Le Billet de Daniel Sarfati. Il y a dans la ponctuation chez Proust comme autant de caresses

Marcel Proust et le désir.
J’ouvre cette première édition ( 1947 ) de « La Prisonnière » illustrée par des aquarelles de Van Dongen.
Le papier est un peu jauni et les feuilles craquent. Les couleurs de Van Dongen sont intactes.

« A pas de loup j’allais jusqu’à cette chambre, j’entrai, j’y restai sur le seuil.
Dans la pénombre, les draps étaient gonflés en demi-cercle, ce devait être Albertine qui, le corps incurvé, dormait les pieds et la tête au mur.
Seuls, dépassant le lit, les cheveux de cette tête, abondants et noirs, me firent comprendre que c’était elle, qu’elle n’avait pas ouvert sa porte, pas bougé, et je sentis ce demi-cercle immobile et vivant, où tenait toute une vie humaine, et qui était la seule chose à laquelle j’attachais du prix ;
je sentis qu’il était là, en ma possession dominatrice. »

Marcel Proust et la ponctuation.
Je n’avais jamais compris à quoi servait le point-virgule.
La virgule, une pause comme un aparté, qui marque le rythme.
Le point, une pause définitive pour passer à une autre phrase.
Le point-virgule, une pause qui coupe la phrase en deux comme pour doubler son effet.
Il y a dans la ponctuation chez Proust comme autant de caresses.

© Daniel Sarfati

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1 Comment

  1. Nous y voilà avec la ponctuation il me semble virgule qu’elle nous empêche de réfléchir au sens d’une phrase points de suspension le texte est forcément perçu différemment sans ponctuation et nous entraîne vers le commentaire du commentaire n’est il pas point d’interrogation

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