Jean-Serge Lorach. “Juif sous Vichy et maintenant face à l’islamisme radical.” Témoignage

Il me semble que devant de la montée de l’antisionisme qui n’est qu’un antisémitisme déguisé et celle de l’antisémitisme lui-même, il est indispensable de se pencher sur un passé qui ne passe pas. Je précise: l’antisémitisme consiste seulement dans la détestation du juif pouvant aller jusqu’à son extermination, tandis que l’antisionisme estime que c’est tout l’Etat d’Israël qui ne doit pas exister, de telle sorte qu’il doit disparaître…

Il faut rappeler ici comment les nazis, passant sans déclaration de guerre par un pays neutre, la Belgique, ont contourné la Ligne Maginot, forteresse imprenable qui devait empêcher toute nouvelle invasion, et, en peu de temps, écrasé nos armées et celles de notre allié, l’Angleterre, nous obligeantv le 18 mai 1940 à demander un armistice et à cesser le combat, tandis que l’Assemblée du Front Populaire, réfugiée à Vichy, votait à la quasi-unanimité les pleins pouvoirs à Pétain.

C’est ainsi que ma famille, française depuis des générations, dont l’attachement à notre pays était incontestable, vit ce dernier dénié par l’état Français avant qu’il ne la livre aux nazis.

Aussi longtemps que remonte l’arbre généalogique, paternel ou maternel, cette famille était française, et d’origine alsacienne, au point que l’un de ses ancêtres avait été fait « bourgeois » pour services rendus au roi Louis XV. Je précise ici que le nom de LORACH a été adopté lors de l’obligation qui a été faite aux juifs de ne plus avoir un état civil du genre “Salomon, fils de Léon”: il correspond au nom d’une ville située à la frontière de la Suisse et de l’Allemagne: LORRACH.

C’est ainsi encore que mes arrières grands parents, après la guerre de 1870, alors que les armées de Napoléon III avaient été écrasées par celles de la Prusse et l’Alsace Lorraine annexée à l’Allemagne, ont décidé de quitter Ieur terre natale pour ne pas devenir allemands, les uns venant s’installer à Belfort et les autres à Besançon, non sans perdre lors de cet exode tous leurs biens et un enfant mort en chemin…

Ils firent bien sur leur devoir en 1914 dans les tranchées au point de perdre encore un enfant au combat, mon grand-oncle marenel, le frère de celui-ci, qui sera gazé à Auschwitz.

Mon grand-père paternel, Alfred Lorach, modeste chapelier, était cependant bien connu et respecté à Belfort où son autorité morale avait été reconnue, de telle sorte qu’il avait été nommé à titre bénévole Directeur de la Caisse d’Épargne et Président de la Communauté juive.

Bien qu’ancien combattant, c’est par la plus grande chance qu’il put échapper à son arrestation en s’enfuyant une nuit en pantoufles dans les rues de Belfort avant de se réfugier en Suisse où il ne fut, par chance, pas refoulé comme tant d’autres et passa la guerre dans un camp où les Suises internaient les juifs…

Mais, ce faisant, j’anticipe un peu ; il faut rappeler que dès le 27 Septembre 1940, une ordonnance allemande appliquée dans toute la zone occupée faisait obligation à tous les juifs de venir s’inscrire, sous peine de sanctions dans les 15 jours, dans les sous-préfectures où les commissariats “en tant que juifs.”

Ma mère, qui passait ses vacances avec ses parents à Saint Honoré, Station Thermale située près de Nevers, décida au lendemain de la déclaration de guerre ( 1er septembre 1939 ), d’y rester, et alors qu’elle venait faire cette démarche, le fonctionnaire, qui était à la fois intelligent et un honnête homme, lui déconseilla formellement de s’inscrire. Il se doutait de ce que ce fichage allait entraîner. Malheureusement soucieuse de la Ioi, elle lui intima de faire le nécessaire…

Le but de cette opération était de pouvoir repérer tous les juifs afin de les exclure de la communauté nationale en les spoliant d’abord pour les arrêter par la suite sans difficultés…

