Yves Sokol. C’est arrivé un 21 mars…

Sculpture d’anciens combattants du mouvement ouvrier Mémorial de Bela Kun, Jeno Landler et Tibor Szamuely, Statue Park (Szoborpark), Budapest, Hongrie.

21 mars 1919 : Dictature de Bela Kun en Hongrie  

Béla Kun, né Béla Kohn à Szilágycseh en Transylvanie austro-hongroise, est issu d’un père notaire, d’origine juive hongroise et d’orientation politique social-démocrate1; sa mère était une hongroise transylvaine d’une famille calviniste2, mais aucun des deux n’était pratiquant.  

L’Empire austro-hongrois disloqué, une République démocratique hongroise se met en place, dont le président Mihály Károlyi refuse les conditions de la Triple-Entente.

Les communistes hongrois développent leur propagande et s’allient aux sociaux-démocrates.

Le 21 mars 1919, au lendemain de la démission de Károlyi, communistes et sociaux-démocrates proclament la République des conseils de Hongrie (21 mars – 1er août), régime inspiré très nettement de l’expérience des conseils ouvriers en Russie (1905, puis 1917-1918) et en Allemagne (1918-1919).

Si Sándor Garbai est le chef officiel du gouvernement, Béla Kun occupe le poste de commissaire aux affaires étrangères et il est en pratique le principal dirigeant du régime; Tibor Szamuely occupe les fonctions de commissaire aux affaires militaires et tient également un rôle prépondérant.

Au début, Béla Kun bénéficie d’un soutien relatif d’une partie de l’opinion, y compris dans la bourgeoisie et l’armée, parce qu’il tente de récupérer par les armes les territoires hongrois où les Roumains, Serbes, Slovaques et Ukrainiens avaient fait sécession.

Mais il perd ce soutien en voulant mener de front la guerre de reconquête et la collectivisation forcée des terres et des entreprises, en faisant emprisonner ou exécuter tout opposant ou présumé tel, en faisant interdire tous les partis d’opposition et aussi la franc-maçonnerie.

Une république conservatrice lui succède, mais c’est le mouvement nationaliste mené par Miklós Horthy qui en profite finalement. Pendant un an, une terreur blanche menée par l’Armée nationale de Horthy fait plus de victimes que la terreur rouge de Kun, notamment parmi les juifs hongrois qui l’avaient soutenu.

Lénine se méfie cependant du « caractère brutal et impulsif » de Béla Kun : début 1921, lui et Mátyás Rákosi sont envoyés en Allemagne pour pousser le Parti communiste d’Allemagne à se soulever contre la république de Weimar afin de « forcer le cours de la révolution ». L’« action de mars » menée par les communistes allemands sous l’impulsion de Béla Kun est un échec total.

Au congrès du Komintern, en juin de la même année, Lénine tourne en dérision ce qu’il appelle en français « les bêtises de Béla Kun » (ou les « kuneries » selon Victor Méric16), et condamne la stratégie « gauchiste » menée en Allemagne.

Au cours des Grandes Purges staliniennes, accusé de trotskisme, Béla Kun est arrêté en 1937. Torturé comme tous les autres « déviationnistes » par le NKVD, il est envoyé et exécuté au Goulag le 29 août 1938 selon les révélations du gouvernement soviétique en février 1989 (antérieurement il était supposé mort sur le site de Kommounarka à Moscou).

Béla Kun a été réhabilité politiquement en 1956 dans le cadre de la déstalinisation. La République populaire hongroise lui a élevé un monument aujourd’hui visible au Memento Park, à Budapest.  

© Yves Sokol

Source: Wikipédia

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