La Chronique de Michèle Chabelski. Un quart d’heure de féminisme grammatical

Bon

 Mardi

   Quand je regarde mon mur  il me dit :”Exprimez-vous.”

Alors bien évidemment je m’exprime, moi…

Je ne sais pas, vous, mais moi je ne suis pas une rebelle, je fais ce qu’on  me dit de faire…

  Par exemple  on me dit que  le pluriel de scenario, c’est scenarii.

Ok

 Donc le pluriel de radio c’est radi.

 Et le pluriel de bateau c’est bati.

 Et le pluriel de cadeau, c’est qu’a dit.

 Ou caddy.

  Ce qui donne:

    Qu’a dit le monsieur du cadeau qu’on a offert sur un bateau  bien mal bâti en grignotant  quelques radis tout en écoutant la radio?

  Ce quart d’heure de grammaire s’adresse bien sûr aux initiés qui savent qu’amour, orgue et délice sont “masculin” au singulier  et “féminin” au pluriel…

 Et pourquoi donc? demandez-vous avec raison.

Sans doute parce-que le pluriel est laqué d’une couleur sulfureuse  que le féminin transmet de manière plus naturelle…

 Ou un carabin, des carabines…

Certains mots restent féminins, qu’ils s’adressent à un  garçon ou à une fille:

  Une ordure, par exemple…

Et savez-vous que garçon est le masculin de garce?

 Mais il arrive (rarement)  que ce soit l’inverse:

Un patin  est plus connoté sexe qu’une patine…

 Et catin ne possède pas de masculin…

Il est féminin, étant bien entendu  que le sexe des anges  reste encore inconnu à ce jour, et que dans le doute…

  Et  un pharmacien est un homme ou une femme, la pharmacienne étant l’épouse  ménagère du diplômé…

Et si deux femmes sont mariées, eh bien on peut  rencontrer un pharmacien et une pharmacienne, ce qui nous ramène à un modèle un peu plus archaïque…

Et le médecin !

Et le chercheur!

Et le savant!

Les femmes savantes  n’étant qu’un objet de risée quand elles se piquent de culture…

 Ce quart d’heure de féminisme grammatical n’avait pour objet que de réveiller les consciences sur cette inique attribution du masculin et du féminin.

Un comble: on dit “le” féminin…

  Alors se dirige- t- on vers UNE première ministre?

  Que cette journée ne ravive pas la guerre des sexes  dans un espace  qu’on souhaiterait plutôt réservé à la réconciliation et plus  si affinités…

 Que cette journée rapproche les garçons devenus sage- femmes et les filles qui jouent au foot dans la solidarité, l’amitié et l’amour…

        Je vous embrasse

© Michèle Chabelski

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5 Comments

  1. Vérifié :Les noms communs assassin, escroc, imposteur n’ont pas de féminin (pour assassin, seul l’adjectif peut être au féminin : une œillade assassine). A ma connaissance, personne n’a demandé réparation d’une telle misogynie grammaticale.

          • Le fait que certains noms communs, comme assassin, n’existent qu’au masculin est assez ambigu car il discrimine les hommes, en paraissant signifier que seuls les hommes sont des meurtriers, des assassins !
            Idem pour auteur, pendant longtemps nom masculin qui au contraire favorisait les hommes, surtout s’agissant d’auteurs d’œuvres intellectuelles ou artistiques. Mais le féminin proposé, autrice, n’est pas très élégant, il sonne mal. Auteure, c’est mieux.
            Solution possible, que ces noms soient à la fois masculins et féminins comme dans le cas suivant :
            “Nom commun — Masculin et féminin, imbécile, imbéciles ·”
            😉

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