Il faut relever que c’est même avant la rencontre de Pétain et d’Hitler à Montoire et le choix de la collaboration ( 24 octobre ) que fut promulgué Le premier “Statut des Juifs” ( 3 octobre ) dont récemment le projet annoté de la main du Maréchal Pétain a été retrouvé. II en durcissait les termes fixés par son administration, tellement était profond son antisémitisme. Ce texte excluait tous les juifs de la fonction publique, de l’armée, de l’enseignement, de la presse, de la radio et du cinéma ; un autre limitera par la suite à 2% les places offertes aux juifs dans les professions libérales …

On interdisait donc à un grand nombre de nos concitoyens de gagner leur vie alors que, déjà par Circulaires intérieures du 24/7 et 3/8 1940, les tribunaux se devaient de procéder à la nomination d’un administrateur provisoire dans toutes les entreprises dont les dirigeants étaient de “race juive.”

C’est ainsi que par un jugement du 30 Octobre 1940 la Chambre de Commerce du tribunal civil de Besançon dépossédait, en nommant un administrateur provisoire, mon grand-père maternel de l’entreprise qu’il avait créée, spécialisée dans la fourniture d’outillage et de matériel routier à la ville et aux communes avoisinantes.

Par la suite, le gestionnnaire de la Société, nommé par le Tribunal, ayant demandé à être autorisé à continuer à travailler avec les clients habituels de l’entreprise, l’autorisation ne fut jamais accordée, sans doute à raison du fait qu’il s’agissait d’une entreprise juive, de telle sorte qu’elle dut être liquidée… laissant bien sûr ma famille sans ressources et sans aucune indemnisation après-guerre.

Mais j’anticipe, comme le relevait avec un certain humour mon petit cousin le célèbre humoriste Tristan Bernard, lui aussi d’origine bisontine : “Quelle triste période, celle où l’on compte les Bloch (nom typiquement juif) et où l’on bloque les comptes.” Les juifs n’avaient plus le droit d’utiliser leurs comptes bancaires où les fonds restaient bloqués.

Comme on lui demandait encore quel cadeau pouvait lui faire plaisir à Noël, il déclarait : “Un cache-nez”, et quand on est venu d’arrêter, il déclara: “Nous vivions jusqu’à présent dans la crainte, désormais dans l’espoir…”

Les mesures antisémites se durcissant, en Mai 1942 tous les juifs de plus de six ans furent contraints de porter sur leurs vestes ou leurs manteaux une grosse étoile jaune, ce qui amena d’ailleurs toute une partie de la population à leur apporter son soutien et son estime tandis que se mettait en place “la solution finale”, c’est-à-dire la déportation de tous les juifs, y compris français, par les nazis assistés dans cette tâche par la police et la gendarmerie de Vichy, qui, sans cet appui, aurait eu de moins bons résultats. Cette mesure permit par contre aux français de prendre conscience de l’injustice dont soufraient leurs compatriotes et en amena un certain nombre à aider les juifs à se cacher, contrariant ainsi la politique de Vichy: Reconnus par la suite comme Justes parmi les Nations, leurs noms sont désormais révérés en Israël à Yad Vachem, Site mémoriel, comme il en existe aussi un à Paris.

Pour ce qui concerne ma famille, les difficultés quotidiennes consistaient comme pour tous les français à trouver du ravitaillement, à se chauffer l’hiver et le 11 mars 1943, ma grand-mère mourrait en dépit de tous les soins qui avaient pu lui être apportés en ces temps difficiles…

Finalement donc c’est le 25 Février 1944 qu’un gendarme français accompagnant un allemand est venu nous arrêter, l’allemand déclarant selon ce que ma mère m’a relaté : “Vous savez : je ne suis pas antisémite… “

