Annie Toledano Khachauda. Sidi Mohamed et Lala Latifa

Un moment de détente pour une histoire vraie.
Sidi Mohamed et Lala Latifa

Sidi Mohamed était l’ami de mon père, ils se connaissaient depuis l’enfance, s’étant rencontrés alors qu’ils étaient adolescents à Petit Jean. Cette bourgade à quelques kilomètres de Meknès qui fut le théâtre du massacre de Juifs en 1954.
A la fin du protectorat français elle changea de nom pour devenir Sidi Kacem.

Au début, les deux  jeunes gens accompagnèrent leurs pères pour s’initier aux différents négoces qu’ils pratiquaient. Devenus adultes, ils consolidèrent leur amitié puisqu’ils commerçaient ensemble.
Sidi Mohamed avait crée une entreprise de transport. Il avait  plusieurs camions qui sillonnaient toutes les villes du Maroc chargés de blés et de céréales.  Les camions et leur cargaison alimentaient les différentes régions du pays.
Mon père ainsi que toute sa famille possédaient des entrepôts de céréales à Petit Jean. C’est ainsi que la collaboration avec son ami  a commencé. Les camions de Sidi Mohamed transportaient les marchandises de mon père.
C’était un homme très courtois et d’une grande gentillesse.
Lorsqu’il venait à la maison, il avait toujours un cadeau pour ma mère et des jouets pour nous. Il appréciait particulièrement la façon qu’avait ma mère de l’accueillir, les bras ouverts et le sourire aux lèvres. Il venait à la maison chaque fois qu’il était de passage à Meknès.
Il partageait nos repas, et cela quelque soit le jour. Souvent, il était parmi nous le shabbat. Nous n’étions nullement gênés de faire nos prières sur le pain et le vin en sa présence, ni les louanges d’usage à la fin du repas. Il assistait normalement au cérémonial du vendredi soir ou à celui du samedi, respectant nos coutumes et partageant avec nous le pain béni que mon père rompait et nous distribuait.

Sidi Mohamed était marié avec une aristocrate de la ville : Lala Latifa. Elle venait plus rarement que son époux à la maison, mais chaque fois j’admirai la finesse et la beauté de ses kaftans.
Elle aimait particulièrement le rose puisque elle déclinait cette couleur dans toutes ses nuances sur les différentes soieries qu’elle portait. Elle s’était liée d’amitié avec ma mère, et souvent elles bavardaient et échangeaient en riant tout ce qu’il faudrait faire pour améliorer le sort des femmes.
Ma mère, féministe convaincue et avant l’heure, secouait en s’amusant toutes les femmes de son entourage pour revendiquer leurs droits. Avec Lala Latifa, elle pouvait être franche puisque Sidi Mohamed instruit et raffiné ne voyait pas d’ombrage à l’évolution de sa femme. Leurs visites étaient régulières, ils nous présentaient leurs vœux pour la nouvelle année hébraïque et nous faisions de même lors des fêtes musulmanes du Ramadan ou la fête du mouton.
Ils appréciaient particulièrement les talents culinaires de ma mère qui ne manquait pas de confectionner tout un assortiment de gâteaux et de confitures qu’elle leur offrait pour la rupture du jeûne du ramadan.
A leur tour pour la pâque juive, ils savaient qu’il nous était interdit de consommer du pain ainsi que toutes ses dérivées et que pendant huit jours nous en étions privés. Le dernier jour de Pessah, dès la nuit tombée, une procession de plateaux couverts de dentelle de différentes couleurs défilaient à la maison. Du beurre de ferme fraîchement préparé, des crêpes mille trous, des crêpes cheveux d’ange, différentes sorte de pains, bref tous les délices sucrés et salés dont l’orient a le secret.
Leur vie calme et paisible cachait néanmoins une douleur puisque Sidi Mohamed et Lala Latifa n’avaient pas d’enfants. C’était un sujet douloureux pour eux, ils étaient heureux de nous avoir autour d’eux comme une nuée d’hirondelles tournoyantes mais jamais le sujet n’était abordé. Sa femme très heureuse d’être uni avec un homme aussi courtois et raffiné ne demandait rien d’autre que partager le restant de ses jours avec lui.
Une grande complicité les unissait, il lui racontait les péripéties de ses voyages d’affaires et les réflexions qu’il tirait des livres qu’il lisait. Elle lui prêtait une oreille attentive et amoureuse, leur entente était visible. Ils étaient très épris l’un de l’autre, tant pis pour les enfants !

