime ministre Golda Meir et ministre de la Défense Moshe Dayan et Aluf Hoffi s’adressant aux troupes sur les hauteurs du Golan pendant la guerre du Yom Kippour, le 21 novembre 1973. (Ron Frenkel/GPO)

La confiance aveugle des généraux de l’époque et surtout celle du chef du renseignement militaire, le mépris de l’adversaire après sa forte humiliation lors de la guerre des Six Jours, et l’indifférence du gouvernement face aux menaces éventuelles, ont plongé le pays dans un mécontentement profond et une amère frustration. Depuis lors, nous avons tous juré : plus jamais ça !

Depuis la maudite guerre, Tsahal a tiré des leçons en renforçant considérablement ses effectifs, son arsenal, sa capacité technologique de combat, et ses services de Renseignement. Toutefois, des défaillances existent encore aujourd’hui. Un rapport d’enquête publié récemment par le contrôleur d’Etat révèle que Tsahal n’est pas suffisamment préparée sur le plan logistique et que les réservistes manquent d’équipements, qu’ils reçoivent des armes défectueuses…Intolérable.

Le Premier ministre Golda Meir et le Chef d’état-major David Elazar à Beit Hanassi à Jérusalem, le 17 juin 1973.
Le Premier ministre Golda Meir et le Chef d’état-major David Elazar à Beit Hanassi à Jérusalem, le 17 juin 1973. (Moshe Milner/GPO)

Malgré la haute technologie, les missiles balistiques et la cyberattaque, nous constatons que les guerres conventionnelles, la guérilla et le terrorisme persistent. La guerre en Ukraine comme le combat quotidien contre le terrorisme palestinien se déroulent à la fois en Europe et au Moyen-Orient. 

Cependant, 49 ans après la guerre de Kippour le monde arabe demeure toujours divisé et instable tandis que l’Etat juif sauvegarde sa supériorité militaire et économique.

La signature de l'accord de cessez-le-feu entre les délégations égyptienne et israélienne à l'intérieur d'une tente, le 11 novembre 1973.
La signature de l’accord de cessez-le-feu entre les délégations égyptienne et israélienne à l’intérieur d’une tente, le 11 novembre 1973. (GPO)

Depuis, le Proche-Orient a changé de mains et de visages. La Syrie, l’Irak et le Yémen plongent dans le chaos tandis que les régimes égyptien et jordanien, fragilisés par la crise socio-économique, souhaitent renforcer les Accords d’Abraham et élargir le camp de la paix avec l’Arabie saoudite et les pays du Golfe. Dans le combat contre le terrorisme islamiste et contre les intentions hégémoniques de l’Iran et ses milices, ces pays sunnites se trouvent avec le Maroc dans le même camp avec Israël.

Désormais, 49 ans après la guerre de Kippour, Israël n’est plus l’ennemi numéro 1 du monde arabe et aucun pays de la région, notamment l’Iran, n’ose déclencher une nouvelle guerre, malgré les discours belliqueux et toutes les menaces. La dissuasion israélienne et notre force de frappe devraient garantir notre défense et nous assurent de pouvoir gagner toutes les guerres éventuelles.

Toutefois, soyons toujours sereins et vigilants, prêts à combattre contre toute hostilité extérieure, particulièrement celles de l’Iran et de ses milices.

Le Hezbollah n’a pas abandonné ses objectifs ni ses armes destructives. Il nous menace toujours malgré l’important accord maritime qui devrait être signé prochainement avec le Liban. Pour l’heure, une troisième guerre du Liban n’est pas à l’ordre du jour mais devant les menaces iraniennes et  l’indifférence totale de la communauté internationale, nous devrions  compter que sur nous-mêmes.

49 ans après la guerre d’octobre 1973, nous devrions toujours être sur le qui-vive, ne jamais être indifférents et toujours prendre au sérieux les intentions de nos ennemis.

Avant tout, et pour pouvoir gagner toutes les batailles, nous devrions être solidaires et unis et mettre nos querelles politiques et idéologiques momentanément aux vestiaires, en attendant des jours meilleurs.

Notre force militaire, économique et spirituelle est dans notre union nationale.

Toujours nous souvenir des terribles défaillances de la guerre de Kippour pour ne plus envoyer nos enfants à des guerres meurtrières et exiger des sacrifices inutiles.

© Freddy Eytan

jcpa

Président du JCPA-CAPE de Jérusalem : Ambassadeur Dore Gold
Directrice générale du JCPA-CAPE de Jérusalem : Jennifer Roskies
Directeur du CAPE de Jérusalem : Ambassadeur Freddy Eytan
Directeur de l’ICA : Ambassadeur Alan Baker

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*