Le gouvernement d’Israël, chef d’œuvre d’équilibrisme, porte les germes de sa destruction

Le PM
Le nouveau Gouvernement

La coalition à huit partis Bennett-Lapid qui prend ses fonctions en tant que prochain gouvernement d’Israël, ce dimanche après-midi, 13 juin, s’est resserrée au cours de négociations tortueuses par une volonté commune : mettre fin au long règne de Benyamin Netanyahu. Leur succès peut faire fondre cette colle adhésive. Le nouveau Premier ministre Naftali Bennett a promis plus tôt que les successeurs de Netanyahu serviraient le peuple plutôt que leurs propres intérêts. Mais comment Bennett, au cours de ses deux ans et demi en tant que premier Premier ministre, à la tête d’un groupe d’incompatibles allant de l’extrême gauche à l’extrême droite – et dont beaucoup manquent d’expérience gouvernementale – tiendra-t-il cet engagement ? 

Dévoué aux valeurs de droite de son parti Yamina, il devra faire plier le leader d’extrême gauche du Meretz Nitzan Horovitz et la travailliste Merav Michaeli – ainsi que le leader arabe israélien Ra’am Mansour Abbas. L’associé de Bennett, Yair Lapid, chef du parti centriste Yesh Atid, qui assumera la fonction de Premier ministre dans la seconde moitié du mandat du gouvernement, sera ministre des Affaires étrangères et devrait suivre la voie non conflictuelle envers Washington et la diplomatie en général, et la question palestinienne, qui a été forgée par son collègue ministre centriste de la Défense Benny Gantz.

Le faucon Bennett et son collègue de droite Gideon Saar du Parti groupusculaire Nouvel Espoir se sont engagés dans un autre type de politique étrangère et de sécurité. Le programme nucléaire iranien attend avec impatience leur décision. Une autre patate chaude dans le sac dont ils ont hérité concerne Jérusalem et ses complexités explosives, avec une incidence directe sur les tensions israélo-arabes à Gaza et à l’intérieur d’Israël. La décision de préserver le statu quo religieux est contestée selon qui en formule la définition. La législation sur les droits civils sera un point décisif. La violence criminelle qui sévit dans les villes arabes appelle à une action urgente.  

Cependant, les architectes de l’accord de coalition, Bennett et Lapid, ont également intégré un déclencheur de rupture majeur dans leur pacte. Chacun est habilité à opposer son veto à l’autre et à toutes les autres décisions gouvernementales et ministérielles. 

Ayelet Shaked, co-dirigeante de Yamina, a été persuadée de ne pas s’emballer (et d’entraîner le parti derrière elle) en se voyant accorder un droit de veto sur la législation gouvernementale et les nominations judiciaires.

Cependant, en tant que ministre des Finances, Avigdor Lieberman, chef d’Yisrael Beitenu, dont les sous-fifres contrôlent également la commission des finances de la Knesset, pourra opposer son veto à tous les autres. Cet impitoyable politicien, chargé du partage du gâteau budgétaire entre les nouveaux ministres, va maintenant perdre du temps à se faire le véritable homme fort du gouvernement.

Aucun mécanisme n’a été mis en place pour résoudre les éventuels blocages causés par ces détenteurs de veto. Ce manque à gagner se profile avant même que le chef de l’opposition Binyamin Netanyahu ne se mette à déchirer ses successeurs entre eux et ne piétine leur faible majorité de 61 (sur 120) sièges à la Knesset.

Postes clés dans le nouveau cabinet :

Naftali Bennett (Yamina), Premier ministre, ministre des affaires numériques jusqu’en août 2023

Yair Lapid (Yesh Atid), ministre des Affaires étrangères, avant de prendre la suite Bennett en tant que Premier ministre

Benny Gantz (Kachol Lavan) reste à la défense,

Avigdor Lieberman (Yisrael Beitenu), Finances

Gideon Saar (Nouvel Espoir), Justice

Ayelet Shaked (Yamina), Intérieur

Merav Michaeli (Travailliste), transports

Omer Barlev (Travailliste) sécurité publique

Nitzan Horowitz (Meretz), Santé

Tamar Zandberg (Meretz) Environnement

Yifat Shasha Biton (Nouvel Espoir) Éducation

Mansour Abbas (Raam), vice-ministre au bureau du Premier ministre, président du comité de l’intérieur à la Knesset.

Source: DEBKAfile et terre-des-juifs.com par  brzustowski

Israel’s new government, a work of art, bears the seeds of its destruction

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3 Comments

  1. Ce droit de veto est une farce parce qu’un ministre et son administration fera ce qu’il voudra dans son péimètre et ne fera jamais les décisions au premier ministre.
    C’est donc pour la galerie et pour calmer les vindictes des uns et des autres.
    Benett (que je connais personnellement) considérait à l’époque que Menahem Begin était de gauche, mais Paris vaut bien une messe. Il est premier ministre, certes pour peu de temps, mais il aura sublimé un peu.

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