L’histoire aurait pu en rester là si une Messaline avec sa danse des voiles ne s’était immiscée entre eux.

Au cours de ses voyages dans les différentes villes du Maroc pour s’assurer  de la bonne marche de sa société, il arrivait à Sidi Mohamed de faire une halte dans un hôtel à Tanger, toujours le même.
L’hôtel était dirigée par une femme d’une trentaine d’années, elle l’avait hérité de son père et en assurait la gestion, aidé par une nuée d’employés.
Au fil des visites, une amitié était née entre eux et sidi Mohamed, comme il le faisait avec nous, ne manquait pas d’arriver les bras chargés de jouets pour les tous jeunes enfants de l’hôtelière.
Bien maligne, son hôte avait flairé le bon parti, il était si discret et tellement distingué. Elle réfléchissait  à la meilleure stratégie  pour le faire trébucher. Pour cela il lui fallait faire usage de ses charmes et de sa rouerie qui  lui seraient d’une aide précieuse.
Sidi Mohamed avait de nombreuses qualités mais ce n’était pas un saint, il se retrouva au bout des nombreuses sollicitations  dans la couche de cette jeune femme qui devint sa maîtresse.
Au bout de quelques mois d’une fréquentation assidue, et après les confidences sous l’oreiller, il lui fit part de son désir d’avoir des enfants et  de sa peine de ne pouvoir en avoir. Ce secret ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde puisque très vite il devint la clef de voûte du scénario qu’elle échafaudait.

Un jour, et alors qu’il n’était pas venu à Tanger depuis au moins 8 mois, le voyant arriver, elle s’élança vers sa voiture et lui dit :
– Sidi Mohamed, je suis très heureuse de te voir, je n’ai pas voulu te faire chercher, je ne voulais pas bouleverser ta vie et ton harmonie avec ta femme, mais aujourd’hui je dois te livrer un secret. Elle lui prit la main et l’amena avec elle vers ses appartements.
Intrigué, d’un pas lent et décidé,  il la suivait. Elle se dirigeait vers la chambre où dormait un nourrisson de quelques mois.
– Voilà dit-elle, je te présente ton fils ! Tu m’as dit que c’est peut-être toi qui ne pouvais pas avoir d’enfants, j’ai le regret de te dire que tu peux en avoir ! C’est ta femme qui est stérile.
Il était abasourdi. Ce nourrisson qui dormait était à lui ? Il en était le père ? Tout cela arrivait d’une façon si soudaine et alors qu’il s’attendait le moins.
Il ne savait plus quoi dire ni que faire.
Le prendre dans ses bras ?  Le caresser ? L’embrasser ?
Ou simplement courir, s’échapper de cette chambre et ne plus y remettre les pieds.
Il était dans ce dilemme quand, sans lui laisser le temps de réfléchir elle lui mit dans les bras le nourrisson endormi et lui intima l’ordre d’embrasser sa descendance
Voilà notre sidi Mohamed harponné ! Devant ce bébé endormi qu’il portait les bras en écharpe, il avait perdu tout discernement. Il acceptait tout ce que cette femme lui racontait.

