Arie Nimra. “Salman et le Philosophe”

Dans la revue  d’une ONG antiraciste : La Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme – pour combien de temps encore ? – un “philosophe” nous enjoint d’oublier le terroriste qui a attenté à la vie de Salman Rushdie, et qui s’est d’ailleurs étonné de ne pas avoir réussi à le tuer. 

Ce “pauvre individu fanatisé”, dont il ne souhaite pas “savoir parler” mais dont il parle, en fait, en le déresponsabilisant. 

C’est de Salman – qu’il n’a pas lu – qu’il souhaite “savoir parler”. Non pas des livres de Salman Rushdie puisqu’il ne les a pas lus, mais des livres en général. Là, il devrait s’en sortir. 

“Qu’est-ce en effet qu’un livre ? Des mots, ceux des langues (..) Un livre c’est de la fiction.. (..) Un livre opère ainsi comme une rencontre amoureuse…” Ah, la philosophie et ses méandres !…

Il ne faut pas se priver de citer Mr Alain David : chaque mot compte, et on serait assez tenté par l’explication de texte :

”Et pour nous qui voulons combattre le racisme, lisons. Il faut lire pour se délivrer de la tentation des appartenances qui partout menacent, il faut lire contre le racisme, il faut lire pour l’altérité.”

Contre l’appartenance (à une communauté) mais pour l’altérité. Pour, donc, l’identification de l’autre en tant qu’il appartient… à une communauté. Sinon, on ne le remarquerait pas en tant qu’autre. Notre philosophe n’est pas avare de contradictions. 

Bah, oui, mais ça dépend des communautés ! Le CRIF, la définition de l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance), c’est du communautarisme*, vous comprenez !

Et cet article a commencé par :

“(…) Il y a l’islamisme, le fanatisme, l’obscurantisme.. d’une part, et leurs cortèges de peurs, de menaces et de fantômes”. Vous remarquerez : il n’y a pas que l’islamisme. Il y a les autres. Les autres religions, les autres sytèmes, la mondialisation… tout se vaut. Mr Alain David aime bien que tout se vaille. Que tout puisse être mis sur le même plan : les guerres coloniales, les génocides.. 

Mais il se trouve que la fatwa prononcée en 1989 par l’Ayatollah Khomeiny contre Salman Rushdie est un fait islamiste. Que la théocratie iranienne est islamiste, que l’Ayatollah Khomeiny a été inspiré par l’idéologie de Hassan Al-Bannah, que les “Frères Musulmans” qui ont également influencé Daesh et l’Etat Islamique infiltrent l’Europe et l’Occident et que l’objectif obsessionnel de l’Iran est de détruire Israël. 

Ce danger qui menace en premier lieu Israël mais par là-même le monde entier, le philosophe Alain David ne “souhaite pas savoir en parler”.. Des souvenirs, peut-être, d’avoir été proche de Serge July et Michel Foucault applaudissant cette révolution ?

Le sujet principal, cette menace sur la vie d’un homme mais également sur le monde, Alain David l’élude et nous sert à la place une élucubration sur le livre, obligatoirement salvateur. 

Sans doute a-t-il oublié qu’un certain livre a préparé le massacre de 6 millions de juifs et que c’est au nom d’un livre que l’agresseur “irresponsable” de Salman Rushdie a voulu le tuer.

Mais la rédaction de cette luxueuse revue n’a rien eu à redire : la “bouillie universaliste” (dixit François Hollande) est désormais à l’oeuvre au sein des organisations antiracistes. Qui bientôt toutes se vaudront : de SOS RACISME au Comité Adama TRAORÉ, en passant par la LICRA…

Au fait, quel rapport entre racisme et Salman Rushdie ? Sauf erreur, ce ne sont pas ses origines ou sa couleur de peau qui lui ont valu cette fatwa…

*déclaration d’un membre du Bureau Exécutif de ladite ONG..

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1 Comment

  1. Au sujet de la mise en avant systématique du respect dû à l’altérité.

    Cette injonction est justifiée.
    A juste titre nous devons respecter ” l’Autre “. On peut cependant remarquer que pour l’Autre je suis l’Autre.
    L’Autre doit donc me respecter.
    Est-ce toujours le cas ?

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