Crocs : moches… et alors ?

Alors qu’on la croyait morte et enterrée, elle en a encore sous la semelle, adoubée notamment par des people.

Elle concourt chaque année au prix de la chaussure la plus moche jamais inventée. Alors la Crocs se lâche. L’espèce de méduse en plastique colorée empile les collaborations les plus extravagantes : une paire à l’odeur de poulet, fruit d’une collaboration avec l’enseigne KFC ; une autre à l’esthétique psychédélique imaginée par le DJ américain Diplo ou encore ces Lightning McQueen (en référence à Flash McQueen dans Cars) qui s’allument à chaque pas.

Roselyne Bachelot en Crocs

«Affreuse» pour certains, «hyper-trendy» pour d’autres, la Crocs poursuit contre vents et marées son étrange carrière. Pour comprendre le succès de ces sabots en plastique conçus à l’origine pour les amateurs de bateau, il faut revenir en 2002. Imaginés au Québec par des ingénieurs en chimie et revisités par trois Américains, ces sabots marins à prix modique ont marqué une génération.

Leur esthétique est repérable au premier coup d’œil : mules massives en plastique coloré, perforées, aussi moches que confortables. Pourtant Al Pacino, Jack Nicholson, Teri Hatcher, le prince George, le président George W. Bush et même Roselyne Bachelot n’hésitent pas à s’afficher avec ces croquenots à trous.

L’ADN reste inchangé : légère, ergonomique, antimicrobienne, antiodeurs, dotée d’une résine antidérapante et recyclable, la Crocs est idéale pour le milieu médical ou la restauration. Côté look, en revanche, elle passe par tous les états. A paillettes, translucide, colorée, à imprimé zébré ou camouflage, en tong ou sandale…

Moche, et alors ? L’attrait pour la laideur est une « philosophie revendiquée depuis toujours, décrypte Alice Pfeiffer, autrice du livre le Goût du moche (éd. Flammarion). La forme “pas belle” de la Crocs est plébiscitée, elle s’autocaricature et ne recherche aucun anoblissement formel ». La journaliste poursuit : « Prendre ce qui rebute le grand public pour en faire un geste provocateur et se placer, du coup, au-dessus de tout le monde : quoi de plus tendance ? C’est assurément une bonne manière de snober les snobs. C’est tellement laid que ça devient presque un geste kitsch et moderne.» Le sabot en plastoc séduit aussi un public plus âgé qui n’a pas peur de reprendre à son compte une esthétique « de jeunes ». Un croc-en-jambe aux diktats en tous genres : voilà un argument qui pourrait (éventuellement) donner du sens à la Crocs…

Source : liberation.fr

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