Bien trop délicat pour faire subir à Lala Latifa l’affront d’être une seconde épouse, il prit la décision de se séparer d’elle et de divorcer.
Lala Latifa n’était au courant de rien, le samedi comme elle le faisait d’habitude elle se préparait à rendre visite à ses parents dans leur Riad dans la Médina de Meknès.
Samedi était le jour de la visite familiale, elle en profitait pour aller, accompagnées par toutes les femmes de la famille au hammam, un moment privilégié de complicité féminine et de repos dans la langueur et le bien être du bain maure.
Sidi Mohamed l’accompagna en voiture jusqu’à la porte de la Médina et arrêta son véhicule à l’endroit habituel, les ruelles de la médina étant étroites et pas carrossables, il n’y avait que les ânes et les charrettes qui pouvaient circuler. Elle avait quelques mètres à faire à pieds, saluant au passage ses amis et connaissance. Au moment de la laisser et alors qu’elle s’apprêtait à quitter la voiture, il lui dit :
     –  Lala Latifa, je ne viendrai pas te chercher, tu es divorcée !
Le ciel lui serait tombé sur la tête, elle n’en aurait pas été moins surprise !  
Comment cela ? Etait-ce une plaisanterie ?
     –  Tu es divorcée ! Tu es divorcée.
   Il avait prononcé 3 fois la phrase, elle avait compris.
Selon les règles de l’Islam, lorsqu’un mari prononce 3 fois cette injonction, c’est comme une sentence. Elle a force de loi.
Elle fit les quelques mètres qui la séparaient de la maison paternelle comme une somnambule, tout se bousculait dans sa tête, c’est sûr, son époux avait  été ensorcelé, on lui avait jeté un sort ! Toutes les boutiques de la médina sont pleines de poudres maléfiques qui peuvent faire perdre la tête  au plus sérieux des maris. Arrivée à la maison paternelle, décomposée, elle raconta à ses parents et à la multitude d’employés sa mésaventure. Tous étaient indignés Sidi Mohamed ? si aimable et courtois ! Non c’est sûr, c’est la sorcellerie ! Il est vrai que des bonimenteurs continuent à faire croire aux crédules que leurs remèdes ont tous les pouvoirs. Certains guérissent les maladies honteuses ou ramènent les infidèles en les rendant aussi doux  que des agneaux, d’autres font pleuvoir des louis d’or par milliers, mais les plus répandus restent les remèdes liés aux émois amoureux.
Les croyances ont la vie dure, seuls ceux qui ont perdu leurs économies dans les balivernes des bonimenteurs n’y croient plus.
Ses parents, peinés mais surtout déroutés, cherchaient à comprendre les raisons de cette façon de faire, mais que pouvaient-ils dire ? Ces manières étaient inhabituelles chez leur gendre. Pour l’heure, leur préoccupation était de consoler l’immense chagrin de leur fille.

Sidi Mohamed était inflexible malgré les nombreux émissaires qui lui furent envoyés.  Mon père fut également prié d’intervenir pour réconcilier les époux, mais son ami lui signifia qu’il était trop heureux d’être père pour y renoncer.
Mes parents ne savaient plus de quel bord il fallait pencher, ils comprenaient le désarroi de Lala Latifa, quant à sidi Mohamed, il ne voyait pas clair. Il était complètement subjugué par cette femme et son bébé. Le cœur a ses dérives que la raison ne connaît pas.
Mon père se doutait que son ami était dans un guet apens mais il pensait qu’avec le temps, Sidi Mohamed allait recouvrer la vue ainsi que la raison qu’il avait perdue. Il suggéra à Lala Latifa de patienter, les choses allaient s’éclairer et la vérité éclater.

Cette rupture fit grand bruit dans la médina où la famille de Lala Latifa était très connue et respectée. Tous les jeunes gens en âge de prendre épouse, très heureux de faire partie de cette famille, défilèrent en procession pour demander sa main.
Son père, voulant laver l’affront infligé à sa fille, s’empressa après l’approbation par l’intéressée, d’accepter la demande d’un fringuant banquier, bien connu de leur milieu.

