Pierre Saba : TRUMP – / TRUMP +

Les attaques physiques contre le parlement des Etats-Unis d’Amérique (Capitole) par des manifestants favorables au président sortant (Trump) et hostiles au président élu (Biden) appellent quelques indications.

Des supporters de Donald Trump rassemblés devant le Congrès américains à Washington. © Maxppp – Ken Cedeno

1- Les causes

Ces attaques physiques résultent de plusieurs facteurs.

Les attaques orales et écrites proférées depuis les élections présidentielles par le président Trump contre le président élu, ses équipes, le parti démocrate.

Les accusations de fraude électorale massive organisées selon Trump par les équipes du candidat démocrate Biden et le parti démocrate.

L’absence de preuves aux accusations de fraude électorale.

L’adhésion partielle et non totale du camp républicain autour du président Trump et de ses accusations ont ouvert la voix aux violences comme moyen d’attestation.

2- Les conditions

La facilité et la rapidité des intrusions violentes des manifestants au Capitole posent les questions de l’utilité, de l’organisation & de la capacité des forces de sécurité chargées de la protection du bâtiment et des parlementaires à l’extérieur et à l’intérieur du Capitole.

3- Les qualifications

Ces violences constituent une attaque contre la démocratie via l’institution parlementaire américaine.

L’absence d’organisation, d’ordre, de tête de mouvement civil, militaire ou paramilitaire sur place ne permet pas de les qualifier de tentative de coup d’Etat, de coup de force ni de putsch.
Les violences commises par les manifestants à l’encontre des personnes et des biens, les blessés, les décès, les arguments proférés permettent de qualifier ces agressions de tentatives de sédition.

4- Responsabilités

La responsabilité des incitations à l’émeute peuvent concerner les encouragements du président sortant à la contestation des élections présidentielles américaines & à ses dénonciations de fraudes électorales massives à ce jour non prouvées.

La responsabilité des intrusions dans le bâtiment du Capitole concerne les forces de sécurité chargées de la protection du bâtiment

5- Conséquences

Déjà annoncées par les démocrates, les conséquences judiciaires à l’encontre de Donald Trump attachées au dossier du Capitole s’agrégeront à une série de plaintes qui n’attendent que la fin de son mandat pour être actionnées.

La destitution (impeachment-constitution fédérale-article 2-section4) du président Trump est évoquée par des politiques et des journalistes américains. Elle a peu de chance d’être menée. Le nombre de jours de fonction restant au président sortant est inférieur au nombre de jours nécessaires à la procédure de destitution.

6- Considérations

Le défilement des faits, les encouragements liminaires de Trump à la contestation, sa déclaration finale condamnant les violences, l’absence de preuve et d’organisation de la dénonciation seront une tâche sur l’exercice présidentiel sortant.

Cet exercice s’est particulièrement distingué par une diplomatie victorieuse et conforme aux principes pacifiques des Nations-unies.

Au Moyen-Orient

Trump a mis un terme à « l’interdiction internationale » intimée à Israël d’appliquer ce que tous les Etats en même situation appliquent : quand un Etat est agressé par un autre Etat et qu’il gagne le conflit, il dispose de plein droit des territoires acquis sur l’ennemi.

L’annexion par Israël du Golan sur la « république arabe syrienne » puissance agressante et vaincue est enfin reconnue par Trump. Idem de Jérusalem sur le royaume hachémite.

Trump a mis un terme à l’obligation du règlement israélo-palestinien comme préalable à toute reconnaissance arabe d’Israël est terminé. Plusieurs Etats arabes ont reconnu l’Etat hébreu sans ce préalable.

Ce préalable palestinien était injuste en Droit. Il ne tenait pas compte du refus général palestinien à tout règlement depuis des années, des largesses territoriales consenties par Israël aux Palestiniens, aux Egyptiens, aux Jordaniens pour conclure des accords de paix qui se sont révélés des accords de non belligérance, aux déclarations de haine antisémites et anti-israéliennes proférées depuis ls tribunes internationales et nationales par l’Autorité palestinienne, etc.

L’attitude nouvelle des USA envers Israël n’est que justice. Israël est le meilleur allié américain des Moyen-Orient, la seule démocratie, un Etat continuellement agressé depuis 1948.

Par sa diplomatie au Levant, Trump a mis les Etats responsables devant leurs responsabilités. Il a rétabli la norme de Droit au terme de laquelle Israël est en légitime défense face à des agresseurs qui ne désarment pas ou peu.

