Charles Yisroel Goldszlagier. Il n’y a pas, nulle part au monde, de ministre de la culture yiddish

Chers amis,
En ce jour particulier, nous pensons encore davantage à nos martyrs. Leur absence est une présence quotidienne qui nous déchire comme des membres arrachés du corps dont nous voudrions encore, comme en rêve, pouvoir encore sentir et remuer les doigts.
Notre vocation, vous le savez, n’est pas de commémorer ou de sauvegarder la mémoire de nos martyrs. D’autres institutions le font infiniment mieux que nous ne saurions le faire.
Notre vocation est de préserver et transmettre, de manière aussi vivante que possible, ce qui fut la langue et la culture, sinon de toutes ces victimes, du moins de leur grande majorité. Et comment la mémoire de la destruction des Juifs d’Europe ne serait-elle pas partie intégrante de cette culture fauchée au sommet de sa floraison?
Nombreux sont ceux – leur présence ici le prouve – dont les racines familiales ne plongent pas dans les « terres de sang », qu’ils soient séfarades, Juifs français de souche ou de branche, ou non-juifs, qui portent néanmoins le deuil de cette culture blessée à mort, comme mon père, dans son shtetl de Pologne, portait encore le deuil de la brillante culture médiévale judéo-espagnole.

Cette culture, avec beaucoup de « khutspa », nous ne voulons pas seulement en porter le deuil, ou la nostalgie. Nous voulons, avec d’autres entêtés, la faire vivre, la rendre au présent.

Vous entendez le cri des acteurs de la culture qu’on a privé de public pour cause d’épidémie. On ne les prive pas seulement de leur gagne-pain, souvent si maigre. On les prive de la foi qui les fait vivre: que l’homme ne vit pas que de pain, que la culture n’est pas moins importante que les soldes de vêtements.

Que dire alors de ceux qui défendent notre culture? Il n’y a pas, nulle part au monde, de ministre de la culture yiddish qui essaie d’arracher quelques rations de survie au ministre des finances.
Les institutions subventionnent moins ou plus du tout. Il y a d’autres priorités.
C’est sur ceux qui sont attachés à cette culture seuls que tout repose.
C’est pourquoi je vous invite à:
– soutenir Yiddish Pour Tous en contribuant par vos cotisations et dons à notre association ( https://www.yiddishpourtous.org/adhesion/) à maintenir notre site et notre web-radio 100% culture yiddish, unique au monde.
– souscrire au livre-CD “Dorothée” qu’Isabelle Georges nous a si merveilleusement présenté lors de notre web-émission OT-OT-OT, hier soir. Il faut 300 souscripteurs pour que le projet se réalise. (https://www.helloasso.com/associations/les-amis-de-yiddish-pour-tous/evenements/livre-cd-dorothee)
– soutenir JewSalsa (www.facebook.com/groups/jewsalsa), qui a besoin de 400 soutiens dans les tous prochains jours pour continuer à mettre au service des cultures juives et de leurs créateurs son studio d’enregistrement comme pour notre OT-OT-OT.

Êtes-vous prêts à consacrer le prix d’une coupe de cheveux, de quelques places de cinéma, pour cela?
Merci d’y penser.

(Illustration: (Aryeh Merzer, 1905-1966, relief en cuivre, reproduit dans le Yizkor-bukh de Kurov, le shtetl natal de mon père, avec ce commentaire:

און די מאַמע רחל גײט אַרױס פֿון איר קבר און זעט װי די יידן גײען דעם לעצטן װעג, צו די היטלערישע גאַז-קאַמערן.”

“Un di mame Rokhl geyt aroys fun ir keyver un zet vi di yidn geyen dem letstn veg tsu di hitlerishe gaz-kamern.”

“Et  notre mère Rachel sort de son tombeau et voit comme les Juifs vont leur dernier chemin vers les chambres à gaz hitlériennes.”

© Charles Yisroel Goldszlagier

Charles Yisroel Goldszlagier est le fondateur du groupe Yiddish Pour Tous

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