On est en 2021 à Montréal. Pas dans l’Allemagne de 1938


Témoignage anonyme depuis Montréal

“J’ai assisté au rassemblement aujourd’hui et j’étais vraiment pétrifiée d’inquiétude pour ma propre sécurité.Malheureusement, les actualités n’ont pas dépeint fidèlement la violence qui s’est produite aujourd’hui à Montréal, alors je voulais partager mon point de vue et mon expérience sur Facebook

Les partisans d’Israël étaient localisés au square Dorchester, chantant et se tenant ensemble, notamment en scandant “libérez Gaza du Hamas” et “am Israël chai“.
Pendant ce temps, les partisans propalestiniens et pro-Hamas ont entouré tout le monde de tous les côtés. Malgré de solides barricades de la police, ils sont passés au travers en chargeant les Juifs, tandis que de l’autre côté, ils escaladaient de hautes statues et nous jetaient des pierres à la tête. Nous étions complètement encerclés.
La police a essayé de nous protéger en envoyant des gaz lacrymogènes vers les violents manifestants pro-palestiniens pour les disperser et nous mettre en sécurité, mais malheureusement, ils ont continué à pousser et il n’y avait nulle part où aller.

À ce moment-là, il n’était plus sûr de pouvoir continuer à se tenir sur la place que nous avions désignée. Je n’oublierai jamais la peur que j’ai ressentie lorsqu’un agent de la police anti-émeute en tenue nous a crié de courir pour éviter d’être attaqués.

Ils n’ont pas eu d’autre choix que de nous envoyer sur Metcalfe où nous avons rencontré beaucoup plus de manifestants pro-palestiniens. C’est là que j’ai entendu des choses comme “mort aux Juifs” et “il est trop tard pour la paix“, parmi de nombreuses autres insultes haineuses et menaçantes.

Les gens autour de moi se faisaient agresser physiquement.

La police a fait de son mieux pour nous mettre à l’abri, mais malheureusement, en marchant dans les rues, la foule de Juifs s’est dispersée dans différentes directions, ce qui nous a rendus plus vulnérables.

Les manifestants pro-palestiniens allumaient des feux d’artifice dans les rues, qui ressemblaient à des coups de feu et me faisaient sursauter à chaque détonation. Ils ont lancé des bouteilles, jeté à terre des pylônes de rue et menacé les policiers.

Malgré les gaz lacrymogènes, ils ne se sont pas arrêtés.

À ce moment-là, nous n’étions entourés que d’une vingtaine de Juifs lorsque j’ai entendu quelqu’un crier “des pierres ! Ils lancent des pierres !” et nous avons dû courir à nouveau. 

Je n’aurais jamais pensé que je courrais pour éviter d’être lapidée en marchant dans la rue Sainte-Catherine, la plus “libérale” de tout le Québec.


Bientôt, je n’arrivais plus à apercevoir de drapeaux juifs et nous retrouvions seuls parmi de nombreux manifestants violents. Tout ce qui indiquait que j’étais juive était bien caché. Je ne pouvais pas porter un Magen David ou tenir un drapeau sans être menacée ou attaquée. Nous nous sommes promenés dans le centre-ville et avons entendu des choses horribles sur Israël et les Juifs jusqu’à ce qu’il soit plus sûr de retourner vers la place Dorchester pour prendre nos vélos et rentrer chez nous.

Lorsque nous nous sommes approchés de nouveau de la place, il y avait des manifestants violents partout et des gaz lacrymogènes denses dans l’air. Il n’y avait plus de Juifs, juste la police qui essayait de contrôler les manifestants pro-palestiniens.

Mes yeux brûlaient alors que je courais pour récupérer mon vélo avant d’être arrêtée par un Juif religieux qui nous demandait si nous avions un véhicule et si nous pouvions le déposer dans sa voiture. Il essayait de retourner à sa voiture mais l’endroit où il s’était garé était maintenant entouré de manifestants violents. Ses yeux et son visage étaient rouges à cause du gaz lacrymogène et il avait clairement peur pour sa vie.

Je savais que nous ne pouvions pas le laisser car, malheureusement, habillé de tzitzit, il ne pouvait pas s’en sortir aussi bien que moi et il n’était pas rassuré d’être seul.
Nous avons marché avec lui (malgré les avertissements de gentils piétons qui nous disaient que c’était trop dangereux pour nous d’être près de là et que nous devrions faire demi-tour) avec nos deux vélos de chaque côté de lui dans la violence jusqu’à ce qu’un gentil propriétaire de magasin ouvre sa porte verrouillée en tirant l’homme à l’intérieur et nous dise qu’il le garderait là jusqu’à ce qu’il soit sûr pour lui de sortir à nouveau.

Cet acte de bonté était vraiment une lumière au beau milieu d’un jour de haine.
Lorsque nous sommes partis, mes yeux étaient injectés de sang et brûlaient à cause du gaz lacrymogène. Heureusement, nous n’avons pas été blessés, mais je suis secouée et horrifiée par ce que j’ai vu aujourd’hui et par les récits que j’ai lus d’autres personnes présentes à la manifestation.

Plusieurs milliers de personnes s’étaient déjà rassemblées à Westmount le 15 mai afin de manifester leur soutien aux Palestiniens

Ces actions ne favorisent pas la paix et n’aident ni les Juifs ni les Palestiniens.
C’est de l’antisémitisme et cela doit cesser.”

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