Il a interrompu la mise au pas du Droit international public et des institutions internationales par les dictatures politiques et financières toutes puissantes.

Il a ainsi revalorisé la voix de son propre pays et l’honneur des Nations-Unies.

Il a redonné de l’éclat à la charte des Nations-Unies, ensemble des principes organiques supérieurs à toutes les décisions stratégiques et politiques des Etats.

Futur

Au-delà de toutes légitimités politiques, Trump aura permis l’agitation à l’Intérieur et la paix à l’Extérieur.

Reste à savoir quid de sa politique intérieure ou de sa politique extérieure laisseront dans le futur plus de marques.

Reste aussi à espérer que sa politique extérieure sera maintenue et défendue par les Etats partenaires au nom de la paix.

Pierre Saba

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5 Comments

  1. Cela est inexact : « La destitution (impeachment) du président Trump a peu de chance d’être menée » à cause du « …nombre de jours nécessaires à la procédure… ».

    Car ce « nombre de jours » n’a pas grande importance.
    Aussi curieux que cela puisse paraitre la destitution peut avoir lieu APRES le 20 janvier.
    Dans ce cas elle n’aurait aucun effet immédiat puisque Trump aura déjà quitté ses fonctions ; MAIS elle lui interdirait de se présenter à toute fonction élective par la suite.
    Donc, surtout, à un second mandat présidentiel en 2024. C’est le but.

    Par ailleurs il serait peut-être utile de cesser de noyer le poisson en renvoyant les opposants dos-à-dos.
    On peut discuter longuement de la geste de Trump au pouvoir et lui trouver mérites et démérites.
    Mais son comportement depuis deux mois, dès l’élection du 3 novembre, et surtout dès l’annonce de la victoire de Biden le 7 novembre, était dangereux voire criminel.

    Trump, en réitérant inlassablement, jusqu’au jour de l’attaque contre le Capitol, des calomnies de fraude électorale, non-fondées, sans la moindre preuve, a gravement nui à l’acceptation du résultat pas l’électorat US de tous bords ; acceptation qui est la pierre angulaire de la démocratie.

    Il a certes jeté l’opprobre sur le nom et la marque « Trump » ; mais, plus grave, il a discrédité l’institution électorale (US mais aussi ailleurs) qui ne se relèvera peut-être pas de sitôt.
    Le doute planera désormais sur la légitimité des administrations américaines à venir.

  2. D’après ce que j’ai entendu les plaintes concernant les irrégularités et fraudes supposées n’auraient pas été examinées dans le fonds ce qui interroge et laisse planer un doute préjudiciable à la démocratie.
    Par ailleurs le bilan du Président Trump avant covid paraît assez bon et l’attitude des démocrates et médias et de tout le système qui n’a cessé de le combattre de le conspuer et le déstabiliser pendant son mandat est une gifle pour la démocratie.

    • Effectivement « les plaintes concernant les irrégularités et fraudes …» électorales n’ont « …pas été examinées dans le fonds… » par la Justice américaine.
      Pour la bonne et simple raison qu’il n’y avait pas de fonds.
      Les dossiers étaient majoritairement vides ; ni preuve ni témoignage dignes de ce nom.
      Autant les avocats de l’équipe judiciaire de Trump sous l’égide de Rudy Giuliani vociféraient face aux médias, autant ils étaient timides aux tribunaux.
      Sachant qu’aux USA mentir au public n’est pas forcément un délit ; mais mentir au tribunal sous serment c’est risquer amendes et prison ; et lorsqu’on est avocat c’est aussi perdre sa licence.
      Les procédures judiciaires intentées par l’équipe Trump étaient donc en général courtes. Les juges mettaient peu de temps pour rejeter les dossiers. Quel que soit le juge d’ailleurs ; c’était aussi le cas des juges à penchant républicain, dont certains nommés par Trump.
      Lorsqu’un recomptage des votes fut ordonné (surtout au cas d’une très courte majorité) les recomptages confirmaient TOUJOURS le résultat initial, à savoir la victoire de Biden, parfois en augmentant sa majorité…
      Concernant le bilan de Trump, c’est hors sujet et sans intérêt désormais. Les électeurs ont parlé.

    • bravo, personne ne pose la question de attitude de gauche américaine depuis élection de Trump, qui sans relâche l’a attaqué et n’a jamais admis sa victoire sur le candidat de gauche…
      ce comportement était il démocratique?

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