Raphaël Nisand – La souveraineté le mot qui fâche

L’un des problèmes centraux que connait l’Europe c’est la contestation en cours de la notion de souveraineté. Dans la quasi totalité des autres pays sur la planète la souveraineté nationale est un acquis.

Aucun américain ou aucun russe ne se moquera de son voisin parce qu’il plante un drapeau national dans son jardin. En France c’est devenu presque inconcevable. De très nombreux collectifs qu’il serait fastidieux de nommer ici considèrent que les frontières doivent être totalement ouvertes.

Ce sentiment va bien au-delà de ceux qui affichent la couleur « no border »pas de frontière. Cette idéologie irrigue profondément la société française au point que tous les symboles de l’autorité, des pompiers aux policiers en passant par l’armée ou les contrôleurs des transports, sont en butte aux moqueries et aux tirs de mortiers quand ce n’est pas pire.

Ce phénomène n’est pas uniquement français puisque de nombreux pays européens y sont confrontés, mais il faut bien reconnaitre que la délégitimation de l’Etat et de ses représentants est largement en marche.
Les médias appellent ça les questions régaliennes mais il n’est pas sur que cela ne soit que cela.

De nombreuses décisions politiques mais aussi jurisprudentielles viennent conforter ce doute persistant.

La France s’aime-t-elle ? Et les français veulent-ils la défendre comme ils défendraient un idéal. Pa si sûr tant la déconstruction woke semble avoir profondément infusé dans les esprits.

La France n’est pas seule à se débattre dans les affres de cette modernité. On vient de voir en Israël des abandons de souveraineté analogues et ceci en pleine guerre.

En Israël donc, pays qui s’enorgueillissait d’avoir une jeunesse debout pour sa défense, les soldats ont été autorisés pour des raisons de sécurité à laisser leurs uniformes à la caserne pour pouvoir rentrer plus en sécurité chez eux. Ainsi donc, le fait de porter un uniforme de Tsahal deviendrait dangereux dans les villes israéliennes. La décision a été pragmatique mais elle témoigne de la même délégitimation qu’en France. Et malheureusement ce ne sont pas des politiques que les idées neuves peuvent être attendues. Pendant qu’en France on supprime l’ENA et les préfets en guise de réforme de l’Etat tout en multipliant les états généraux, en Israël c’est l’instabilité de la IVème République qui s’installe avec des gouvernements mariant la carpe et le lapin .

Les peuples sont au moment de la décision : vivre dans des Etats sûrs et reconnus ou abandonner purement et simplement la souveraineté pour mieux se fondre dans un ensemble monde.

Dans ce monde troublé le corps électoral rabbinique a sereinement confirmé ce 6 juin le Grand Rabbin de France Haïm Korsia dans ses fonctions. Il mérite félicitations et encouragements.

Raphaël Nisand                                                                                              Chroniqueur sur Radio Judaïca

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2 Comments

  1. Le peuple Français n est pas constitué d idiots comme le charlot de l elysée semble le penser tres fort!
    La parole est confisquée par une oligarchie possedante qui controle tous les rouages de l etat et crois imprimer ses idées a travers sa machine de propagande :
    Il suffit de regarder comment les peuples de l est europeen ont survecu a 60 années de glaciation pour imaginer que sous le couvercle de la privation de parole subsiste une forte identité et que celle ci reapparaitra bientot , tres bientot

  2. Pour etre plus exact,je dirais que les francais,comme tous les mediterraneens,n ont pas leur langue dans la poche.Ceci dit,de Gaulle les a juges:”des veaux et pas des devots”.
    Mai 1944:500 000 francais applaudissent Petain devant Notre Dame.
    Aout 1944:500 000 francais applaudissent de Gaulle aux Champs Elysees…

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