Pour moi, après notre arrestation à Saint Honoré Les Bains où nous résidions, le temps écoulé se traduit par une suite d’images, les premières grises et défraîchies : voiture roulant dans la nuit vers Nevers, intervention du sous-préfet qui m’a été rapportée, tentant de faire valoir qu’on ne pouvait pas déporter en Allemagne un ancien combattant dans les tranchées et une femme et un enfant d’un officier français prisonnier de guerre , bien sûr en vain , le régime de Vichy étant de plus en plus l’ardent collaborateur avec Darnand de la folie nazie… ( Secrétaire d’Etat à la sécurité “Milice”

Puis ensuite Drancy, arrondissement de Bobigny, avec ses bâtiments inachevés, ses vitres bleutées, ses escaliers et sa cour clôturée de barbelés, Drancy où nous sommes restés 4 mois dans l’attente d’être déportés.

C’est d’ailleurs là qu’à quatre ans et demi j’ai eu mon premier sentiment de ce que pouvait être l’injustice et la jalousie : tandis que j’étais enfermé dans cet endroit misérable, je pouvais observer, de l’autre côté, à l’air libre, un petit garçon de mon âge jouant tranquillement dans une herbe bien verte avec une petite fille.

Je n’ai pas d’autre souvenir de Drancy où nous attendions la déportation en Allemagne sans nous douter de ce qu’eIle représentait : l’extermination de la quasi-totalité des déportés juifs français dès leur arrivée dans les camps d’Auschwitz, Chelmno, Maidanek, Sobibor, et Treblinka : sur 76.000 il n’en revint que 2500 en 1945.

Ainsi, tandis que mon grand-père qui n’était pas protégé par notre statut de femme et d’enfant de prisonnier de guerre était assassiné le jour de son arrivée à Auschwitz le 11 mars 1944, -(par une étrange coïncidence le jour-même où un an plus tôt son épouse était morte à Saint Honoré)- nous étions dirigésen wagon confortable de 3ème classe sur Bergen Belsen, le camp des familles.

Quel souvenir de Bergen – Belsen : de longues baraques, un ciel toujours gris et froid, la faim permanente qui ne pouvait être contenue par un ersatz de café le matin, une tranche de pain noir et dans la journée un bol de soupe claire dans laquelle nageaient, du moins au début, quelques morceaux de viande et quelques légumes, puis par la suite quasiment plus rien. En effet à la suite de leurs revers à l’Est, les nazis ont multiplié par quatre ou cinq le nombre de déportés dans le camp.

C’est ainsi que lorsque les anglais sont arrivés à Bergen le 15 Avril 1945, ils ont trouvé des milliers de cadavres répandus en tas dans tout le camp où sont mortes plus de 50.000 personnes.

C’est de la sorte qu’en ce printemps y est morte la petite Anne Franck, amenée dans des conditions déplorables d’Auschwitz, tandis que Simone Veil par miracle a survécu.

Souvenir douloureux encore : la fièvre des camps, c’est-à-dire une température supérieure à 40º sans aucun médicament pour la faire baisser, qui perdure plus d’un mois avec le sentiment bizarre, quand j’ai enfin pu me tenir à nouveau debout sur le seuil de la baraque, de me voir de l’extérieur : petit bonhomme aux cheveux encore blonds et bouclés.

Puis départ, organisé en train à bestiaux par Eichmann en personne, le SS responsable de l’extermination de tous les juifs, quand les nazis, sentant leur défaite proche, ont voulu, toujours en notre qualité d’otages intéressants, nous conserver et nous transférer dans un autre camp. Eichmann jugé et pendu à la suite de sa condamnation en Israël en 1962.

Les voies étant cependant souvent coupées, nous traversions et retraversions, à ma plus grande joie, des villes allemandes en flammes, ce qui leur faisait un peu payer les malheurs desquels ils étaient à l’origine.

Cette odyssée a duré plus de 10 jours avant que le train ne soit arrêté par les cosaques à cheval de l’armée soviétique qui allaient nous libérer et nous permettre de nous installer dans un petit village : Trobitz, dans l’attente d’un éventuel rapatriement en France, aussi longtemps du moins que le typhus n’aurait pas eu son lot de morts supplémentaires.

