Ma’hzor Luzzatto : la patrimoine juif français perd sa Joconde

Michaël Sebban nous parle de ce Ma’hzor
  • La Joconde de l’AllianceEnvol d’un chef d’oeuvre ashkénaze (6min)
  • Lire entre les lignesLes enluminures face à la censure (5min)
  • Le Ma’hzor appartient à tout le mondeCulture et résistance (8min)

En réelle difficulté financière, l’Alliance israélite universelle se sépare d’un “trésor” datant du Moyen-Age et dont la valeur est estimée à quelques millions de dollars.

L’affaire, perçue comme un crève-cœur par la communauté juive et ses Chercheurs, divise et suscite la polémique.

Le Mahzor Luzzatto sera mis en vente le 19 octobre par Sotheby’s à New York

Le Mahzor Luzzatto est un des rares manuscrits enluminés antérieurs à 1300.  “On connaît moins d’une vingtaine de livres de prières juifs illustrés de cette époque, et celui-ci est le seul connu en mains privées”, commente Sotheby’s à propos de l’ouvrage fait de lettrines peuplées d’animaux fantastiques et de personnages stylisés à tête d’oiseau, et sa rareté explique l’estimation qui en est faite.

Pour info, le Mahzor a été nommé ainsi pour avoir appartenu à Samuel Luzzatto. Présenté seulement à deux reprises au public, il témoigne à la fois de l’histoire des Juifs expulsés de France et des différents rituels ashkénazes.

Une Pétition en ligne appelle à la recherche de toutes les solutions pour qu’il soit classé comme “œuvre d’intérêt patrimonial majeur”, procédure qui permettrait aux mécènes qui l’achèteraient pour le donner à l’Etat français de profiter de 90 % de déductions fiscales.

Hélas la directrice du département des manuscrits de la BNF, concédant que le Mahzor Luzzatto était magnifique, a déclaré qu’il n’était pas susceptible d’être classé trésor national: il serait incomplet et le fait qu’il ait été écrit outre-Rhin jouerait en sa défaveur.

“J’ai proposé à la Fondation pour la mémoire de la Shoah de récupérer gratuitement la bibliothèque, mais ils n’ont pas le budget pour la conserver”, a expliqué le Président de l’Alliance israélite universelle Marc Eisenberg, après avoir frappé aux portes de la Bibliothèque nationale d’Israël à Jérusalem et à celles de la BNF.

Co-initiateur de l’Appel à sauver le Mahzor, Laurent Munnich, fondateur d’Akadem, avait, dès 2008, tiré la sonnette d’alarme pour trouver une subvention ou des mécènes qui financeraient la Bibliothèque de l’Alliance israélite universelle, la plus importante en Europe pour l’histoire du judaïsme.

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