Les préparatifs du mariage allaient bon train, Les parents de Lala Latifa insistèrent  pour nous avoir auprès d’eux pour les fêtes qu’ils donnaient, et de nous réjouir avec eux du bonheur retrouvé de leur fille après tant de tracas.
Ils savaient que mes parents mangeaient cacher et cette restriction ne semblait pas les embarrasser puisqu’ils préparèrent, exclusivement pour nous, un méchoui acheté dans une boucherie cacher et cuit dans des ustensiles n’ayant jamais servis. Ils firent de même pour les gâteaux dont l’huile devait remplacer le beurre.
C’est ainsi que le jour du mariage, nous nous rendîmes ma mère et moi à la médina, dans le Riad des parents de Lala Latifa où nous parvenaient de très loin, à plusieurs mètres du porche, les sons mélodieux de la musique andalouse accompagnés par les chants du mariage.

Le Couscous des mariés

Au Maroc, les belles demeures sont dissimulées au creux de la médina, il faut traverser un dédale de ruelles ombragées et étroites pour découvrir un porche sans luxe visible qui cache, lorsque les propriétaires vous ouvrent et vous font l’amitié de vous  accueillir chez eux,  la plus somptueuse des demeures. Chaque pierre et chaque voûte sculptée du Riad vous raconte une histoire. Une odeur particulière s’échappe de toutes les pièces, elle est mêlée à la fois aux encens qui brûlent et aux tajines qui fument.

A l’intérieur du Riad, lorsque nous étions au cœur de la maison, la vue des pièces richement décorées offrait un contraste saisissant entre la modestie de l’entrée et le ravissement  que nos yeux découvraient. Tous les murs étaient en stucs de couleur pastel, des sofas moelleux et chamarrés courraient le long des murs et en habillaient les quatre coins de la salle. Les pièces s’ouvraient largement vers une cour intérieure, celle-ci, richement pavée de carreaux en mosaïque vert et blanc avait dans son centre, une fontaine de marbre éclatant, dans laquelle bruissait une eau fraîche et translucide.


L’eau coulait doucement  en remplissant la fontaine, elle faisait miroiter les sculptures boisées des plafonds qui s’y reflétaient.
Les faïences s’accordaient avec bonheur aux couleurs des sofas, tout  le décor témoignait d’une grande harmonie et d’un raffinement qui ravissait à la fois la vue et les sens.
La mariée trônait sur un siège en cuivre martelé rembourré de velours vert émeraude, elle était couverte de soieries et de dentelles de la tête aux pieds, on ne voyait pas son visage, un voile transparent le dissimulait et ne laissait apercevoir que ses beaux yeux noirs élégamment soulignés de khôl. Ses mains étaient couvertes d’arabesques dessinées au henné, et du bois de santal brûlait doucement dans tous les coins des différents salons.
Nous étions plongés dans une douceur et un bien être propice à la langueur et aux charmes ensorcelants de l’orient dans toute sa splendeur.
Dans les salons, d’immenses plateaux couverts de pâtisseries aux amandes tapissaient les espaces laissés libres par les convives. Un va et vient incessants d’hommes en djellabas blanches immaculées déambulaient dans tout le Riad. Les convives arrivaient par petit groupe et s’installaient autour de tables rondes. Aussitôt assis, à pas feutrés, les employés servaient dans des plateaux en porcelaine imitant le dessin des murs, des pastillas croquantes et odorantes dont les fumets nous parvenaient en chatouillant nos sens.


Jamais je n’ai été aussi prête à succomber à l’interdit  que ce jour-là ! N’était-ce pas la présence vigilante de ma mère à mes côtés, je me serais délectée des pastillas, couscous et autres tajines servis la -bas. Nous avions un méchoui croustillant qui nous attendait, il n’avait pas le goût du péché !
Alors que nous étions plongés dans l’extase de ces moments où l’harmonie se mêlait au bon goût, de loin nous parvenaient les youyous et le bruit lancinant et rythmé des cuivres martelés. Ce joyeux tintamarre s’approchait de plus en plus de la pièce principale où trônait la mariée.
Le marié fit son apparition accompagné de tous ses amis, ils avaient tous le même habit immaculé, aucune nuance colorée ne rompait l’harmonie de leur djellaba blanche. Il fit son entrée au son des tambours et des cuivres frappés et nous fûmes surprises ma mère et moi de découvrir un très bel homme à l’allure distinguée.
Le mariage continua toute la journée, tout ce que la ville comptait de notables étaient présents et se régalaient de tous les mets préparés pour l’occasion.

