Les procès Sarkozy : vers un « Outreau politique » ? L’édito de Michel Taube

Ce pourrait être une série télé à multiples épisodes jusqu’en 2022 et peut-être bien au-delà… Les procès de Nicolas Sarkozy vont se succéder pendant plusieurs années, si l’on tient compte des appels et pourvois en cassation qui ne manqueront de suivre les jugements en première instance.

Mais dès le premier épisode qui va s’achever aujourd’hui (et dont le premier verdict sera rendu le 1er mars )le ton est donné…

« On va s’le faire, Sarko » ! Telle est la confidence d’un témoin de ce (premier) procès de Nicolas Sarkozy qui nous confessait le sentiment laissé par un Parquet financier muet pendant plusieurs semaines. Vengeance (de quoi ?) et non justice car, comme l’a martelé Jacqueline Laffont, l’avocate de l’ancien chef de l’Etat, érigée en nouvelle diva et ténor, pardon mezzo-soprano, du Barreau de Paris : « le dossier est vide ».

A l’écoute de la peine requise contre Nicolas Sarkozy par le procureur, nous avons, il est vrai, bondi : requérir quatre ans de prison dont deux fermes, c’est exactement la peine maximale possible, la plus lourde de notre droit pénal, pour ne pas envoyer une personne en prison (seules les peines de plus de deux ans fermes vous envoient directement derrière les barreaux). Effectivement, ce choix-là a résonné comme une signature de ce « On va s’le faire, Sarko » !

On avait déjà eu ce sentiment lorsque s’est déclenchée l’affaire Fillon, en pleine campagne électorale présidentielle. Le propos n’est pas de disserter sur la culpabilité ou l’innocence des prévenus, mais sur l’enchainement des actes de procédures, le calendrier des juges, les moyens mis en œuvre, la lourdeur des peines sollicitées…

Lorsqu’il était président, Nicolas Sarkozy s’était mis la justice à dos. Il voulut supprimer le juge d’instruction, auquel il peut légitimement être reproché de se conduire en procureur bis, n’instruisant souvent, contrairement à ses obligations, qu’à charge, comme l’avait tragiquement illustrée « l’affaire d’Outreau », où des innocents avaient été poursuivis et incarcérés, provoquant même le suicide de l’un d’eux, parce que déjà, le procureur et le juge d’instruction voulaient se faire du notable.

La magistrature considérait à tort ou à raison que le président de la République ne la tenait pas en haute estime. Lorsqu’il quitta l’Élysée, c’est une véritable avalanche de procès qui s’abattit sur le désormais ancien chef de l’État, procès souvent liés au financement de sa campagne électorale de 2007. Rien ne lui fut épargné, pas même les poursuites pour abus de faiblesse sur feu Liliane Betancourt.

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