Enfin le retour à Strasbourg dans des camions non bâchés de l’armée américaine, sous les averses printanières qui étaient très nombreuses cette année-là, grâce à un subterfuge de ma mère qui nous avait permis d’échapper à nos nouveaux geôliers ( soviétiques ) dont l’antisémitisme foncier les amenaient à nous considérer comme apatrides et non comme des français.

Le train encore, puis l’Hôtel Lutétia (seulement le 25 juin 1945) à Paris où étaient accueillis tous les déportés et où je découvrais un inconnu : mon père, à quoi allaient s’ajouter les difficultés d’une intégration dans une école primaire où j’étais parfaitement inadapté, sans compter l’obligation de réapprendre à lire, alors que couvé comme je l’avais été avant notre arrestation, je lisais, à quatre ans, presque couramment.

Tout me paraissait étrange.

Je m’étais tout de même fait une certaine philosophie : ainsi un soir au lit, je me suis dit : C’est sûr le père Noël n’existe pas et Dieu non plus, car comment croire  en lui devant ce qu’il a laissé faire sans intervenir, et, s’il existe, mérite-t-il la moindre déférence, le moindre respect?

Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que Dieu pouvait néanmoins exister, mais qu’à mon avis il n’intervenait pas dans l’histoire humaine, quoi qu’en puissent penser certaines religions, l’homme étant libre de choisir le meilleur comme trop souvent malheureusement le pire.

Ce n’est qu’encore bien des années plus tard qu’au hasard d’une rencontre imprévue, le hasard en hébreu se traduisant par la nécessité absolue à laquelle on ne peut pas échapper, j’ai découvert les cours de Yehouda, de son vrai nom Pierre-Henri Salfati, à la synagogue de la Place des Vosges où il enseignait, qu’on le veuille ou non, que Dieu existe, que nous aurions une âme immortelle, que nous sommes ici pour éviter de reproduire les échecs commis dans une autre vie, l’essentiel du message porté par la Torah consistant à apprendre à se respecter soi-même pour respecter et aimer l’autre comme soi-même. Telle est, depuis, ma philosophie, alors que je ne pratique aucune religion…

Pour en revenir ä l’histoire de notre famille, ma mère ne se pardonnant pas de ne pas avoir essayé d’échapper à notre arrestation et se considérant comme partiellement responsable de la mort de son père, s’est donnée bénévolement et à plein temps pendant près de trente ans au Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon qu’elle a créé en 1971,un véritable mémorial où sont accueillis chaque année des dizaines de milliers de visiteurs et notamment les soldats de la Wermacht qui en ressortent souvent en pleurant.

Conservateur bénévole, elle le dirigea aussi longtemps que son état de santé le lui autorisa car pour elle : “Ne pas témoigner serait trahir.”

Mais je crains fort que ce témoignage soit sans valeur quand en France on défile en criant “Mort aux juifs”, que des drapeaux du Hamas et du Hezbollah, deux mouvements considérés come terroristes, sont exhibés Place de la République aux cris de “Nous sommes tous islamistes”, qu’on assassine les journalistes de Charlie Hebdo au prétexte qu’ils seraient islamophobes alors que Ieurs caricatures n’avaient comme seul but, eux qui ne sont pas croyants, que de se moquer d’une religion parmi d’autres, comme ils l’avaient déjà fait à propos du judaïsme et du christiannisme…

Je me demande si la manifestation du 11 Janvier 2015, après Charlie Hebdo, aurait jamais eu une telle ampleur s’il n’y avait eu que Coulibaly et l’Hyper Cacher où l’on n’a tué QUE des juifs….

Quand on observe que le dessin de Charlie dans le numéro qui suivait le massacre où le prophète, la larme à l’œil, déclare “Tout est pardonné Je suis Charlie” a entraîné la destruction d’églises au Niger et la mort des catholiques qui s’y trouvaient, quand, dans le même temps, des milliers de tweets déclaraient “Je suis Kouachy”, nom des deux frères tueurs de Charb et que ce sont près de 20.000 tweets de félicitations qui ont été dirigés vers le blog des assassins avant qu’il soit clôturé par les pouvoirs publics,tandis que, dans de nombreuses écoles, un certain nombre d’élèves refusait de participer à la “minute de silence”, on ne peut qu’être consterné….

