Liliane Messika. Les Juifs sont seuls

Les Juifs regardent les infos en Juifsh

Le 28 mai 2021, le BNVCA, Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, a diffusé un communiqué de presse indiquant aux médias français que, pendant que le Hamas bombardait les civils israéliens, la nièce de son chef était hospitalisée à Tel Aviv pour recevoir une greffe de moelle osseuse.

La nouvelle n’a été reprise que par les médias qui ne sont pas des militants antisionistes, autrement dit des médias juifs : i24 NewsTimes of Israel et Le Petit Hebdo.

Le Figaro s’est donné la peine d’en parler. Il est le seul média mainstream à l’avoir fait : cela ne s’insère pas dans la ligne éditoriale de ses confrères hexagonaux.

Surprise ! France 24, habituellement d’un anti-israélisme dégoulinant, est mentionnée dans les résultats de la recherche Google, mais cela concerne l’hospitalisation de la petite-fille du même Ismayil Haniyeh, en 2013. Ces Juifs sont incorrigibles : des récidivistes du bien malgré le mal, c’est impardonnable. D’ailleurs, personne ne le leur pardonne.

Le fait que seuls des Juifs soient informés des faits qui permettent de voir Israël sous un aspect non criminel, voire carrément positif, renforce la conviction des antisionistes, car « si c’était vrai, cela se saurait ! » 

Donc toutes les bonnes actions d’Israël sont à verser dans le même tonneau des Danaïdes où sont déjà stockés leurs efforts pour épargner la vie des civils ennemis (UN Watch), et qui porte l’étiquette de « Propagande ». À l’inverse, les crimes rituels inventés par les Hamasophiles convainquent sans effort ceux qui ont envie de les croire : les Juifs tuent les petits Palestiniens pour le plaisir et dévorent des petits chrétiens au dessert.

Ils sont pitoyables, ces Israéliens !

Ils s’imaginent que les Français vont s’apercevoir qu’ils sont humains s’ils font savoir leur savoir-faire en matière d’humanité ?

Cela ne peut pas arriver. D’abord parce que les Français « innocents » (= non juifs, INA) n’en seront pas informés et ensuite parce que les antisémites ne s’intéressent pas aux faits, seulement à leur haine.

On ne dit pas que tous les Français sont antisémites, ce serait aussi bête que de croire que tous les musulmans sont terroristes et que tous les fous sont islamistes.

Ce que l’on constate, c’est que les enfants français sont élevés par des professeurs très majoritairement palestinolâtres, qui ne voient le bien que du côté de leurs protégés et le mal incarné par tous ceux qui ne sont pas abonnés au Monde Diplo. Ça fait du monde.

De coup, une fois adultes, ils n’ont pas vraiment envie de s’intéresser aux faits et se contentent de faire résonner les rumeurs qui imputent à l’État juif tous les malheurs et les conflits de la planète. Ce faisant, ils se sentent moralement confortés dans la certitude d’appartenir au camp des gentils (par ordre d’apparition dans les Unes, liste non exhaustive : Staline, Pol Pot, Fidel Castro, Mao Tse Toung, Arafat, l’ayatollah Khomeini, Hugo Chavez, Mélenchon…) et d’avoir raison de haïr les méchants (par ordre croissant de perversité, liste également à compléter : Hitler, Netanyahou, Finkielkraut, Zemmour…)

Ce que l’on constate aussi, pour équilibrer la comparaison ci-dessus, c’est que, bien évidemment, tous les musulmans ne sont pas terroristes. Mais l’immense majorité des terroristes provient de la religion de paix et de tolérance. De la même façon, tous les fous ne sont pas islamistes, heureusement, mais pratiquement tous les islamistes qui passent à l’acte ont un passé psychiatrique (Sud Ouest). Ceux qui en concluent que l’islam rend fou montrent un goût prononcé pour les statistiques.

La colonisation, c’est comme les blondes

Du temps où « blonde » était le féminin de « belge » et le synonyme de « neuneu », quelques sociologues avaient estimé qu’il ne s’agissait pas d’une couleur de cheveux, mais d’un état d’esprit. Des sociologues ou des humoristes ? À l’époque, on ne les confondait pas !

La même observation est valable pour la colonisation : les seuls pays qui ne l’ont pas pratiquée depuis la nuit des temps, sont ceux qui en ont été victimes. Cette universalité nonobstant, au XXIᵉ siècle, la pratique devenue obsolète, sauf par la Turquie, l’Iran et la Russie, a acquis le statut de crime indépassable. Sauf quand il s’agit de dénoncer ceux qui la pratiquent réellement et qui sont innocents sui generis.

Pour extraire du genre humain une personne, un groupe, voire un pays, il suffit donc, de la/le/les traiter de colonialiste(s).