Neuf mois après, et pas un jour de plus, Lala Latifa mit au monde un garçon vigoureux dont les cris stridents réveillèrent tous les bébés endormis de la clinique.
Lala Latifa n’était pas stérile !

La réputation du téléphone arabe n’est pas usurpée, les cris du bébé de lala Latifa parvinrent jusqu’aux oreilles de Sidi Mohamed, lequel n’a pas eu besoin d’attendre neuf mois pour se rendre compte de sa déconfiture. L’amour est aveugle dit-on, la cohabitation lui rend la vue !

Sa décision fut très vite prise. Il fallait réparer sa bévue quel qu’en fût le prix.
Quelques jours plus tard, très tôt le matin, les parents de Lala Latifa découvrirent devant l’entrée de leur Riad, le cadavre de 3 agneaux dépecés. Ces agneaux découverts à ma porte auraient fait un savoureux méchoui, mais pour eux, ils délivraient un message.
Sidi Mohamed, par cet acte voulait faire comprendre aux parents de son ancienne épouse qu’ils étaient le bras armé, et lui, tel ces agneaux, était mortifié.
Désormais, il accepterait toutes les sentences que ses anciens beaux parents prendraient à son égard, quel qu’en fut le prix à payer.
Leur ancien gendre voulait récupérer ce qui auparavant lui appartenait, et pour cela il était prêt à tout.
Nous sommes en orient, les codes de l’honneur et du devoir ne sont pas ceux de l’occident.

Lala Latifa qui se serait bien passé de toutes ces péripéties, lorsqu’elle eut vent des agneaux dépecés, du code qu’ils dissimulaient et de la volonté de Sidi Mohamed à la voir revenir, elle prit son bébé sous le bras et retourna chez ses parents, abandonnant son jeune banquier à ses comptes et à ses clients.

A Meknès, la rumeur se répandit que Sidi Mohamed négocia avec le banquier le retour de sa femme auprès de lui. Cette négociation se fit au prix de quelques millions.  Lala Latifa retourna couler des jours heureux auprès de Sidi Mohamed et du bébé qu’ils élevèrent ensembles. Pour elle il était son fils et pour lui il le devenait par les liens du cœur.

Quelques années plus tard, accompagnée de mon époux, j’ai retrouvé grâce à la magie du cinéma, la splendeur de cette demeure.  Nous assistions à la projection du film d’Alex Joffé « Harem » dont  les acteurs principaux  étaient Ben Kinsley et Nastasia Kinsky. Tout dans ce film me rappelait les splendeurs de la demeure familiale de Lala Latifa, les remparts et la brutalité en moins, dans mes souvenirs, tout était luxe, calme et volupté.
Ce jour là visiblement, nous n’avions pas vu le même film mon époux et moi, puisqu’à l’issue de la projection, mon époux, grand cinéphile devant l’éternel conclu d’un lapidaire : c’est de la daube !  Pour ma part,  j’étais transportée et envoûtée par la magie d’Alex Jofé qui m’offrait  pour quelques heures de retrouver la langueur et la volupté des riads de mon enfance au Maroc

© Annie Toledano Khachauda

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2 Comments

  1. Une tribune sans frontières sans complexes aucuns riche en informations.Rapprocher les Peuples par la culture ,l’information et puis réclamez le Droit des Juifs dans leurs Pays d’origine (ils étaient les premiers Habitants de L’Afrique du Nord par exemple)Je vous félicite pour celà .

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