Yves Sokol. 06 MARS 1848 : Rachel chante pour la première fois La Marseillaise au Théâtre français

ça s’est passé un… 06 Mars

06 MARS 1848 : RACHEL CHANTE POUR LA PREMIERE FOIS LA MARSEILLAISE AU THEATRE FRANÇAIS.

Fille de Jacob Félix, colporteur ambulant juif né à Metz (1796-1872), et d’Esther-Thérèse Hayer née à Gerstheim (1798-1873), Élisabeth Félix naît à Mumpf en Suisse, dans une auberge où sa mère s’est arrêtée, trop fatiguée pour continuer jusqu’à Endingen, la seule localité de la région qui tolère le séjour de juifs. Elle est la seconde fille, après Sarah, du couple qui aura encore un fils, Raphaël, et trois filles

Analphabète, Élisabeth Félix suit alors les cours du musicien Alexandre-Étienne Choron et de Saint-Aulaire, et prend quelques cours d’art dramatique au Conservatoire. Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle débute en janvier 1837 au théâtre du Gymnase. Delestre-Poirson, le directeur, lui fait prendre comme nom de scène Rachel, nom qu’elle adopte dès lors également dans sa vie privée.
Auditionnée en mars 1838, elle entre au Théâtre-Français à l’âge de 17 ans. Son succès est immédiat. Elle débute dans le rôle de Camille d’Horace, dont la recette s’élève à 735 francs le premier soir, pour atteindre dix-huit jours plus tard, la somme de 4 889,50 francs.

Son interprétation des héroïnes des tragédies de Corneille, Racine et Voltaire la rendent célèbre et adulée, et remettent à la mode la tragédie classique, face au drame romantique. Elle créa un modèle nouveau d’actrice et de femme et fut une des femmes les plus célèbres de son siècle. Elle fut ainsi portraiturée, entre autres, par le sculpteur Jean-Auguste Barre.
Elle repose dans le carré juif du cimetière du Père-Lachaise (division 7). Malgré de nombreuses pressions –
Chateaubriand ne cessa d’argumenter pour la convertir au christianisme et son dernier amant essaya même de la convertir en ses derniers instants -, elle avait voulu conserver durant les trente-sept années de sa vie, la foi de ses ancêtres

Rachel chante pour la première fois la Marseillaise au Théâtre français.
La politique impopulaire du Président du Conseil Guizot a été à l’origine de sa chute par la révolution. Cette révolution a marqué poisitivement l’esprit républicain de la tragédienne Rachel. Elle songe à interpréter la Marsaillaise : “J’ai révé, dit-elle, quelque chose d’extraordinaire, une affiche qui fera courir tout Paris : “La Marseillaise”. Je la chanterai ! Je crois avoir trouvé un moyen, une mélopée.”

Son entourage tente de l’en dissuader. Le siècle a connu plusieurs changements de régime et n’est pas encore à l’abri d’une nouvelle révolution. Mais elle s’obstine, ajoutant qu’elle veut chanter l’hymne national au profit des blessés de la Révolution. Et le 27 février 1848, dans la Salle de la Comédie Française, le piano tenu derrière elle, un drapeau tricolore à la main,  elle attaque le chant célèbre qu’elle a étudié vers par vers. Mary Marquet témoigne : “Quand Rachel entra, les plis du drapeau flottant autour d’elle, livide, le regard noir de révolte, les sourcis ordus en serpents, les lèvres aux coins baissés, les narines dilatées, elle produisait un effet fulgurant.”

Le Gouvernement provisoire utilise dès lors Rachel et sa Marseillaise pour sa propagande politique et charge le directeur des Théatres Elias Regnault d’en informer plusieurs préfets: “Le dévouement, écrit-il, que la citoyenne Rachel a montré pour la République à Paris, elle veut l’étendre aux départements. L’électricité qu’elle a répandu ici en exécutant La Marseillaise y sera d’un merveilleux et salutaire effet. C’est au nom de l’art, sur lequel la République veut étendre sa faconde protection, que je vous demande de prêter à la citoyenne Rachel votre concours en donnant toute facilité pour les représentations qui seront organisées dans votre ville.

Toutes les représentetions de Rachel en Province s’achèvent sur “La Marseillaise” et triomphent partout.

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