“Avant que les ombres s’effacent”: un roman sur un pan méconnu de l’histoire juive

“Avant que les ombres s’effacent”: un roman sur un pan méconnu de l’histoire juive – © Tous droits réservés

Avant que les ombres s’effacent met en en scène le destin d’une famille juive allemande qui se disloque en fuyant la guerre, et dont une partie s’est retrouvée en Haïti. Car oui, Haïti a joué un rôle fort méconnu dans l’accueil des juifs en exil.  Newsletter La Première

Peut-être n’êtes-vous pas au courant: en 1939, l’Etat d’Haïti déclare la guerre à l’Allemagne. Oui, vous avez bien lu. Un fait très drôle, puisque leur armée est beaucoup plus petite que l’armée allemande. Haïti promulgue par ailleurs une nouvelle loi qui veut que tous les Juifs quittant l’Europe pour fuir la guerre sont les bienvenus en Haïti. Sur simple demande gratuite, ils vont recevoir la nationalité haïtienne et être sauvés de la guerre.

Et de ce fait historique très réel, l’auteur, Philippe Dalembert, imagine une fiction. C’est l’histoire d’une famille juive allemande qui fuit la guerre, ils vont tous devoir se séparer et l’on suit le fils de cette famille qui entend parler, par le biais de rumeurs, de ce sauvetage haïtien. Il arrive à Paris et rencontre une haïtienne qui lui en parle. Et ensuite, on suit toute son aventure.

Une culture méconnue

Il prend le bateau et arrive à Port-au-Prince. Il finit par s’intégrer dans la population haïtienne, grâce à une famille et des amis qu’il se fait sur place. Ce qui est très drôle, c’est qu’on découvre une culture qu’on ne connait pas forcément, et qui est très accueillante, faite de fêtes, de coutumes et de principes… On entre dans cette culture en même temps que lui, avec lui.

Le livre commence en 2010, lors du grand tremblement de terre en Haïti. On ne connaît pas ce passé qui veut qu’Haïti ait sauvé des milliers de juifs, mais on sait que le premier pays à venir sauver l’île lors de cette catastrophe, c’est Israël. Qui n’a jamais oublié qu’ils ont été sauvés par Haïti à l’époque de la seconde Guerre mondiale.

Des retrouvailles grâce au tremblement de terre de 2010

Et bien entendu, quelqu’un de la famille de ce jeune homme habite Israël à ce moment-là et ils vont se retrouver. On retrace donc toute l’histoire au fil des pages du roman. Pour Marine Fobe, de la librairie Cook&Book à Woluwé, “Avant que les ombres s’effacent est un roman extrêmement drôle, qui mérite d’être connu”.

Le conseil lecture de Marine Fobe, de la librairie Cook&Book à Woluwé: “Avant que les ombres s’effacent“, Louis-Philippe Dalembert, Points, 288p., 7,50€

Le 4e de couverture

Dans le prologue de cette saga conduisant son protagoniste de la Pologne à Port-au-Prince, l’auteur rappelle le vote par l’État haïtien, en 1939, d’un décret-loi autorisant ses consulats à délivrer passeports et sauf-conduits à tous les Juifs qui en formuleraient la demande.
Avant son arrivée à Port-au-Prince à la faveur de ce décret, le docteur Ruben Schwarzberg fut de ceux dont le nazisme brisa la trajectoire. Devenu un médecin réputé et le patriarche de trois générations d’Haïtiens, il a tiré un trait sur son passé. Mais, quand Haïti est frappé par le séisme de janvier 2010 et que sa petite-cousine Deborah accourt d’Israël parmi les médecins du monde entier, il accepte de revenir sur son histoire.
Pendant toute une nuit, sous la véranda de sa maison dans les hauteurs de la capitale, le vieil homme déroule pour la jeune femme le récit des péripéties qui l’ont amené là. Au son lointain des tambours du vaudou, il raconte sa naissance à Łódź en 1913, son enfance et ses études à Berlin – où était désormais installé l’atelier de fourrure familial –, la nuit de pogrom du 9 novembre 1938 et l’intervention providentielle de l’ambassadeur d’Haïti. Son internement à Buchenwald ; son embarquement sur le Saint Louis, un navire affrété pour transporter vers Cuba un millier de demandeurs d’asile, mais refoulé vers l’Europe ; son séjour enchanteur dans le Paris de la fin des années trente, où il est recueilli par la poétesse haïtienne Ida Faubert, et, finalement, son départ vers sa nouvelle vie : le docteur Schwarzberg les relate sans pathos, avec le calme, la distance et le sens de la dérision qui lui permirent sans doute, dans la catastrophe, de saisir les mains tendues.
Avec cette fascinante évocation d’une destinée tragique dont le cours fut heureusement infléchi, Louis-Philippe Dalembert rend un hommage tendre et plein d’humour à sa terre natale, où nombre de victimes de l’histoire trouvèrent une seconde patrie.

Source rtbf.be

Margot Dubuisson, avec Nicole Debarre

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