Sarah cattan. “La balle”, Suite. Ou comment certains tentent d’en faire une “Affaire al-Dura bis”

Invité sur i24NEWS dimanche soir, Boris Geller, ancien major de la police scientifique israélienne, a affirmé que l’enquête balistique en cours ne servait à rien. Selon lui, il était en effet impossible de certifier que la balle transmise par l’AP était bien celle ayant tué la journaliste, mais également impossible de distinguer les armes en présence sur les lieux de l’incident, étant donné que la plupart des armes palestiniennes sont des armes volées à l’armée israélienne.  

Dans tout autre conflit, et où que la chose se passât de par le monde, jamais nous ne serions arrivés à cette histoire dramatique devenue aussitôt abracadabrantesque : suivre la route de la balle qui a tué il y a bientôt 2 mois une journaliste sur une zone de guerre.

C’est que de toutes façons, il avait été décrété par les palestiniens et leurs affidés que bien entendu, ladite balle ne pouvait qu’avoir été tirée par ces salauds d’israéliens, ce peuple qui pratique “le génocide à petits feux”, place une population en situation d’apartheid et tue enfants et reporters.

Avec un interlocuteur classique, fût-il l’ennemi d’en face, mais doté d’un zeste de décence et d’intelligence politique, aussitôt après le drame une enquête conjointe aurait été diligentée. Que nenni : les palestiniens dirent NON et gardèrent “la balle.”

Voilà qu’Ils la ressortent à présent, la balle, décrètent “qui” doit travailler à l’expertise et “qui” doit en être exclu, pendant que nous nous demandons pourquoi ces 2 mois, pourquoi cette décision subite, pourquoi enfin … la balle serait… la vraie balle.

Mauvais esprit, diront les mauvais coucheurs.

Pourtant…

Echaudés par l’Affaire al-Dura de laquelle il faudra bien aussi reparler un jour, en effet nous émettons des doutes. Fondés.

Les media français, eux, ne se sont jamais autant occupés “d’une balle” que dans cette affaire-ci : forcément, Israël est en cause. Et comme il n’y a rien de neuf sous le soleil, ils répètent à l’envi la fable de l’AFP et ornent tout cela de photos qu’ils imaginent accrocheuses : Shireen sur une fresque, telle un Adama Traoré, Shireen et sa famille.

Richard Kenigsman

“L’expertise balistique se complexifie et tourne à l’affrontement diplomatique”, écrit le très impartial Libé, nous répétant que “l’Autorité palestinienne dénonce une tentative de cacher la vérité.”


C’est que le département d’Etat américain a publié les résultats de ses analyses médico-légale et balistique et affirme que … la journaliste de 51 ans aurait vraisemblablement été victime d’un tir depuis une position israélienne, mais qu’il n’y aurait aucune raison de croire qu’il s’agissait d’un tir intentionnel: “Après une analyse extrêmement détaillée de la balle ayant tué Shireen Abu Akleh, supervisée par une équipe américaine indépendante, il n’a pas été possible de déterminer avec certitude l’origine du tir fatal à la journaliste américano-palestinienne”, a indiqué le Département d’Etat américain via un communiqué, précisant que “la balle était trop endommagée”. 

Le communiqué mentionne toutefois que “la balle provenait probablement d’une arme israélienne”, mais que le tir “n’était pas intentionnel”.

Et puis, Et puis, “le projectile, gravement endommagé, ne permettrait pas d’obtenir une conclusion claire et définitive.

S’agit-il d’une balle perdue, qu’elle fût israélienne ou palestinienne.

A qui profite le crime

Le ministre palestinien des Affaires civiles s’insurge sur Twitter contre “des tentatives de dissimulation de la vérité ou de timides références dans l’accusation d’Israël”, et la famille embraye sur Israël qui “tenterait d’orienter le récit en sa faveur.”

Pour l’ONU, L’UE, l’AP, l’AFP, et nombre de medias, la messe est dite depuis le début : ceux-là s’appuient sur onze vidéos de la scène corroborées par huit témoins oculaires, un expert en acoustique et un expert en armement. (Libération) Ne demandez surtout pas quels sont les 11 gus qui  filment en zone de conflit et au milieu des tirs.

France 24 se joint à la curée, France 24 dont on sait désormais le double discours, selon que la chaine émît en arabe ou en français : “Shireen Abu Akleh “vraisemblablement” victime d’un tir depuis une position israélienne”

Le Figaro se décrédibilise à son tour en relayant l’info grotesque et en rien acceptable : ladite balle est trop endommagée pour savoir qui a tiré mais on sait en la regardant que le tir n’était sans doute pas intentionnel. Ce que Le Figaro “sait” toutefois, c’est… qu’elle était “vraisemblablement”… israélienne.

Nous, nous attendons que Charles Enderlin délivre son docte avis.

Sarah Cattan

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4 Comments

  1. Le physicien Nahum Shakhaf, spécialiste en balistique notamment, qui avait mené avec la Ména l’investigation qui avait permis de déterminer que le reportage de France 2 du 30 septembre 2000 générant la Controverse de Nétzarim, commenté par Charles Enderlin, était une mise en scène, nous a indiqué “que chaque fusil signe les balles qu’il tire, et qu’il aurait suffi de disposer de celle qui a tué Shireen , même dans un état très dégradé, pour savoir, au-delà du doute sensé, si un fusil israélien avait tiré ce projectile”.

    Mais pas s’il s’est agi de dégradation volontaire, destinée à rendre impossible le travail des experts en balistique.

    Or c’est précisément ce qu’il s’est passé : l’Autorité Palestinienne, qui avait conclu à la culpabilité des soldats israéliens, à l’instar d’Aljazzera et de l’AFP, avant même que le corps de la défunte ne soit examiné par un médecin-légiste, a soit remplacé la balle par une autre de sa fabrication. Soit elle a pris soin de maltraiter la vraie balle qui a tué la journaliste, au point d’effacer toute trace d’ADN et tout indice qui aurait pu permettre d’identifier l’arme qui l’avait tirée.
    (c) Menapress

  2. suite : Dès lundi matin à huit heures, et sur la seule base de la photo floue diffusée par Aljazzera, Nahum Shakhaf nous informait déjà, de même que les autorités et l’Armée israéliennes, que la balle avait été déformée à l’aide d’une pince, et qu’il ne se pouvait pas qu’une balle de fusil ait été endommagée sur le côté (comme c’est le cas de celle présentée par l’AP) sans que sa pointe ou son extrémité arrière ne le soient également.
    (c) Menapress

  3. Les quatre questions posées par tout curieux lecteur, où qu’il soit, sont les suivantes :
    1) Pourquoi, dès le départ, l’Autorité Palestinienne a-t-elle refusé,
    catégoriquement, une enquête conjointe avec l’Autorité Militaire Israélienne ?
    2) Pourquoi, après deux longs mois, a-t-elle bien voulu remettre, à l’Autorité
    Américaine, la balle soustraite du corps de la victime, (de nationalité
    américaine) ?
    3) Entre-temps, la balle si jalousement gardée par l’Autorité Palestinienne n’a-t-
    elle pas été délibérément bricolée, manipulée, pour brouiller les pistes ?
    4) La balle remise à l’Autorité Américaine est-elle la vraie balle soustraite du
    corps de la victime ?

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