Le Billet de Jacques Neuburger. La Nef des Fous

Je suis un calme, un amoureux des lois, un lecteur de Montesquieu et de Platon…..

Mais le dégagisme commence à présenter pour moi des charmes.

Comment, ne serait-ce que cela, une dame qui a en peu d’années conduit le budget de sa municipalité, de la capitale du pays, à la limite de devoir être mis en tutelle, peut oser se proposer de gouverner la nation?

Comment un chef de parti écologiste peut lui promettre d’ores et déjà le poste de premier ministre?

Comment madame Taubira, personnalité si opposée à l’idée d’union que ministre elle avait combattu son propre camp, peut ainsi oser dire que si personne n’y va, elle, elle est prête à se dévouer?

Tout ceci me dépasse.

Tout ceci manque de décence.

À côté de cela certains voudraient nous vendre comme produit neuf un ancien premier ministre usagé dont la politique a conduit le pays à la limite de la rupture.

Durant ce temps, un olibrius aux discours que l’on sait, visite l’Arménie en compagnie d’un vieil intégriste recyclé dans le parc d’attraction.

Faut croire que le programme fait envie puisque la molle championne issue des primaires que l’on sait se propose aussitôt la visite de l’Arménie comme première promenade politique extérieure.

Non, sans nous avoir fait savoir que si on ne chantait pas Petit Papa Noël autour du sapin, en se repassant le Tour de France et les Miss du même métal, et tout en bouffant des tartines de foie gras Olida sur du pain Jacquet, le tout en compagnie de la tante Marthe fermière dans le Berry et de la cousine Adélaïde qui tient un café-tabac face au cimetière de Clamart, on n’était pas un vrai français…

Tout ceci est médiocre, minable presque.

Puis-je en profiter pour dire que ma France à moi, ajoutez des notes de musique, c’est pas ça, c’est plus varié, c’est plus marrant, c’est en musique et en chansons, ce sont des paysages, des plages,  des films et des livres, ce sont des gens, des gens variés, des gens de toutes cultures et de toutes couleurs, cette polyphonie qui de siècle en siècle a lentement, longuement, tissé la France, ses terroirs, sa grandeur, sa variété, une France qui comprend la Réunion comme la Bretagne, une France où on parle avec l’accent rocailleux des Pyrénées comme avec le parlé traînant du titi parisien.

Et puis, je voudrais le dire, question cuisine j’aime bien l’oeuf à la coque coulant, avec des mouillettes de baguette craquante beurrées au beure normand demi – sel, l’omelette brûlante et baveuse, bien française, avec éventuellement quelques giroles, et puis aussi le foie haché, avec de l’oignon cru, et les fameux tsibeless, oignons rissolés, parfumés, presque croquants, mêlés  d’oeufs frais mimosa écrasés.

Ah, madame la molle candidate, ça n’est point que je n’aime point les odeurs profondes des forêts de pins et de sapins vosgiens, ça n’est point qu’un savoureux foie gras d’oie, truffé et lentement cuisiné au gewurstraminer, servi dans telle jolie auberge de Colmar ou de Strasbourg, ne puisse faire rêver mes papilles, non, chère madame, mais ma France à moi comprend le gehakhte leyber, les chansons de Barbara et les danses que nous dansâmes tout à l’aube de nos vingt ans.

Et puis, chère madame, ma France à moi, France de nos régions, ses mille fromages et ses mille crus de blancs, c’est aussi le petit restau chinois d’en bas, le petit japonais du coin de la rue, ou le couscous où on se retrouve avec les potes, le samedi soir après le turbin, après la séance de cinoche.

Et croyez-moi, cela ne m’empêche pas de décorer mon sapin de multicolores guirlandes si cela peut mettre des étoiles dans les prunelles de mes petits-enfants.

© Jacques Neuburger

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