Que penser de ces crimes et de leurs auteurs. On a longtemps considéré que de tels crimes n’avaient pu être comis que par des monstres en marde de l’humanité.

Ils ont loupé leur vie: on leur inculque la haine d’une société qui les aurait rejetés. On leur propose de se racheter en tuant là des musulmans, ici des juifs à qui tout réussit. Mais ce que nous oublions, c’est que lorsqu’on commence à s’ataquer aux juifs, très vite c’est l’humanité toute entière qui est remise en question et va se détruire…

Ainsi en a-t-il été en son temps d’Hitler ( plus de 50 millions de morts ), plus récemment, autre forme de haine: le GIAA, en Algérie, a massacré des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants au prétexte qu’ils ne pratiquaient pas un Islam aussi pur que le leur: voir Boualem Sansal, Le Village de l’allemand, et l’article paru dans Le Figaro où l’écrivain algérien écrit: “Avec l’islam radical, Frappez fort et Frappez vite”, tant son inquiétude est grande devant sa constante avancée…

Voici peu, EI, ou Daesh, qui non content de massacrer dans un premier temps les Yezzidis et bon nombre de musulmans au Moyen orient ( 58.000 morts selon Fondapol ), exporte désormais sa volonté de conquête dans toute l’Afrique…

Quant à l’Afghanistan, avec les talibans, c’est le pays le plus touché: 15874 attentats ayant entraîné plus de 69.000 morts. S’agissant de la France, elle est le pays le plus visé en Europe, parce que laïc, avec 82 attentats de 1979 à 2021 et 330 morts, avec une recherche toute particulière des juifs en tant que tels: l’Ecole Ozar Atorah à Toulouse, où Merah a abattu de sang froidune gamine de 6 ans, Halimi, Mireille Knoll, 12 victimes ciblées pour leur origine…

Comment lutter contre cet endoctrinement: il n’y a pas de réponse facile. Il faudrait, pour échapper à ce déni d’humanité, lutter contre l’individualisme forcené auquel nous fait tendre la civilisation dans laquelle nous vivons. Nous avons en effet abandonné la laïcité et le combat pour l’égalité des droits individuels au profit du droit à la différence, en dépit de l’échec patent, partout, du communautarisme: aussi bien en Angleterre qu’aux Pays Bas ou en Suède… Or nous sommes une nation et non un agrégat de communautés différentes n’ayant aucun intérêt commun, seulement juxtaposées, alors qu’il faut travailler ensemble pour améliorer ce qui peut l’être.

Dans un système mondialisé où il faut toujours consommer plus et où ce qui est nouveau périme l’ancien, nous avons abandonné les Droits de l’Home, oublieux que nous sommes qu’il n’est pas anormal de mourir pour la Liberté, ce qu’avaient, à l’époque, parfaitement saisi les Résistants dont des miliers sont morts très jeunes, fusillés ou déportés, ( Lettre de Henri Fertet à ses parents avant son exécution ), ce que aussi Charb avait compris lorsqu’il disait, peu de temps avant d’être assassiné avec ses amis de Charlie: “Je préfère mourir debout que vivre à genoux”.

Mais il est important de rappeler que cet azntisémitisme délétère n’a pas pour seule origine l’Islam; il prolifère et s’étend partout, avec des antisémite stels Mbala-Mbala, dit Dieudonné.

Mieux: récemment, anne Guerrier, professeur en classes préparatoire sau Lycée Janson de sailly, osait écrire sur son blog: “La shoah a été prévue et exécutée par les juifs”. Original, n’est-ce pas, tandis que l’année suivante, dans ce même lycée bourgeois du 16ème, à la rentrée, des élèves ont créé une liaison Whatsapp interdite aux juifs…

Au terme de ce bref exposé, vous devriez comprendre pourquoi je ne peux que rester inquiet devant ces phénomènes cumulés alors que pour moi, les musulmans sont des frères desquels je me sens proche, répétant que le racisme duquel ils sont trop souvent victimes est intolérable et doit être combattu avec eux de toutes nos forces.


