Romain Tancredi. L’Ecole, ce sanctuaire dans lequel aucune idéologie ne devrait pouvoir entrer

De Jean Zay à Vallaud-Belkacem

Je viens d’avoir maille à partir avec un individu qui, selon ses dires, a été Principal de Collège pendant 31 ans, et qui affirmait que tout allait bien à l’école et louait, entre autres, le travail de Najat Vallaud-Belkacem au Ministère de l’Éducation nationale, celle-ci ayant été selon lui « LA ministre qui a eu le courage de proposer LA réforme dont le collège, ses élèves, leurs familles, notre nation avaient besoin. […] LA ministre dans l’héritage de Jean Zay. Comme lui, elle a connu toutes les forces conservatrices qui se sont coalisées pour mettre la réforme en échec. » !!!

Je lui ai alors répliqué que les idées qu’il prônait feraient honte à Voltaire, Condorcet, Boissy d’Anglas, Gambetta, Ferry, Buisson, Briand, Clemenceau, Zay… bref, à tous les grands personnages qui ont contribué à l’installation d’une République laïque dans notre pays et à son enracinement définitif, ainsi qu’à tous les hussards noirs, ces enseignants républicains, laïques et universalistes, pour lesquels, pour reprendre une célèbre expression de Hugo, l’État devait être chez lui et la religion chez elle, c’est-à-dire hors de l’école.

De Jean Zay à Vallaud-Belkacem

J’ai ajouté que Vallaud-Belkacem avait été selon moi une des pires ministres de l’Éducation nationale de l’histoire de France, en autorisant, entre autres décisions catastrophiques, que des accompagnatrices de sortie scolaire portent un voile, signe d’une idéologie sexiste considérant la femme comme impure et inférieure à l’homme, qu’elle avait manqué au devoir le plus élémentaire d’un Ministre en charge de l’école et qu’elle avait dû faire se retourner dans leur tombe les grands noms que je cite plus haut.

J’ai rappelé à ce monsieur que l’école était un sanctuaire dans lequel aucune idéologie ne devrait pouvoir entrer et qu’à cause de Ministres comme Vallaud-Belkacem, Hamon et Jospin et de chefs d’établissements comme lui, c’était tout le socle bâti par les Pères fondateurs de la République qui s’écroulait depuis 50 ans.

J’ai achevé cet individu en lui disant que si ses lointains collègues enseignants et directeurs d’établissements avaient empêché le maintien du Concordat en Alsace-Moselle en 1918 et la promulgation de la loi Debré en 1959, s’ils avaient insisté pour le maintien du projet de loi Savary visant à la création d’un grand service public unifié et laïque de l’éducation nationale en 1984, s’ils avaient fait le forcing pour que Jospin se prononce fermement contre le port du voile à l’école en 1989, s’ils n’avaient pas laissé leurs syndicats se gauchiser, s’ils n’avaient pas laissé les parents d’élèves entrer dans l’école et donner leur avis sur l’organisation de l’école alors qu’ils n’ont aucune légitimité pour le faire, s’ils n’avaient pas laissé les pédagogistes et autres sociologues prendre la main sur le contenu des programmes scolaires, alors l’école aurait continué à instruire et former des citoyens éclairés comme elle le faisait depuis un siècle et pas à fabriquer des consommateurs de produits américains et chinois.

Eh bien ce monsieur – Principal de Collège pendant 31 ans, je le rappelle – m’a répondu que je tenais là « le parfait discours de la droite réactionnaire » !!!

 © Romain Tancredi

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1 Comment

  1. Entièrement et totalement d’accord sur tout et chacun des arguments avancés ! J’ajouterai en résumé, si j’ose, : le Ministère ou la Direction de l’Instruction publique n’aurait JAMAIS dû devenir le mini-stère de l’éducation nationale… qui n’est en aucun cas, sa vocation ni son rôle !

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