Bernard Zanzouri. “Allô? Oui c’est moi. Tu me manques. On se voit quand ?”

Il y a des amis qui ne parlent plus entre eux. Parce que la politique. Bibi, Benett.
Il y a des frères et sœurs qui ne s’appellent plus. Parce qu’une histoire d’argent, ou alors l’héritage, Parce qu’il est venu tard au dernier mariage.
Il y a des parents qui ne voient plus leurs enfants. Pour pas grand chose. La religion ou alors le conjoint. Une phrase inopportune ou un geste mal interprété. Une impression d’être moins aimé qui évolue en certitude d’être indésirable. Et qui éloigne.

Quand tu t’éloignes de tes proches, pourtant, tu t’éloignes de toi-même. Tu le sais quelque part, mais, comme tu es blessé, alors tout te semble juste et opportun. Tu penses te protéger, protéger ta famille. Mais sans ceux qui nous ont accompagné tout au long de notre existence, que vaut vraiment la vie? Et, entre nous, parce que l’autre nous a déçu, est-il vraiment différent pour autant? Ne portait-il pas souvent les germes de ce qui nous
révulse à présent ?

Le problème c’est que, pour se rapprocher de nouveau, on pense souvent qu’il va falloir s’excuser. Demander pardon alors qu’on a raison ? Il n’en est pas question !
Se rabaisser à téléphoner alors que c’est nous qui sommes vexés ? Quel imbécilité!

Et si on se passait de cette étape? Si on parvenait à dire “je t’aime” sans effacer tous les gribouillis sur le tableau. Sans déterminer toutes les responsabilités ? Sans tirer au clair tous les ressentis?

“Allô? Oui c’est moi. Tu me manques. On se voit quand ?”

Simplement. Très humblement.
Et en laissant les bras, les lèvres et les yeux embués de larmes, raconter l’histoire que notre gorge ne parvient pas à prononcer.

© Bernard Zanzouri

Bernard Zanzouri est expert en Education informelle

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*