Jean-Claude Lonka. Bernard Baruch

Bernard Baruch. Jean-Claude Lonka

Bonjour à toutes et à tous, y compris celles et ceux qui ont un réveil « a brorh » au point qu’elles ou ils se font peur, lorsqu’elles/ils, dans la salle d’eau, se regardent dans la glace en se brossant les dents.

J’ignore pourquoi, mais chaque matin quand je me réveille, j’ai dans la tête une chanson.

Parfois j’ai la même pendant quelques jours, mais le plus souvent elle est différente. Généralement c’est une chanson qui date de ma jeunesse et dont j’ai absorbé le texte à force de l’avoir entendu en radio. Chanson légère, comme : « Si t’as été à Tahiti » interprété par Paola, « Davy Crockett », par Annie Cordy, « Les lavandières du Portugal » chanté par Luis Mariano, Yvette Giraud ou Jacqueline François.

Celles en yiddish qui reviennent le plus souvent c’est surtout « Yossel Berr » par David Cash, je l’ai tellement écouté gamin sur mon tourne-disques.

Dans ce que je trouve à mon réveil, ce sont aussi les chansons interprétées par David Esseth que j’écoutais en boucle quand j’étais ado, j’avais acheté les albums au Pletzl, mais parfois ce sont celles de Lionel Rocheman dont j’avais acheté les albums chez Dave Music. J’aime me réveiller avec une musique dans le crâne: cela présage une bonne journée.

Pour ce qui est de passer une bonne nuit, il faut dire que j’ai tellement de livres sur la Shoah que parfois cela pourrait apporter des cauchemars, je viens de terminer coup sur coup « Une mauvaise histoire juive » de Bernard Fride et juste avant « L’abus de confiance » de JJES Fraenkel et encore avant « L’auto des juifs » de Franz Fühmann. Dans les 2 premiers ce sont des fils de déportés qui racontent tandis que dans celui de Fürhman c’est un soldat de la Wehrmacht remettant en question l’idéologie fasciste qui a imprégné sa jeunesse.

J’ai encore de côté une bonne trentaine de livres sur « le retour ». Il est dommage que dans le livre de Bernard Fride il n’y ait pas de photos contrairement à celui de Fraenkel parce que parmi les amis de mon père il y avait un Bernard Fride et donc je me demande si c’est le même.

Pour évacuer les mauvaises idées j’ai une méthode douce et simple. Quand je sens que je m’endors, je souhaite a « guitè narcht » à mes chers disparus, ceux que j’ai connus et ceux que je n’ai pas connus de leur vivant. Chacun son truc pour un bon dodo même si les nuits sont courtes.

En cette période mondiale assez sinistre où les va-t’en guerre se réveillent, aux infos quelqu’un a parlé de la “guerre froide” et cela a déclenché en moi le souvenir d’une discussion avec mon père sur ce mot.

Je lui avais parlé de George Orwell, le premier qui avait donné cette expression en 1945, mais mon père n’avait pas lu 1984, il m’avait répondu que ce terme venait de Bernard Mannes Baruch qui l’avait employé lorsqu’il était l’un des conseillers du président Truman et « Cold War » était apparu dans le New York Herald Tribune de 1947 sous la plume d’un journaliste réputé : Walter Lippmann.

Aussitôt cela a fait le tour du monde et maintenant chacun l’utilise.

Bernard Mannes Baruch

Vous pensez bien qu’avec le nom de Baruch on ne s’attend pas à quelqu’un ayant une origine asiatique, ibérique, scandinave ou africaine. Maintenant je sais que Bernard Mannes Baruch avait eu des parents nés en Allemagne. Il était le second fils sur quatre de Simon et Belle Baruch. Simon Baruch était un médecin immigrant qui, après son arrivé aux USA, servit comme chirurgien dans l’état-major du général confédéré Robert E. Lee.

Bernard Baruch avait le sens des affaires et fut talentueux dans le domaine commercial au point qu’à la bourse de New-York on lui attribua le surnom de « loup solitaire de Wall Street », rien que ça.

Sa carrière fut longue et bien remplie. Il est décédé à l’âge de 94 ans. Une université publique de New York porte le nom de « Baruch College ».

Pour ne pas avoir un coup de cafard après la lecture de mon début de chronique, A pitit blag ! Une parmi les nombreuses que racontait Harry Frenkel le lundi au magasin de la rue Notre Dame de Nazareth lors des réunions avec les représentants.

A pitit blag

Madame Léa Katz a pris rendez-vous avec le rabbin Rozenbaum qui l’a mariée il y a à peine 6 mois (euh les noms n’ont aucune importance pour cette histoire, je rassure tous les Katz et les Rozenbaum).

Donc madame Katz dit au rabbin Rozenbaum (je répète les noms n’ont aucune importance) :

– Oy rèbbè, je n’ai jamais osé en parler, mais je n’en pè plous. Moyshè mon mari ne pense qu’à sa mamè. Il parle d’elle son zarrêt. A nexemple il compare tout cè què jè lui fait avek tot cè ki faisait sa mamè, c’est tojour bien mieux què moua. Si jè kisine ein meïguelet il  mè dit « Celle de mïne mamè elle est pli légère ». Si j’on achète pour moa a mantl o a kleydl, il mè regarde et mè dit : Oy « Mamè ne mettrait pas a coleur aussi criarde ». Si jè lui offre a sheynem shnips il mè dit « quand j’on était a célibatair, mamè avait un goût très soûr pour les chwasir ». Et mamè ceci, et mamè cela ! Mamè a yi-in, mamè a eyet Jè n’on pey plou rèbbè !

– Écoutez, (le rabbin il parle sans accent grâce à la méthode assis shmil) madame Katz, il est un domaine où votre époux il ne peut pas faire de comparaison avec sa mère, c’est pour le sexe, ça c’est impossible. Alors vous allez acheter des vêtements très… séduisants et, quand ce soir votre mari rentrera du travail, vous l’attendrez étendue sur votre canapé, uniquement vêtue de votre tenue affriolante et sexy, et là, madame Katz croyez-moi, plus question de la shviguè !

La jeune femme va chez Mania bonneterie où l’on trouve tout pour la femme élégante, une boutique de lingerie où même les kurvés viennent y faire des achats. La vendeuse lui conseille une robe fourreau noire, une paire de longs gants aussi en noir et enfin un magnifique petit bibi à voilette lui aussi tout noir que lui achètent aussi les danseuses du Lido ou du Crazy Horse, celui de la rue Nowolipski à droite en tournant sur la rue Kèpler que tous les yids appellent la rue Kreplekh et elles ne trouveraient pas mieux ailleurs.

Quand le soir son mari rentre, il la trouve allongée sur le canapé, toute vêtue de ses achats et elle lui fait une moue en se posant un doigt sur ses lèvres comme elle l’a vu faire au cinéma par une célèbre actrice à qui on ne compte plus les maris.

Moyshè regarde sa femme et alors il porte ses 2 mains à la tête et il hurle :

– Oy ton est tout on noir, oy vaïs mier, oy mïnè Got! Il on est arrivé quelque chose a ma mamè ?

A guit vorh tsou allè.

© Jean-Claude Lonka

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