« Une maison palestinienne tombe à Jérusalem », par Michèle Mazel

Tombeau de Simon le Juste

Admirable titre du Figaro, censé déclencher émotion et outrage.

« Une pelleteuse contre la maison d’un fleuriste: la police israélienne a évacué dans la nuit de mardi à mercredi une famille palestinienne et détruit leur résidence dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, où les habitants s’opposent à des projets d’implantations juives. »  A contraster avec la sobriété inhabituelle du Monde.   

« Le cas des Salhiya est pourtant distinct, isolé, plus ambigu…  ils s’y sont installés après 1948. Chassés de leur quartier d’Ein Karem, dans la partie israélienne de Jérusalem, ils affirment avoir obtenu l’accord des Husseini, puis avoir racheté la maison. Ils demeurent cependant incapables de le prouver.”  La justice israélienne, bonne fille, les a laissés épuiser tous les recours avant que la Cour Suprême n’autorise la mairie à raser le bâtiment.

Il est intéressant de noter qu’en 1851 soit une centaine d’années avant l’arrivée des Salhiya, la communauté séfarade de Jérusalem avait choisi l’endroit pour y construire des habitations à l’usage de quelques pauvres familles juives.    

People seen at the light train station after yesterday an Arab man from the East Jerusalem neighborhood of Shuafat drove his car into a crowd of people waiting by the Shimon ha Tzadik lightrail station in Jerusalem injuring at least 8 people, and killing one bystander. The driver was shot and killed near the site of the attack. November 06, 2014. Photo by Yonatan Sindel.

Le nom donné à ce modeste faubourg avait été Shimon Hatsadik – Shimon le Juste – la tombe de ce sage talmudique vénérée étant réputée se trouver à proximité. Le plan de partition voté par l’ONU en 1947, qui prévoyait la création d’un état arabepersonne ne parlait alors d’état palestinien.

Dans le pays la tension est vive et les accrochages se multiplient. Les Anglais qui sont toujours en place conseillèrent   aux habitants de Shimon Hatsadik de prendre la fuite, mais ils refusèrent dans un premier temps de quitter ce quartier où ils vivaient depuis un siècle.

C’est un effroyable massacre qui leur a fait changer d’avis.

  • Le 13 avril 1948 , avant même la déclaration de l’indépendance d’Israël les forces arabes de Jérusalem, d’Abdel Kader al Husseini  embusqués dans le village arabe voisin de Sheikh Jarrah, s’en prennent au convoi humanitaire conduisant médecins, infirmières et autres personnels médicaux ainsi que de l’approvisionnement à l’hôpital Hadassah du Mont Scopus.  
  • Des douzaines de corps non identifiés, brûlés au-delà de toute possibilité d’identification furent enterrés dans une tombe commune au cimetière Sanhedria.
  • L’attaque entraina la fermeture de l’hôpital, dont le personnel fut évacué sous bonne escorte britannique.  

Dès la proclamation de l’Etat d’Israël, les armées de cinq pays arabes lancèrent une attaque concertée pour l’annihiler.

  • La légion arabe de l’Emir Abdallah de Transjordanie occupa les territoires destinés à l’état arabe, y compris une partie de Jérusalem, ville qui aurait dû être internationalisée.  
  • Abdallah se proclama roi, annexa les territoires qu’il venait d’occuper et la Transjordanie devint la Jordanie.
  • Des arabes prirent possession des maisons juives de Shimon Hatsadik.

On en serait encore si le roi Hussein, petit-fils d’Abdallah, n’avait pas attaqué Jérusalem le 5 juin 1967. L’armée israélienne a repoussé ses troupes au-delà du Jourdain et le quartier disputé s’est retrouvé sous l’autorité d’Israël.

C’est de la vieille histoire, direz-vous. Rien à voir   avec ce qui se passe aujourd’hui. Les squatters arabes sont aujourd’hui devenus les victimes et les ayant-droits dépossédés traités de “colons“.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michèle Mazel pour Dreuz.info.

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2 Comments

  1. L’irrédentisme des Arabes de la Palestine mandataire et de leurs descendants, entretenu sans cesse par leurs mouvements terroristes, est désormais tellement enfoui dans leur structure mentale qu’ils n’arrivent pas à tourner la page pour envisager un nouveau départ dans leurs rapports avec les Israéliens, qu’ils avaient pourtant traités avec mépris et cruauté lorsque ceux-ci étaient démunis, c’est-à-dire juste après la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 29 novembre 1947 partageant la Palestine en deux entités distinctes.
    En effet, dès le lendemain de cette résolution, les élèves juifs dont moi-même, inscrits à l’école anglaise “Saint-Georges” à Jérusalem – située dans le quartier “Sheikh-Jarrah” – étaient obligés d’interrompre leur scolarité.
    Aussi, je me souviens avec tristesse de l’attaque sauvage du chef terroriste Abdel-Kader et ses troupes sur un convoi humanitaire juif conduisant médecins, infirmières et autres personnels médicaux ainsi que de l’approvisionnement à l’Hôpital Hadassh au Mont Scopus.
    Des douzaines de corps non identifiés, brûlés au-delà de toute possibilité d’identification furent enterrés dans une fosse commune.
    Cette attaque entraîna la femeture de l’hôpital ultra-moderne Hadassah … qui ne fut rouvert qu’après la Guerre des Six Jours en 1967, après la libération de Jérusalem de toute présence militaire arabe ou terroriste.

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