Pierre Saba – Antisémitisme en France : L’Etat premier responsable

Un nouveau rapport statistique relève en France une nouvelle augmentation, une nouvelle intensité, une nouvelle cadence, une nouvelle nature et une progression des délits antisémites (agressions de plus en plus armées et à domicile), etc.

Les raisons sont d’une cruelle et injuste simplicité.

I-Minoration du chiffre des agressions antisémites

La plupart des victimes ne portent pas plainte. Quand elles le font, elles se contentent de « mains courantes » dans les postes de police au lieu de rédiger de simples lettres de dénonciation des faits et des personnes adressées au procureur de la république au palais de Justice le plus proche. Elles ne sont pas responsables de cette imprécision. Elles sont victimes de l’absence et / ou de la faiblesse de l’information. La plupart des « mains courantes » ne sont pas dirigées vers le Parquet et restent ainsi lettre morte.

II- Désintérêt juridique de la plupart des juges saisis

L’arsenal juridique français de lutte contre l’antisémitisme est l’un des plus coercitifs au monde. Son utilisation est délaissée, minorée, atténuée par l’appareil judiciaire. Les jugements et arrêts rendus sont loin – et c’est un euphémisme – de l’esprit et de la lettre de la Loi. La faiblesse du niveau d’application pénale est telle qu’elle ne saurait constituer un barrage. Elle constitue au contraire un encouragement à la violence antijuive.

Cette situation est plus grave que l’antisémitisme. Elle inverse la norme de Droit à la faveur du coupable et au détriment de la victime. Elle invalide progressivement la Défense et valide en le fortifiant le comportement antisémite. Elle dégage l’appareil juridique en lui retirant toute fonction.

III- La violence de l’antisémitisme effraie

Alors que les Français juifs constituent moins d’un pour cent de la communauté nationale, ils essuient la proportion de racisme actif le plus dur et le plus fréquent de tous. (ministères concernés)

La réprobation de la majorité publique s’estompe par peur devant la progression de l’antisémitisme organisé ou sauvage.

IV- Accoutumance au poison antisémite

Qu’il soit djihadistes, de Droite ou de Gauche, religieux ou civil, l’antisémitisme s’insinue dans les innombrables failles de la carence judiciaire (inapplication de la Loi), de l’utilisation de mots du vocable antijuif (puissance, finance, cosmopolitisme, déshumanisation, etc.) et de la propagande hostile à l’existence d’Israël (media d’Etat et privés).

La diffusion antisémite progresse, et avec elle l’accoutumance des publics concernés et observateurs. Les descriptions et les témoignages des victimes ressemblent à s’y méprendre à la situation des Juifs dans le monde arabe avant leurs exodes salvateurs vers Israël…

V- La haine du Juif est celle d’Israël

L’”antisionisme” est l’anachronie destinée à éviter les lois réprimant l’antisémitisme. Il se calque sur la lexicographie nauséabonde en vigueur sous l’URSS et dans les régimes arabes antisémites.

Elle est en France de moins en moins utile, tant l’antisémitisme est de plus en plus assumé.

VI- Absence de solidarité des néo-mouvements de lutte contre les inégalités

La lutte contre l’antisémitisme ne bénéficie pas de la solidarité générale ni particulière des néo-organisations luttant contre les ségrégations sexuelles, sexistes, racistes, etc. Tout se passe comme si les victimes juives n’existaient pas.

VII- Nuisance des nécessités électorales

Les mouvements politiques tiennent plus compte de la démographie et de l’idéologie que de l’éthique.

La nécessité d’adhésion électorale rend la plupart des appareils et des personnalités politiques aveugles et sourds à l’antisémitisme. Tout juste certains se contentent-ils d’être borgnes. A de rares, très rares exceptions, l’électorat anti-israélien et antisémite est attiré, sollicité et courtisé. Il ne reste plus de place pour la défense des idéaux démocratiques de l’égalité et de la sécurité devant la Loi. Seul compte le résultat électoral et la surenchère qu’il conduit. L’électorat antisémite & anti-israélien est ainsi récupéré.

VIII- Antisémitisme scolaire

La haine n’épargne pas les enfants. Ceux qui sont juifs doivent en majorité quitter l’école publique. Les témoignages sont légion.

IX- Décalage des mesures gouvernementales avec la réalité des violences antijuives

Les mesures gouvernementales de lutte contre l’antisémitisme ont des effets limités qui n’empêchent nullement la progression des violences antisémites. L’augmentation des rapports de simple police, pourtant fort atténuées, sont là pour l’attester.

IX- Antisémitisme diplomatique

La France est membre du conseil de sécurité de l’ONU. Elle utilise son influence diplomatique contre Israël dans la plupart des votes internationaux hostiles à l’Etat juif. Elle y participe et en prend parfois l’initiative. Elle mobilise, rassemble et convainc de nombreux Etats de voter contre Israël sur les cinq continents.

