Audrey Gordon. Le procès d’Emma Bovary

Isabelle Huppert dans Madame Bovary de Claude Chabrol. 2010

En suivant le procès intenté à Gustave Flaubert et son héroïne transgressive, ce documentaire fouillé raconte également la mise au pilori des femmes par une société patriarcale conservatrice dominante.

Le 31 janvier 1857, Gustave Flaubert prend place au banc des accusés de la sixième chambre correctionnelle de Paris pour outrage à la morale publique et à la religion. L’accusée, la vraie, c’est, à travers lui, Emma Bovary, héroïne aux mille visages et mille désirs, coupable sans doute d’une impardonnable envie de vivre. Le procureur Ernest Pinard, porte-parole d’une époque conservatrice, qui avait su déceler la profondeur subversive du roman malgré les nombreux retraits entre le scénario (autrement plus salé) précédemment établi par l’écrivain et la version définitive, le dit lui-même : Emma Bovary exerce “une domination sur tous les hommes qui l’entourent“. Exercer une domination sur les hommes ? Et ainsi échapper à sa condition ? Il n’en faut pas plus pour mobiliser la société patriarcale et conservatrice de l’époque, qui craint plus que tout de voir son ordre social remis en cause. Flaubert sera acquitté ; le scandale rendra Emma immortelle.

Modernité fracassante  

Narré par la superbe voix de la comédienne Natalia Dontcheva, le documentaire d’Audrey Gordon, proposé dans la collection “Les grands romans du scandale”, raconte à travers le procès de Flaubert une cabale montée contre les envies émancipatrices des femmes. Car comment accepter qu’une héroïne immorale use de tous les moyens à sa disposition pour suivre ses désirs, comment garder le silence, face à une vérité si crue sur la vie affective et sexuelle des femmes ? Les éclairages issus d’entretiens et d’archives avec des hommes et femmes de plume “bovaristes” (Nathalie Sarraute, Mario Vargas Llosa, Régis Jauffret…), ou interview d’interprètes – à l’instar d’Isabelle Huppert, l’Emma Bovary de Claude Chabrol – ainsi que les extraits des nombreuses adaptations cinématographiques nationales et internationales (jusqu’à une version indienne, en 1993, par le réalisateur Ketan Mehta) viennent illustrer l’empreinte durable qu’a laissée le roman sur notre société. La modernité fracassante de son héroïne demeure, seule maîtresse à bord avant Dieu (et les hommes), jusqu’au naufrage.

Réalisation Audrey Gordon. 2020. 53 min.

Disponible : Du 15/09/2021 au 14/03/2022

Genre : Documentaires et Reportages

Prochaine diffusion le mercredi 20 octobre à 05:00

La Presse unanime

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« 𝑈𝑛𝑒 𝑞𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑞𝑢𝑖 𝑛’𝑎 𝑟𝑖𝑒𝑛 𝑝𝑒𝑟𝑑𝑢 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑛 𝑎𝑐𝑡𝑢𝑎𝑙𝑖𝑡𝑒́ » l’Humanité

« 𝑈𝑛 𝑠𝑢𝑝𝑒𝑟𝑏𝑒 𝑑𝑒́𝑐𝑟𝑦𝑝𝑡𝑎𝑔𝑒 » ; « 𝐿𝑎 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑖𝑙𝑚 𝑡𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑎̀ 𝑠𝑜𝑛 𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒, 𝑎̀ 𝑠𝑜𝑛 𝑟𝑦𝑡ℎ𝑚𝑒 𝑞𝑢’𝑎𝑐𝑐𝑜𝑚𝑝𝑎𝑔𝑛𝑒𝑛𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑚𝑢𝑠𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑖𝑛𝑠𝑖𝑝𝑖𝑟𝑒́𝑒 » ; « 𝐴𝑣𝑒𝑐 𝑝𝑒𝑢 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑠, 𝑜𝑛 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑟𝑒́𝑎𝑙𝑖𝑠𝑒𝑟 𝑑𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒𝑠 » Le Figaro

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