Lettre de Henri Fertet, Combattant volontaire de la Résistance fusillé le 25 septembre 1943, à ses parents

Après 87 jours d’emprisonnement et de torture, il écrit à ses parents, voici sa lettre.

“Chers Parents,

Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vus si pleins de courage que, je n’en doute pas, vous voudrez encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi. Vous ne pouvez savoir ce que moralement j’ai souffert dans ma cellule, ce que j’ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir peser sur moi votre tendre sollicitude que de loin. Pendant ces 87 jours de cellule, votre amour m’a manqué plus que vos colis, et souvent je vous ai demandé de me pardonner le mal que je vous ai fait, tout le mal que je vous ai fait. Vous ne pouvez vous douter de ce que je vous aime aujourd’hui car, avant, je vous aimais plutôt par routine, mais maintenant je comprends tout ce que vous avez fait pour moi et je crois être arrivé à l’amour filial véritable, au vrai amour filial. Peut-être après la guerre, un camarade vous parlera-t-il de moi, de cet amour que je lui ai communiqué.À lire aussiCommémorations officielles du Débarquement : le programme

J’espère qu’il ne faillira pas à cette mission sacrée. Remerciez toutes les personnes qui se sont intéressées à moi, et particulièrement nos plus proches parents et amis ; dites-leur ma confiance en la France éternelle. Embrassez très fort mes grands-parents, mes oncles, tantes et cousins, Henriette. Donnez une bonne poignée de main chez M. Duvernet ; dites un petit mot à chacun. Dites à M. le Curé que je pense aussi particulièrement à lui et aux siens. Je remercie Monseigneur du grand honneur qu’il m’a fait, honneur dont, je crois, je me suis montré digne. Je salue aussi en tombant, mes camarades de lycée. À ce propos, Hennemann me doit un paquet de cigarettes, Jacquin mon livre sur les hommes préhistoriques.À lire aussiLettre de Guy Môquet à ses parents avant sa mort

Rendez ” Le Comte de Monte-Cristo ” à Émourgeon, 3 chemin Français, derrière la gare. Donnez à Maurice André, de la Maltournée, 40 grammes de tabac que je lui dois. Je lègue ma petite bibliothèque à Pierre, mes livres de classe à mon petit papa, mes collections à ma chère petite maman, mais qu’elle se méfie de la hache préhistorique et du fourreau d’épée gaulois. Je meurs pour ma Patrie. Je veux une France libre et des Français heureux. Non pas une France orgueilleuse, première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête. Que les Français soient heureux, voila l’essentiel. Dans la vie, il faut savoir cueillir le bonheur. Pour moi, ne vous faites pas de soucis. je garde mon courage et ma belle humeur jusqu’au bout, et je chanterai ” Sambre et Meuse ” parce que c’est toi, ma chère petite maman, qui me l’as apprise. Avec Pierre, soyez sévères et tendres. Vérifiez son travail et forcez-le à travailler. N’admettez pas de négligence. Il doit se montrer digne de moi. Sur trois enfants, il en reste un. Il doit réussir.

Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée ; mais c’est parce que j’ai un petit crayon. Je n’ai pas peur de la mort ; j’ai la conscience tellement tranquille. Papa, je t’en supplie, prie. Songe que, si je meurs, c’est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi que celle-là ? Je meurs volontairement pour ma Patrie. Nous nous retrouverons tous les quatre, bientôt au Ciel. Qu’est-ce que cent ans ? Maman, rappelle-toi :” Et ces vengeurs auront de nouveaux défenseurs qui, après leur mort, auront des successeurs.” Adieu, la mort m’appelle. Je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous. C’est dur quand même de mourir. Mille baisers. Vive la France.

Un condamné à mort de 16 ans ; Excusez les fautes d’orthographe, pas le temps de relire.”