Qu’importe la définition pourvu qu’on ait l’ivre-haine

La colonisation découle de la conquête d’un pays par un autre pays étranger, qui en fait un vassal et en exploite les ressources et/ou les habitants.

Israël n’a pas conquis le pays de Palestine, vu qu’un tel pays n’a jamais existé. Aux Royaumes juifs sur Eretz Israël (en V.O.), succéda une province alternativement romaine, hellène, perse, ottomane et mandataire britannique, mais nul pays autonome.

Plus près de nous, en juillet 2020,

« à quelques kilomètres de la Vieille Ville de Jérusalem, l’Autorité israélienne des Antiquités a découvert les vestiges souterrains d’un complexe dont les fondations sont encore visibles. Sur ce site, plus de 120 poignées de cruches en céramique, marquées du sceau ‘’Au roi’’ en hébreu, ont été trouvées. Elles datent du royaume de Judée, fondé en 940 avant notre ère et ayant disparu avec la prise de Jérusalem par le roi babylonien Nabuchodonosor en -586. »

Le fait que les Juifs aient eu, en Judée, une présence continue pendant trois millénaires n’est, pour les médias, que billevesées par rapport aux 54 ans revendiqués par les Égyptiens et les Jordaniens qu’ils agrègent, depuis 1967, sous l’expression « peuple palestinien ».

Cela n’empêche aucun militant anti-État-juifiste d’appeler « colons » tous les Israéliens.

Lorsque, à la suite de la guerre des Six jours, l’État hébreu a conquis Gaza, territoire égyptien, et la Cisjordanie, auparavant jordanien, la doxa de ce qui ne portait pas encore son nom d’islamogauchisme lui a immédiatement accolé le qualificatif infâmant de « colonisateur », bien que rien dans la définition du terme ne lui corresponde. Il ne s’agissait pas d’une métropole investissant un pays lointain, mais d’un pays attaqué ayant conquis des territoires lors d’une guerre défensive. Et alors ? Le droit international ne concerne pas les Juifs.

Gaza est Judenrein depuis 16 ans

Le dernier Juif l’a quittée en août 2005. Cela empêche-t-il les humanistes palestinolâtres de continuer à réclamer sa libération du joug colonisateur ?

Poser la question, c’est y répondre. Habituellement, on prend pour l’illustrer l’exemple du Monde, mais Antisemitismo y Désinformaciòn étant mondialisés, mettons le New York Times à contribution. Avant-hier (27 mai 2021), le quotidien de référence américain expliquait que

« Une expulsion à Jérusalem-Est est au centre d’un conflit qui a conduit à la guerre entre Israël et le Hamas. Mais pour des millions de Palestiniens, les indignités de l’occupation font partie de la vie quotidienne (New York Times). »

Si chaque fois que quatre familles de squatters étaient expulsées, il s’ensuivait une guerre, notre pays ferait les gros titres de la presse israélienne, qui détaillerait chaque matin le nombre de victimes de la brutalité des colons français… Pour le moment, chez nous, ce sont les propriétaires qui sont déboutés, mais cela pourrait changer. Et puis, est-ce à cause des « indignités quotidiennes de l’occupation » qui a cessé il y a bientôt 16 ans, que le Hamas se cache dans des écoles et des hôpitaux pour tirer des missiles iraniens sur les villes israéliennes ?

Peu importent les faits, les médias n’ont que des préjugés

Les hostilités de mai 2021 ont commencé par des bombardements de roquettes et de missiles sur les populations israéliennes. Cela n’entre pas en ligne de compte : on cherche une responsabilité exclusivement israélienne.

Une étude sur les deux premiers jours du conflit a montré que plus de 70 % des tués par les frappes aériennes israéliennes étaient des combattants ; 21 % du nombre total de morts ces jours-là ont été causés par des roquettes du Hamas tirées trop court et retombant sur la Bande (Algemeiner). Qu’importe : tous les morts palestiniens sont mis au débit d’Israël et tous les Palestiniens sont considérés comme des civils.

Pendant les bombardements, les agressés ont continué d’approvisionner en aide humanitaire leurs agresseurs. D’abord c’est pas vrai et ensuite, c’est seulement pour se donner une bonne image.