En s’associant ainsi aux régimes hostiles aux libertés publiques & à Israël, la France vote, fait voter à l’ONU et dans les organisations internationales de virulentes résolutions. Ces résolutions condamnent les intérêts civils israéliens et dénient à Israël sa légitimité territoriale, historique et confessionnelle.

Cette position française hostile à l’Etat hébreu consiste en une collaboration impardonnable avec des régimes racistes, sexistes, antisémites. Elle déshonore et ridiculise le peuple français. Elle frappent les citoyens français juifs d’un sceau supplémentaire de l’infamie antisémite. Par leurs caractères grossiers et ridicules (pas de Juifs dans l’Histoire d’Israël, etc), ces résolutions initiées et approuvées par la France la dévalorisent sur l’échiquier international, lui retirent toute perspective de rôle international dans la sphère globale.

Elle ne reçoit en échange que les éventuels, faibles, simples, éphémères et maigres remerciements vocaux de ses partenaires au sein de ce “club” diplomatique anti-israélien auquel elle appartient.

Quant à l'”excellence” des relations franco-israélienne, il s’agit d’une mascarade qui ne trompe plus que ceux qui souhaitent l’être et qui ne tient pas compte de la guerre diplomatique que mène la France contre Israël.

X- Responsabilité de l’Etat.

Le vecteur le plus pratique de l’antisémitisme est la haine d’Israël. Cette haine est véhiculée par les djihadistes, le lobby antisémite et les avis des organes d’informations sur le conflit israélo arabe. L’agence France Presse, RFI, France 24 sont des media d’Etat. Ils violent quotidiennement leurs statuts et leurs obligations de neutralités en ne diffusant que les informations des parties hostiles à l’existence d’Israël et en ignorant les informations en provenance d’Israël. Quand ces propagandes anti-israéliennes ne sont pas reprises par les autres media, elles sont substituées par les sources des dictatures hostiles à Israël. La diffusion de la haine médiatique anti-israélienne est telle que les Français juifs en subissent les incidences directes.

L’antisémitisme cible les Juifs. Il concerne la Nation. Il relève de la responsabilité nationale, politique, judiciaire, électorale, diplomatique. Il est une tache sur la Nation et l’Etat. La lutte contre l’antisémitisme est une tâche nationale. Les pouvoirs publics doivent prendre et assumer leur responsabilité. Le déclassement des Français juifs eu rang de citoyens de zone inférieure en termes de droits et de sécurité est insupportable en regard du Droit des gens. Tout le reste n’est que boniments, balivernes, circonlocutions destinées à détourner la responsabilité de l’Etat dans l’expansion de l’antisémitisme.

Violation déontologique de la neutralité de l’Information, électoralisme, abandon judiciaire, refus des pouvoirs publics d’assurer leurs responsabilités, permissivité du lexique anti-juif, diplomatie anti-israélienne, tels sont les éléments qui accusent les difficultés des citoyens français à vivre, à vivre libres & à vivre en sécurité dans leurs propres pays.

Devant la progressivité de l’insupportable et de l’invivable, les départs de Français juifs est irrégulière mais ne s’interrompt pas.

Le constat est terrible, il est incontestable : les Français juifs ne sont pas des citoyens de plein Droit. L’Etat en est le principal responsable.

Pierre Saba

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3 Comments

  1. Mr Saba , vous avez 1000 fois raison !!!
    L etat eurabien a choisi sa strategie : pro arabe au dela des positions des etats arabes eux memes !
    La macronie , comme la chiraquie developpe un carnaval de haine antisioniste qui semble destiné a rameuter les millions de votes arabo français , autant qu a plaire a nos creanciers qataris .
    Les arabes n ont jamais respecté la faiblesse et la soumission , c est pour cela qu ils se rapprochent d Israel et meprisent le neo petainisme de l elysée … et cela va tres tres vite car les EAU deviennent deja un joli terrain de chasse pour l industrie israelienne au grand dam des patrons français , bref , pas de quoi calmer la vindicte de macron et du quai d orsay 😩

  2. Très bien tout ça.
    Maintenant que faisons nous pour changer tout cela ?
    Je rappelle qu’il y a une élection présidentielle dans moins de 3 mois ?
    Qui proposez vous ,messieurs, pour changer cet état de fait ?
    Surtout quel est la proposition de Pierre SABA ?
    J’ai déjà proposé quelques noms à Raphaël Nisand en réaction à sa dernière rubrique , et j’en ai oublié qui sont parmi les meilleurs en particulier Hidalgo que je rajoute bien sûr à la liste .
    Qui donc désigner pour changer l’état de fait d’une vérité et d’une lucidité implacables décrit par Pierre SABA et auquel j’adhère à 100 pour cent ?
    Merci de donner des propositions de nom .

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