Ra’am démontre l’absence d’apartheid en Israël

Le 13 juin 2021, le 36ème gouvernement d’Israël dirigé par Naftali Bennett (Yamina) a prêté serment devant la Knesset. Ce gouvernement, hétéroclite, est composé de 8 sensibilités politiques différentes, allant de la droite, à l’extrême droite, au parti religieux, au centre, à la gauche, ou encore l’extrême gauche. L’entrée la plus remarquable reste sans conteste celle du parti islamiste Ra’am dont le dirigeant, Mansour Abbas, s’est vu confié le poste de Ministre délégué du Premier Ministre pour les Affaires arabes. Or, pour Israël, le Parti Ra’am représente une extraordinaire opportunité : grâce à Mansour Abbas, il ne sera plus possible de soutenir qu’Israël est un Etat raciste ou qu’il mène une politique d’apartheid à l’égard des populations arabo-palestiniennes.

Pour une large majorité de la Knesset, la finalité, était d’évincer Benjamin Netanyahou de son poste de premier Ministre. L’émiettement des partis politiques empêchait toutefois la constitution d’une majorité stable autour des grands partis historiques israéliens. Aussi, et avec ses quatre députés, le parti Ra’am est venu apporter les voix manquantes pour constituer une fragile majorité. Pour autant, l’entrée de Mansour Abbas au gouvernement n’est pas le fruit du hasard : ses déclarations rassurantes sur la nécessaire coexistence paisible entre juifs et arabes l’ont parfaitement justifiée.

Les leaders arabo palestiniens (en Israël ou dans les territoires sous contrôle palestinien) étaient naturellement en rage, lors de l’investiture du nouveau gouvernement : ils n’ont pas supporté de voir Mansour Abbas serrer la main à ses collègues Ministres israéliens. Ce n’est pas surprenant. Mansour Abbas a toujours préconisé la recherche d’une entente entre les juifs et les arabes en Israël. Or, cette position ne cadre pas avec l’idéologie arabo-palestinienne qui nie l’existence de l’Etat Israël ou qui le considère comme un accident de l’histoire (et dont la disparition serait programmée). Pour les palestiniens (et désormais pour bon nombre d’arabes israéliens), Israël n’existe pas. Il n’y a que la Palestine qui se divise en deux parties : la partie conquise en 1948, et le surplus (la Cisjordanie), occupé en 1967.

Précédemment, Ra’am faisait partie de la « liste arabe unie ». Il adoptait également ce discours politique centrée sur la négation de l’Etat d’Israël. La scission est survenue en février 2021, lorsque le leader du parti Ra’am a exprimé une opinion empreinte de réalisme et de bon sens. Il a alors expliqué sa rupture avec l’idéologie arabo palestinienne en ces termes : « il faut regarder vers l’avenir et construire un avenir meilleur pour tout le monde ». Pour lui, l’amélioration de la situation des arabes israéliens suppose la fin d’un discours d’opposition avec l’Etat d’Israël.

En février 2021, Mansour Abbas a expliqué que la misère des populations arabes en Israël n’était pas liée à la politique israélienne mais juste à leur attitude. Plus précisément, Mansour Abbas s’est éloigné du discours traditionnel arabo palestinien en affirmant que la pauvreté et le manque de développement des populations arabes en Israël « n’étaient pas le résultat de la discrimination sociale ni de la politique d’implantation de familles juives en zone C de Cisjordanie » (sous contrôle israélien en vertu des accords israélo palestinien de paix).

Il a d’ailleurs clairement posé les problèmes de la société arabe en Israël : « la violence et le crime organisé » qui n’ont rien à voir avec des (supposées) « inégalités sociales », ou « le racisme israélien » (imaginaire). A cette époque, il envisageait un rapprochement avec Benjamin Netanyahou, seule solution à ces yeux pour faire grandir la communauté arabe israélienne.

De même, à la suite de l’agression d’Israël par le Hamas (en mai 2021), Mansour Abbas a continué de respecter les choix stratégiques israéliens. Les terroristes du Hamas reprochaient alors à Israël « la judaïsation de Jérusalem » et notamment l’éviction de familles palestiniennes (sans droit ni titre vivant dans des immeubles appartenant à des familles juives) à Sheick jarrah. Mansour Abbas a appelé les arabes israéliens à « être responsable et à se comporter avec sagesse », et à « maintenir l’ordre public et respecter la loi », lorsque les arabes israéliens soutenaient sans faille, les terroristes palestiniens lanceurs de roquettes et de missiles sur Israël.

Pour Mansour Abbas, il importe que les arabes israéliens ne provoquent pas de fracture de la société israélienne. Il a donc rappelé que « les protestations populaires arabes, à l’intérieur d’Israël, étaient conflictuelles et que les arabes israéliens étaient les seuls responsables de leur situation ».

Sa position est demeurée inchangée à la suite de l’accord de coalition du 2 juin 2021. Pour lui, la priorité consiste à trouver un équilibre dans les relations entre juifs et palestiniens. A cet égard, il a appelé les terroristes palestiniens à cesser leur lutte stérile contre Israël en rappelant que leur « seul salut passera dans leur développement économique » (à l’instar de la paix économique préconisée par Benjamin Netanyahou).

Sur le plan intérieur, Mansour Abbas préconise de poursuivre sur les problèmes brûlants afin de servir les intérêts de la société arabe à savoir « la planification », « la crise du logement », et la lutte contre les violences inter arabes en Israël.

Loin d’être un politicien égoïste, Mansour Abbas apparaît comme un responsable politique en mesure de faire grandir la communauté arabe israélienne et la sortir de cette idéologie anti israélienne dans laquelle les leaders palestiniens l’ont installée à la suite de l’ère d’Oslo.

En somme, il a pris le contre-pied du discours arabo-palestinien : alors que les palestiniens et les arabes israéliens (qui se considèrent comme palestiniens d’Israël) ne cessent de déclarer qu’Israël est un Etat d’apartheid, le leader du parti arabe Ra’am est venu remettre les pendules à l’heure. Sa seule présence au gouvernement contredit la thèse selon laquelle qu’Israël discriminerait la minorité arabe du pays : non seulement la Knesset comprend des membres de la communauté arabe mais désormais, une personnalité arabe est membre du gouvernement.

Mansour Abbas illustre donc bien en quoi Israël est un modèle de démocratie et de liberté d’expression et d’opinion : sa présence dans le gouvernement interdira les députés arabes de la Knesset de diffamer, d’insulter et d’injurier l’Etat juif, en affirmant que sa politique est raciste et discriminatoire. En outre, elle contredit les thèses absurdes en vertu desquelles Israël se nourrirait de l’exploitation des populations arabo-palestiniennes. Mansour Abbas pourrait bien rester dans l’histoire de la politique israélienne comme un visionnaire, à même d’apporter une conscience politique aux populations arabo palestiniennes.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

Source : Terre-des-Juifs.com

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