Guy Konopnicki. Charlotte Valandray

Rouge Baiser - 1985 - Véra Belmont, Charlotte Valandrey, Lambert Wilson -  116x158cm - AFFICHE ORIGINALE de Cinéma - Envoi Plié - Cdiscount

Charlotte Valandray, partie si tôt, après tant de souffrances ! Je me souviens de cette ado, sans la moindre expérience du cinéma, que Véra Belmont avait choisie après des dizaines d’auditions, pour incarner un personnage inspiré de sa propre histoire.

Pas de recommandation, ni de copinage, elle s’était présentée au casting….

Véra avait dû batailler pour vaincre les réticences des parents, le cinéma, c’est bien gentil mais le bac d’abord…

Je travaillais avec Véra sur ce scénario, depuis des mois. Nous avions, comme toujours écrit, repris, refait…  1952 était déjà si loin pour le jeune public des années 80 !

Combien de doctes connaisseurs du cinéma nous conseillaient de tout centrer sur les émois de l’adolescence, parce qu’enfin, les manifs contre la guerre de Corée, les communistes, Staline, ça n’intéresse plus personne !

L’actrice choisie par Véra découvrait elle-même cette époque dont elle ignorait tout. Quand je suis venu sur le tournage, pour un tout petit rôle, il y avait là un monstre sacré, Laurent Terzieff, et Charlotte, la petite débutante, jouant avec un naturel époustouflant.

Entre deux prises, elle me posait des questions, sur ce qui lui semblait vraiment impossible… Comment, quand elle avait son âge, Véra pouvait-elle aimer Staline ? J’ai compris que le choix de Véra était le bon, Charlotte portait bien cette candeur qui, trente ans plus tôt, s’exprimait par l’engagement communiste.

À la sortie du film, certains critiques tentèrent de démêler le réel de la fiction, ce qui m’amusera jusqu’à la fin de mes jours.

Charlotte avait réussi un exploit: porter le film de bout en bout, être cette jeune stalinienne de 1952-53, découvrant l’amour et un peu de l’atroce réalité cachée sous le mensonge stalinien.

Prix d’interprétation à Berlin, Charlotte était une révélation. Je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de la revoir depuis.

J’ai su, bien sûr… Une destinée terrible, qu’elle affrontait avec un courage et une dignité qui forcent l’admiration.

Elle sera toujours pour moi la gamine émerveillée de jouer un premier rôle à 15 ans. Elle est à jamais Rouge Baiser, et donc une part de ma vie.

© Guy Konopnicki

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