Le directeur de l’UNWRA (l’agence de l’ONU dédiée aux seuls Palestiniens) a déclaré :

« Il n’y a pas eu de pénurie de nourriture ou de médicaments pendant les 11 jours de l’opération. Le passage de Kerem Shalom est resté ouvert. Les frappes de Tsahal étaient très précises. À quelques exceptions près, ils n’ont pas frappé les civils (Twitter). »

Devant le tollé qu’a suscité sa déclaration, il s’est excusé. Le tollé chez les sphères dirigeantes palestiniennes, car ailleurs, nul n’en a entendu parler…

Si les pseudo-humanistes cherchaient la paix, ils auraient de quoi faire

Pour cela, comme le suggère Larry Weiss, médecin et avocat qui dirige Médecins Contre le Racisme et l’Antisémitisme,

« Plutôt que de suivre l’instinct atavique et antisémite du boycott, du désinvestissement et de la sanction des Juifs, les partisans de la paix entre Israël et les Palestiniens devraient soutenir un boycott diplomatique et universitaire des Palestiniens. Ce boycott étroitement ciblé permettrait d’exercer une pression sur le parti qui entrave la paix, incite à la haine et glorifie le meurtre de civils à travers son système éducatif (Begin Sadate Center). »

Or il n’existe qu’un seul BDS au monde et son nom complet est « Boycott, désinvestissement, sanctions contre Israël », même si les deux dernières initiales sont absentes de l’acronyme. Son objectif est de délégitimer l’État juif, de l’isoler comme un paria, en tant que juif des nations, afin de faciliter sa destruction et l’extermination du peuple juif dans le reste du monde.

Comme le répète, depuis des décennies, l’indispensable Jacob Hania,

« les antisémites ont besoin des juifs, pas l’inverse ».

Rien ne sert de vouloir être aimé, il faut partir à point, ce que les Juifs européens des années 1930 n’ont pas pu faire, faute de points de chute, dans un monde où Israël n’avait pas encore ressuscité de ses cendres.

Les antisémites ne seront jamais convaincus de l’innocence des Juifs de tous les crimes dont ils les accusent, parce que leur raison d’être est la haine qu’ils leur portent. Sans elle, ils n’ont pas d’existence, pas de substance, pas d’importance.

Hatikva, « l’espérance » : l’hymne israélien

L’espérance sioniste s’étant matérialisée, il est illusoire d’espérer, en plus, l’approbation de ceux qui haïssent consubstantiellement Israël et ses citoyens. À défaut d’obtenir leur amitié, lesdits citoyens feraient mieux de s’occuper à diminuer l’hostilité de leurs contemporains.

Roland Assaraf, physicien chargé de recherches au CNRS, travaille aussi sur les modèles de la désinformation, en Analyse du discours. Il explique crûment :

« Les seules limites de l’écrasement ne sont pas dans l’antisémite (il n’en en pas), mais dans celles que donnent les Juifs à leurs ennemis. Le peuple juif sera accusé d’épuration ethnique quoi qu’il fasse. Les faibles qui font la quête pour de l’amour n’obtiennent que du mépris (Perditions-Idéologiques). »

Le principal défaut des Juifs n’est pas l’image d’Épinal qui les décrit avares ou égoïstes, mais précisément l’inverse, leur espoir toujours inassouvi d’être aimés : Moïse, Salomon, Marx, Freud, et moi et moi et moi !

En 1532, Niccolo Machiavelli avait déjà décrit les hommes sans beaucoup d’indulgence : mus par leurs passions, faciles à manipuler si on leur en promettait la satisfaction, quitte à détourner l’objet de leur attention sur une cible plus accessible. Ce n’est pas très machiavélique au sens moderne, seulement machiavélien et de bon sens, dans le sens des antisionistes (anti-État-juifistes).

Les Juifs sont seuls, ils feraient bien de s’y habituer

Nul ne leur a proposé l’asile, lorsqu’ils ont été victimes d’un génocide en 1940. Nul ne vient à leur aide quand ils sont la cible d’une guerre, aujourd’hui asymétrique. Nul ne les défendra demain, si l’indulgence de Biden vis-à-vis des Iraniens permet à ceux-ci d’engager une guerre nucléaire.

Au lieu d’être naïfs, les Israéliens, que les médias présentent de toute façon comme une engeance maléfique et machiavélique, gagneraient à écouter le maître du genre :

« Il est plus sûr d’être craint qu’aimé »,

car

« la bonté est impuissante, la fortune inconstante et la méchanceté insatiable. »

En cinq siècles, rien n’a changé. Et lorsqu’il écrivait

« Presque tous les hommes, frappés par l’attrait d’un faux bien ou d’une vaine gloire, se laissent séduire, volontairement ou par ignorance, à l’éclat trompeur de ceux qui méritent le mépris plutôt que la louange »,

pensait-il aux palestinolâtres et au Hamas ? 

 © LM♦

Source: M@batim 30 mai 2021

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3 Comments

  1. Les Juifs sont SEULS, en effet.
    Aussi, la devise adoptée par les Scoots de ma jeunesse en Eretz-Israël (Palestine mandataire), lorsqu’on se séparait les uns des autres, était invariablement : Hazak vé-ématz, devise traduite de l’hébreu par : sois fort et courageux.
    On n’a pas le choix, tant que persistera l’antisémitisme.

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