Raphaël Nisand – Quand la quête mémorielle devient une perte de sens

Les derniers jours ont été très éprouvants.

Chaque jour a sa commémoration plus ou moins bien dite, bien faite ou bien dirigée.

Entendons nous bien : n’ont été évoquées que des causes justes mais elles ont été dévoyées par leur juxtaposition même et par l’ambiguïté des cérémonies mémorielles.

Les 40 ans de la peine de mort ? Bien sûr, mais en quoi cela fait-il avancer la société française d’aujourd’hui ?

Tout le monde sait bien que malgré des propos de campagne la peine de mort judiciaire s’écrit au passé dans notre pays.

La commémoration de la mort de Samuel PATY il y a un an peut se justifier. Mais que faut-il comprendre des larmoiements d’enfants mis en scène lors des cérémonies, de ces textes écrits par des adultes et lus par des élèves qui manifestement les comprennent peu ou pas du tout ? Que comprendre des discours, des bougies et des dépôts de gerbes ad nauseam ?

Si Samuel PATY est mort, tout le monde le sait, c’est à cause de l’irruption de plus en plus puissante de l’islamisme et de la charia dans de très nombreux établissements scolaires et dans l’éducation nationale où le « pas de vague » reste dominant.

De nombreuses enquêtes l’ont montré, Samuel PATY a été isolé dans une institution défaillante qui ne sait pas répondre à ces problématiques.

Mais loin d’empêcher le renouvellement de telles tragédies, la commémoration sert de rideau de fumée pour cacher le réel, et d’ailleurs elle a donné lieu comme il fallait s’y attendre à au moins une centaine d’incidents dans tout le pays.

La seule commémoration valable n’aurait-elle pas été de commenter dans toutes les classes les caricatures qui ont servi de détonateur à l’assassinat ?
Cette façon de porter le fer dans la plaie n’a pas été choisie par nos gouvernants et c’est grand dommage car cette commémoration a tapé à côté de la plaque.

Il en va de même pour la commémoration de la répression meurtrière de la manifestation du FLN le 17 octobre 1961.

Sans entrer dans le fond du dossier de la guerre d’Algérie et de ses répercutions en France bien sûr très complexes, comment le Président de la République a-t-il pu livrer en pâture comme seul responsable le préfet PAPON de sinistre mémoire ?

PAPON était-il arrivé là par hasard, n’avait-il pas au dessus de lui en donneurs d’ordres un ministre de l’intérieur, un premier ministre et un Président de la République qui en 1961 s’appelait Charles de GAULLE ?
Trop facile de s’en prendre au préfet de police et à la République tout en ménageant l’électorat gaulliste et l’électorat français d’origine algérienne.
C’est la mémoire au service d’arrières pensées politiques, ce qui est malheureusement trop souvent le cas.

Nombreux sont les historiens qui contestent cette utilisation dévoyée de la mémoire. Georges BENSOUSSAN est là pour nous rappeler dans son indispensable ouvrage Auschwitz en héritage en 1998, je le cite :

« Selon certains, on parle trop de la Shoah. A moins que l’on en parle mal, à coup de commémorations larmoyantes inévitablement conclues par le rituel : « Plus jamais ça… » Comme si la seule invocation d’un nom pouvait éduquer les jeunes générations contre cette barbarie qu’on sent (re)venir. Ce n’est pas d’un « devoir de mémoire » que nous avons besoin, mais d’un devoir d’histoire. »

C’est aussi l’histoire de Georges BENSOUSSAN lui-même, qui a vécu un long djihad judiciaire initié par le CCIF collectif contre l’islamophobie en France, association dissoute depuis par le gouvernement pour séparatisme. Cette association a pourtant été suivie dans ces procédures par le parquet de Paris et malheureusement par toutes les associations anti-racistes.
Heureusement le droit et la raison l’ont emporté et Georges BENSOUSSAN lavé par la justice de toute accusation de racisme mais il a perdu son emploi au Mémorial de la Shoah et reste boycotté par les médias audiovisuels du service public et la plus grande partie de la presse écrite. Et on attend toujours les plates excuses de la LDH , du MRAP et de la LICRA qui ne sont jamais venues et n’ont pas renié ce compagnonnage inédit avec le CCIF.
En 2002 G.BENSOUSSAN avait présidé le collectif de l’ouvrage « les territoires perdus de la République » .

Près de 20 ans après c’est à des gens comme G.BENSOUSSAN qu’il faudrait confier les travaux sur la défense de la République effectivement en danger maintenant sur tout son territoire.

Raphaël Nisand

Chroniqueur sur Radio Judaïca

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1 Comment

  1. Vous oubliez le parquet qui a fait appel contre Mr Bensoussan , illustrant ainsi le duplicité de l etat français et son controle etroit de la ” justice “

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