Expéditeur : Henri Fertet. Au ciel, près de Dieu.


© Jean-Serge Lorach

Jean-Serge Lorach est Avocat Honoraire. Diplômé de Droit privé et de Sciences Criminelles. Ancien élève de l’lnstitut d’Etudes Politiques. Ancien assistant de Monsieur Robert Badinter à la Faculté de droit de Besançon . Ancien Vice-président de la LICRA

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17 Comments

  1. D. Que votr message est beau.
    Plein d’amour et de Piété. Pour cela, que D. vous bénisse et vous entende.
    Cependant, comme vous avez pu en subir les affres, au delà de nos vœux les plus fervents, nous ne pourrons jamais, je pense, occulter le fait que l’être humain n est pas naturellement bon.
    Le mal, le mensonge, la Haine font aussi partie de ses attributs naturels. Cela fait des millénaires que nous sommes confrontés à cette triste réalité. Ce sont précisément ces “valeurs” mortifaires qui ont permis aux deux grandes religions monothéistes, qui aujourd’hui sont habitées par 33% de la population mondiale, de conquérir le Monde. Depuis toujours, elle persécutent la religion qui les a précédée, dont ils se sont pourtant inspirés, et qui est pourtant porteuse des belles valeurs qui nous animent. Nous ne représentons hélas que 0,25% des croyant, et comme dirait Zemmour, le nombre….Le nombre…ne pourra changer cette triste réalité.
    Bien cordialement votre. Chalom.

  2. Merci et respect pour votre magnifique témoignage de ce qu’a été la vie des juifs français sous Pétain. Que Z. en prenne de la graine et qu’il arrête de nous faire honte avec ses bullshits insensées.

    • La famille du Z et Z sait parfaitement ce qu’a été la vie des juifs, pas seulement français, sous Pétain. Il montre que les choses sont un peu plus compliquée que ce que les fables inventées par les gauchistes, fables qu’il déconstruit. Ne vous laissez pas laver le cerveau par ceux qui veulent décrédibiliser le Z.

      • Précisément, il ne peut donc ignorer qu’une des premières décisions de Pétain a été la dénationalisation des juifs français d’Algérie, ce qui, devenant apatrides, les exposaient ainsi à la déportation immédiate dans les camps (comme tous les autres français juifs dénationalisés par Pétain !). Il ne doit donc sa survie, ainsi que celle de toute sa famille qu’au débarquement américain précoce, en 1942 (Opération Torch), d’ailleurs grandement aidé par les résistants juifs d’Algérie.

  3. “Je suis de tout coeur avec les difficultés que tu rencontres dans la vie de tous les jours” “je comprends la haine que tu peux parfois ressentir”…”je comprends aussi le sentiment de supériorité qui t’anime”…Ces bouts de phrase qu’on croirait sortis du site du PIR me semblent très révélateurs du double langage pratiqué par tous les membres de la LICRA et pas seulement Mohamed Sifaoui.
    Ma compassion va plutôt à cette femme enceinte poignardée à Montpellier qu’a ses bourreaux migrants mineurs que la LICRA présente comme des victimes “stigmatisées”.

  4. Jean-Serge Lorach et la LICRA font partie de ceux qui (par bêtise, inculture ou du fait de leur propre racisme) agitent l’épouvantail d’un fascisme imaginaire (EZ par exemple ou même MLP) afin de faire le jeu du véritable fascisme majoritaire : indigénistes et islamistes. Des as de l’indignation à géométrie variable aux fréquentations souvent douteuses.
    Comme l’a remarqué Judith sa lettre a une jeune musulman est au mieux consternante.

