Raphaël Nisand – Une France sans juifs : A la mémoire de Jérémy Cohen

C’est toujours le juif de trop qui se fait assassiner.

En Seine Saint Denis 80 % des juifs ont déjà été contraints de partir, c’est ce que nous dit l’historien Georges BENSOUSSAN.

Jérémy Cohen. (Crédit : Twitter)

Et voici Jérémy Cohen jeune juif pratiquant de 31 ans dont on nous a caché la mort tragique le 17 février dernier.

L’enquête commence en fait aujourd’hui sur la base d’une vidéo que la famille du jeune homme mort s’est procurée en menant sa propre enquête.
Le premier communiqué du parquet de Bobigny du 4 avril laisse effectivement pantois.

Alors que des dizaines de témoins ont assisté au lynchage de Jérémy Cohen quelques secondes avant qu’il ne se précipite sous un tram pourchassé par la meute, le parquet de Bobigny a cru bon contre toute logique d’ouvrir deux enquêtes séparées, l’une pour les violences volontaires, l’autre pour « homicide involontaire ».

Ceci est illogique en droit comme en fait car si Jérémy Cohen s’est précipité sous le tram qu’il n’a pas vu pour échapper aux violences volontaires alors il ne s’agit plus de violences volontaires mais d’un crime, celui de violences volontaires en réunion ayant entrainé la mort sans intention de la donner.

Confronté à la terrible vidéo qu’il n’a pas même cherché et qui a été trouvée par la justice privée de la famille, qui a placardé des appels à témoins sur les arbres, le parquet a enfin décidé d’ouvrir une instruction de ce chef le 29 mars.

Je n’ai pas vu le dossier mais j’imagine qu’au lieu d’envisager l’homicide involontaire qu’aurait pu commettre le chauffeur de tram ( qu’il n’a évidemment pas commis), le parquet aurait pu se concentrer sur la recherche des criminels le jour même.

Les vidéos de télésurveillance ont-elle été saisies et préservées ?

Y-a-t-il eu seulement une enquête de voisinage le jour même car deux mois après, ouvrir une enquête c’est juste une blague.

Des proches du malheureux Jérémy Cohen affirment qu’il ne se séparait jamais de sa kippa qu’il portait en permanence, mais aussi qu’il portait des tsitsits dont les fils de prière peuvent sortir des vêtements civils.

Sur la vidéo on voit 10 à 20 agresseurs dont l’un d’une violence inouïe se déchaine sur la victime.

Jérémy Cohen n’était ni un dealer ni un toxico. Il était inconnu de la justice et de la police et il ne s’agit en aucun cas d’une « altercation » comme la presse bien pensante le dit, mais bien d’un lynchage d’un jeune homme qui est apparu aux yeux de la bande de voyous comme un juif visible.

Il est certes imprudent de se promener avec une kippa et des tsitsits à Bobigny mais il n’y a aucune provocation dans ce fait et aucune raison d’en mourir.

A cette heure, comme pour l’affaire Sarah HALIMI, le déni fonctionne à fond sur l’éventuel mobile antisémite.

En deux mois il n’y a eu aucune interpellation alors que les faits se sont passés au vu et au su de tous en plein centre de Bobigny chef lieu de la Seine Saint Denis .

Espérons que l’affaire sera traitée différemment de celle de Sarah HALIMI ( pour l’instant ce n’est pas le cas), et qu’on ne va pas nous servir une abolition du discernement par le shit comme pour l’assassin de Sarah HALIMI.

Espérons que les vidéos et les témoins montreront bien, même si deux mois après c’est tard, que Jérémy Cohen avait pu être repéré comme juif car c’est bien comme juif qu’il est mort.

L’impunité assurée aux tueurs de juifs en France pose un sérieux problème.
Les condoléances et les beaux discours ne servent à rien sans des enquêtes bien menées et une juste répression.

Ce minimum commun n’est pas assuré.

Quant à ceux que le complotisme poussera à dire que cette affaire tombe à point nommé avant les présidentielles, ils ne méritent que le mépris.
Bientôt, pour survivre en France, les juifs vont devoir se cacher pour que surtout personne dans la rue ne puisse les identifier comme juifs.

Triste destin pour les juifs de France.

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