Pierre Saba. Les Français juifs ne doivent plus être humiliés

“Le dîner du CRIF (Conseil-Représentatif-des-Institutions juives-de-France) est un dîner républicain et à la table républicaine, les extrêmes n’ont pas leur place (…). Par ses positions extrêmes (…) Eric Zemmour (…) s’est placé à la droite de Marine Le Pen. Par ses tentatives de réécriture de l’Histoire, il s’est installé en chef de file du révisionnisme dans notre pays (…) (Il est) un invité indésirable au dîner du CRIF”.

C’est en ces termes que Francis Khalifat, président du CRIF, justifie le refus d’inviter Zemmour, pré-candidat à l’élection présidentielle, au dîner annuel du CRIF.

Mouvement issu de la Résistance, le CRIF a remplacé, à la Libération, l’UGIF (Union-Générale-des-Israélites-de -France). L’UGIF était considérée fautive d’avoir encadré par contrôles personnels et familiaux les Français juifs et Juifs étrangers, victimes des persécutions, déportations, retraits des droits personnels et généraux, ordonnés par le gouvernement de collaboration dit de Vichy et par l’occupant nazi.

Le CRIF est souverain dans ses décisions

Zemmour n’est pas l’unique chef de file politique à n’avoir pas son rond de serviette au dîner du CRIF. 

Des dirigeants d’extrême droite, verts et rouges sont évités au dîner du CRIF.

La France politique procède désormais fréquemment par dérapages, attaques, offenses, manipulations historiques et sémantiques à l’endroit des Français juifs. 

Tout se passe comme si l’antisémitisme ne constituait pas un délit.

L’antisémitisme politique progresse sournoisement.

Que cela plaise ou non, le CRIF est fondé par nature comme par fonction à accepter et refuser qui il souhaite à ses dîners sur la base de ses statuts

Mode (in)opératoire du CRIF

Le CRIF, son président et ses représentants, entretiennent avec les pouvoirs publics (président de la république, chef et membres du gouvernement) d’excellentes relations publiques et personnelles. 

Certes, les bonnes relations peuvent s’avérer plus efficaces que les mauvaises. 

Certes, le CRIF, son président, ses représentants, indiquent aux pouvoirs publics les informations partiales, partielles, tronquées, truquées, erronées, hostiles et toujours à charge contre Israël, diffusées ad libitum par les media d’Etat (RFI, France24, France-Télévision, AFP).

Certes, le CRIF s’étonne des initiatives et des participations diplomatiques françaises hostiles à Israël dans l’ensemble des organisations internationales en premier lieu desquelles l’ONU.

Certes, le CRIF souligne le péril antisémite que les media et la diplomatie de France font par voie de conséquence subir aux citoyens juifs de l’Hexagone.

Mais devant l’augmentation médiatique, diplomatique, politique, des attaques anti-israéliennes venant de France et des conséquences antisémites en France, il faut bien constater que les réactions du CRIF sont totalement inopérantes et totalement inefficaces. 

Les pouvoirs publics écoutent poliment le CRIF tout en restant imperméables à ses desiderata.

Dans ces dangereuses et injustes circonstances, le CRIF doit revoir son mode opératoire. Il lui appartient impérativement de réviser l’excellence de ses relations avec les pouvoirs publics. Cette excellence, cette entente est contre-productive. Elle consiste pour le CRIF à répondre avec bonne humeur aux diminutions de droits et aux affronts que subissent les Français juifs.

Le CRIF peut adopter de nouvelles dispositions

Il peut soumettre ses relations avec les pouvoirs publics à trois impératifs.

1- Arrêt des hostilités menées par la diplomatie française contre Israël avec l’influence de son statut de membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU.

2- Arrêt de l’hostilité des media d’Etat français contre Israël et adoption d’une neutralité de l’information dans le conflit qui oppose l’Autorité palestinienne à l’Etat d’Israël. Rappelons que la neutralité est une composante de leurs statuts respectifs … allègrement violés en toute impunité.

3- Réactions officielles des pouvoirs publics à chaque manifestation politique et médiatique d’antisémitisme, par souci de dignité, de conformité et de lutte contre la banalisation de l’antisémitisme.

Il convient en effet de se méfier de la banalisation anti-israélienne des diplomates et des journalistes employés par l’Etat et de la banalisation de l’antisémitisme. Les réactions du CRIF peuvent et doivent contribuer au moins à lutter contre cette banalisation. 

Bref, des modifications de comportements face aux pouvoirs publics doivent intervenir à la tête du CRIF. 

Le CRIF peut raidir ses positions

Les commémorations régulières du CRIF sont impérieuses et indispensables. Elles doivent être accompagnées par des manifestations d’indignation et de réprobation constantes.

C’est ce que font en France les organismes représentant les autres minorités (ethniques, sexuelles, etc) avec des résultats qui sont probants.

Le CRIF évite des personnes politiques telles que Zemmour, au nom, dit-il, de la défense des Français juifs. 

Sans bien sûr pousser le raisonnement jusqu’à éviter également les pouvoirs publics au dîner du CRIF, celui-ci doit porter haut et fort ses doléances, ses colères, ses indignations auprès des pouvoirs publics lors du dîner, à la hauteur de la stigmatisation des Français juifs et de la désinformation relative à Israël.

A la haine des Juifs et d’Israël doit désormais correspondre une alerte, une alarme, une colère du CRIF au détriment des excellentes relations et à l’avantage a minima de la dignité et des intérêts civiques des Français de confession juive.

Si le status-quo devait perdurer, le CRIF sera déconsidéré de l’extérieur et vécu de l’intérieur comme une représentation de Français de zone inférieure plus proche de la sujétion que des droits civiques auxquels ils ont pourtant pleine vocation. 

Hélas, l’examen de la situation actuelle montre que la stigmatisation est déjà incise. Il est temps d’y réagir. Les moyens sont légion (media, parlement, Exécutif, etc). 

La position actuelle du CRIF est une faille

Le CRIF doit réagir afin de ne pas chuter ni faire chuter dans une situation qui retire aux Français juifs leurs droits élémentaires et notamment celui à la sécurité et à la sûreté.

Eviter des politiques, soit, mais placer les relations avec les pouvoirs publics à la douleur d’une situation inacceptable.

​© Pierre Saba

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5 Comments

  1. Les pouvoirs français sont fideles a eurabia depuis 50 ans , ils menent une guerre a peine discrete contre l etat d Israel et sont aux cotés des pires crapules antijuives du moment qu elles parlent arabe .
    Mr Saba , votre constat est juste mais tres en dessous de la realité , la France a travers ses choix diplomatiques se retrouve face a Israel et non pas dans une supposée ” neutralité ” , cette situation est inacceptable pour des juifs residants dans ce pays et la faillite de nos leaders est totale .

  2. La photo ci-dessus me laisse perplexe. Enfin, il serait plus adéquat de dire avec un sentiment de dégout!
    Ces « grandes » personnalités suspendus aux lèvres du mondialiste du Havre.
    Se rendent-ils seulement compte qu’ils seront les premières victimes des islamo-gauchistes mondialistes?
    Vont-ils pour sauver leurs peaux se vendre au plus offrant…..en devenant de pauvres soumis, votre grand Rabbin en est un exemple parfait.
    La manière dont tout ce beau monde traite Eric Zemmour est ignoble et abjecte.

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