    • Les critiques d’une dénommée Judith et d’un Jérôme sont étonnantes; Jérôme estime que si on est pas d’accord avec lui ,on est forcément raciste, alors que ce texte a sans doute été écrit au moment où un Merah assassinait un professeur et ses enfants en bas âge dans leur école à Toulouse. Par ailleurs n’en déplaise à Judith, il reste évident encore que aujourd’hui, du fait de la défaillance pour leurs parents pour les accompagner dans leurs études , un grand nombre de jeunes d’origine étrangère ont dû mal à réussir , de telle sorte qu’il leur faut faire deux fois plus d’efforts que les autres et ne jamais abandonner en dépit de leurs éventuels échecs… Inadmissible ? Enfin aujourd’hui ne doit-on pas déplorer que 75% des jeunes musulmans estiment que la charia doit l’emporter sur les règles de la République, tandis que les élèves catholiques estiment majoritairement ce choix tout à fait admissible ! Comment s’y est prise notre école pour en arriver là, et que dire quand 70% des électeurs se partagent entre les Mélenchonistes -pro islamistes , l’extrême droite et les abstentions.. Où va ce beau pays et qui est raciste ?

      • Mr Lorach, la LICRA (et a fortiori sos machin) a très largement contribué à cette situation en pratiquant l’indignation à géométrie variable et en diffusant un discours victimaire. Les populations qui sont en permanence présentées comme des victimes du racisme de la part de la méchante majorité ne peuvent que se radicaliser en discours et en actes. Or qui est réellement stigmatisé ? Les GJ qui subissent parfois des discriminations et sont tabassés par la police ne sont pas de jeunes musulmans. Les crimes antisémites se multiplient et il existe un antisémitisme d’État qui diffuse un antisionisme mensonger et protège les assassins de Juifs. Et les Blancs non juifs ne sont plus épargnés : comme le rappellent l’article de Michele Tribalat et le livre de Douglas Murray la haine anti Blancs est omniprésente dans l’espace public. Aux USA la ségrégation a tout simplement changé de camp ! Et même en France non seulement les agressions racistes anti-blancs sont passées sous silence par les médias mais en plus les victimes ne peuvent en aucun cad compter sur des associations comme la LICRA. Celle-ci soutient d’ailleurs ouvertement le pouvoir macroniste qui vient de nommer un indigéniste au ministère de l’éducation nationale : les masques tombent !

  5. Jérome ,j’ai comme vous apprécié l’ ouvrage de Douglas Murray et je le rejoins dans la plupart de ses analyses… Par contre vos critiques relatives au fait que les agressions antiracistes contre les blancs ne peuvent pas compter sur des associations comme la Licra pour les soutenir sont injustes … Quand j’ai eu des responsabilités , nous n’avons pas hésité à soutenir ces victimes et même je crois agir une fois ou l’autre, au coté de l’AGRIF , association négationniste dont l’avocat M° Delcroix était aussi celui de Faurisson , car leur défense me paraissait devoir l’emporter sur toute autre considération..Enfin s’il était difficile de préférer Mme Le Pen au Président sortant ,quand après avoir soutenu :”une laïcité ouverte!!!”, ce qui ne veut rien dire , il est vrai que sa duplicité se matérialise désormais quand il ose nommer un partisan du wokisme et des réunions racisées sans les blancs , au poste de Ministre de l’Education Nationale…pour espérer récupérer quelques voix à NUPES , comme si les électeurs allaient préférer la copie à l’original..

  6. Avec tout mon respect j’ai du mal à vous croire concernant la Licra. Primo 0 action contre la mouvance indigéniste qui est une mouvance d’extrême droite au même titre que Soral ou Dieudonne mais avec une influence multipliée par 1000 (on en a encore la preuve avec ce gouvernement). Deuxio je doute fort de ce que vous dites au sujet des crimes et agressions racistes. Deux exemples. Anti-blancs : le viol collectif d’Evry en 2014 : digne d’un film d’horreur et étouffé pour raisons politiques sous Valls et Hollande. Aucune réaction de la LICRA ! Antisémitisme : ce n’est pas la LICRA mais Zemmour qui a fait connaître le meurtre barbare de Jeremie Cohen. Ah mais j’oubliais Zemmour est méchant, donc ça compte pas…

  7. Chaque fois que des faits précis mettent en évidence les mensonges et les contradictions de la LICRA, celle-ci répond à côté ou se défile. Mais les faits sont têtus.

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