Gabriel Nerciat. Une Honte académique


Non mais qu’est-ce que c’est encore que ce truc ?
A quand Robert de Niro ou John Travolta sociétaires de la Comédie française ?
Ou Madonna dans les Corps de Ballet de l’Opéra Garnier ?

L’Académie française est devenue l’Académie cosmopolite du monde entier? La vieille dame du quai Conti ne serait donc désormais plus qu’une catin mondialisée comme les autres, qui ouvre complaisamment ses jambes devant tous les barbons et les gigolos des cinq continents réunis ?

Cette élection est un double scandale (triple, même, quand on sait l’âge de Llosa) : d’abord parce que le complaisant et sénile auteur de La Fête au bouc est l’un des écrivains les plus médiocres et les plus surestimés des cinquante dernières années, une sorte de Garcia Marquez du pauvre (ou plutôt du riche : ce chantre du néo-libéralisme et de l’école de Chicago est un délinquant fiscal notoire récemment épinglé par les Panama Papers), certes tout à fait digne du Nobel qui adore depuis toujours primer les fausses valeurs littéraires ou philosophiques pourvues d’un colifichet humaniste ou libéral, mais pas d’une Académie aussi ancienne et vénérable que la nôtre. (Rappelons que même Zola n’a pu y être élu, et que Richelieu l’a créée, à l’époque du Cid, entre autres pour lutter contre les influences hispanisantes au sein des lettres françaises de l’époque) ; ensuite parce que ce vieux gommeux péruvien satisfait et prétentieux, aussi insignifiant qu’une boîte de cirage en couleur caca d’oie ou un costume Hugo Boss des années 1980 n’a jamais écrit la moindre ligne en langue française de toute sa vie.
En conséquence de quoi il n’a rien à faire à l’Académie ; rigoureusement rien.

Pourtant, Jean d’Ormesson est bel et bien mort maintenant : ce n’est donc pas ce vieux farceur pathétique et mondain qui peut être à l’origine de cette indignité.

En fait, si même l’Académie française, qui vient par ailleurs d’approuver la féminisation des noms de métier, ne sait plus résister à ce qu’il y a de plus frelaté et de plus délétère dans l’air du temps, c’est qu’il n’y a vraiment plus rien à estimer ou à défendre dans ce pays. C’est la fin Séraphin, comme dit l’autre.
Cette nouvelle m’irrite au moins autant qu’elle m’attriste, à un point que peu de gens peuvent imaginer. A cause d’elle, je vais passer un week-end particulièrement maussade et amer sous la pluie.
Peut-être, pour essayer de me calmer, vais-je écouter une fois de plus l’intégrale des CD de Charles Trénet, que l’Académie refusa d’accueillir en son sein, à l’époque où Vargas Llosa rêvait encore, ce con, de devenir président de la République de son pays natal.
Mais il n’y a plus de joie. Seulement de la colère froide disséminée dans le froid de l’humidité.

 © Gabriel Nerciat

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