Maxime Tandonnet. Lecture: “Infographie de la seconde guerre mondiale, Jean Lopez, avec Nicolas Aubin, Vincent Bernard, Nicolas Guillerat”

Les éditions Perrin rééditent en version améliorée un ouvrage qui fut un grand succès de librairie de ces dernières années (30 000 exemplaires vendus, traduit en 20 langues): Infographie de la deuxième guerre mondiale.

Voici un superbe cadeau de Noël pour les passionnés d’histoire. Acheter un livre est un acte de résistance face à la médiocrité ambiante et, en ce moment, c’est aussi un geste de solidarité envers les libraires, lourdement pénalisés par les confinements successifs. Cet ouvrage de 200 pages, en grand format, a un caractère tout à fait exceptionnel. Il est fondé sur des dizaines de milliers de données ainsi rassemblées et synthétisées, 357 illustrations, dessins, cartes, plans, graphiques, tableaux, accompagnés de textes explicatifs, qui racontent la deuxième guerre mondiale par l’exposition des faits bruts, présentés de manière parfaitement accessibles à tous. Le bavardage, l’idéologie, les préjugés en sont évacués: les faits, rien que les faits, toujours les faits. Il se compose de cinq parties: le cadre matériel et humain (contexte planétaire); les armes et armées (rapports de force); les batailles et campagnes (récit des événements); bilan et fractures. Le livre n’est pas racontable, tant il fourmille, page après page, d’une multitude d’informations inédites et d’enseignements. A le lire, on a l’impression de tout apprendre, tout découvrir sur les « heures les plus sombres » de l’humanité. Par exemple, il pointe justement qu’en 1940, le rapport des forces matériels entre les alliés franco-britanniques et l’Allemagne hitlérienne n’était pas si défavorable aux premiers: pour l’Allemagne, 3119 chars et 7378 canons, pour la France, 3582 chars et 10 700 canons. Seule véritable faiblesse française, dramatique, en matière d’aviation: 4138 avions allemand contre 1972 français. La défaite n’a pas tenu au volume des armements mais à une stratégie inadaptée: concentration des chars en Panzer division côté allemand et dispersion des moyens chez les Français. Comme le dit si bien Marc Bloch, ce fut avant tout une défaite de l’intelligence, de la pensée, de la culture générale. L’ouvrage intervient à point nommé pour relativiser nos angoisses actuelles : 80 millions de morts au total selon les estimations les plus récentes et dans l’ordre: URSS, 28 millions; Chine 15 millions; Allemagne, 8,7 millions. La France, avec 523 369 morts, est devant les Etats-Unis (418 500) et le Royaume Uni ( 363 360). Ces statistiques notamment les 28 millions de morts soviétiques, rétablissent, en dehors de toute considération idéologique, la vérité sur le poids des sacrifices accomplis par les uns et les autres dans la victoire contre la barbarie nazie. Je recommande, vivement cet ouvrage, pour soi-même ou en cadeau au pied du sapin, une lecture salutaire pour la compréhension de notre temps et s’élever au-dessus des petites misères mesquines qui caractérisent la période actuelle.

© Maxime Tandonnet

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