Sarah Cattan. L’Imam Chalghoumi et les Petits Marquis

Que la raison l’emporte… titre Musulmans en France, faisant état du dépôt de plainte par Hassen Chalghoumi, Président de la Conférence des Imams de France, contre l’islamologue Ghaleb Bencheikh, Président de la Fondation de l’Islam de France, pour des propos jugés outrageants et méprisants.

Ont ressurgi dans les 2 camps déclarations et autres pétitions, la plus fameuse, celle qui demande que ledit imam ne représentât plus les Musulmans de France, ayant à l’occasion été sorties des corbeilles où elle eût dû rester.

Musulmans en France se targue aujourd’hui de faire écho au débat opposant, dans la bienséance et le respect mutuel, des personnalités reconnues pour avoir en commun une volonté farouche de promouvoir la paix : le journal vante en effet la divergence d’opinion comme facteur d’un débat démocratique qui se ferait selon le principe élégant de l’éthique du désaccord, lequel ne devait conduire ni à l’hostilité, ni à la dissension.

Ghaleb Bencheikh nous y est présenté comme un homme droit, intègre et courageux, qualités partagées, sans l’ombre d’un doute, à part égales par l’Imam de Drancy.

Musulmans en France prend pourtant position, et déclare le faire au regard de la gravité des faits : Il ne fait aucun doute, bien que ses propos laissent entendre le contraire, que Ghaleb Bencheikh ne cherchait pas à outrager Hassen Chalghoumi. Or un homme a été blessé, par inadvertance, dans son amour propre et il est dans son droit de demander réparation.

Et Musulmans en France d’exhorter alors, plutôt que de se prêter en spectacle et consommer, sans espoir de retour, la rupture, à ce que l’emportent la voix de la raison et la fraternité afin que triomphât l’unité : les musulmans de France avaient besoin de voir unis ceux qui étaient en position de les représenter, au-delà de leurs différences, avec la volonté ferme de défendre leurs intérêts et à lutter, à leurs côtés, contre les discriminations dont ils étaient sans discontinu l’objet. (Sic)

Et l’appel à la raison de se clore par ces mots qui résonnent étrangement aujourd’hui : Ceux qui sont censés représenter les musulmans de France doivent diffuser les véritables valeurs de l’islam, valeurs que les musulmans souffrent de voir caricaturées, travesties par des gueux pour exciter des sots, selon l’expression de Rudyard Kipling. ( L’Imam appréciera )

Le monde musulman est agité par la chose. Pas un journal qui n’évoquât la querelle, du Courrier de l’Atlas à Oumma.com en passant par tous les autres.

On l’a même érigé récemment en grand philosophe afin de faire l’exégèse de l’œuvre d’Averroès, alors qu’il ne comprenait même pas les questions qui lui sont posées ! , dénonce Ghaleb Bencheikh.

Sur le ring, Deux figures que tout oppose : un Trissotin qui a ôté son masque, notre Ghaleb Bencheikh venu porter main forte à une Armande connue sous le nom de Bariza Khiari, les deux n’en pouvant mais : tant que l’imam de Drancy était invité de ci de là sur des radios lambda, la chose pouvait passer. Mais quoi ! Hassen Chalghoumi ne s’arrête plus, ses initiatives sont audacieuses et portées par un esprit républicain inattaquable, il s’allie avec un Marek Halter, il va en Israël, le voilà bouleversé par la mort de Samuel Paty, et après avoir fait tous les plateaux, le voilà, Ô crime Ô infâme mélange des genres, invité sur France Culture.

Il ne manque plus que Télérama et les Inrocks. C’en est trop et la Madame Islam du Président est venue dire l’offense, suivie de très près par Ghaleb Bencheikh dans les colonnes du site algérien Tout sur l’Algérie[1], à un moment où l’imam de Drancy, plus que jamais menacé de mort pour avoir été trop sensible à l’horreur constituée par la mort du professeur, est de surcroît moqué et menacé par la vulgarité, la bêtise et la haine faites homme, je veux parler du sieur Belattar.

Mais qu’est-ce qui leur prend aux très respectables membres de la Fondation de l’Islam de France, demande, faussement ingénue, Martine Gozlan dans Marianne? C’est que le deuxième, non content d’emprunter à la première le terme de “repoussoir” pour qualifier Mr Chalghoumi, le traite de benêt ânonnant des mots convenus, le plus souvent sans finir ses phrases, qui ne saurait parler en leur nom et dénonce à son tour son omniprésence dans les media : le fait d’ ériger l’imam de Drancy comme le quasi unique porte-parole des musulmans de France serait une atteinte à l’intelligence des Français musulmans.

Nous étions allés nous renseigner sur Dame Khiari, faite Citoyenne d’honneur de Palestine et ardente défenseur du controversé Salah Hamouri.

Le deuxième, ça n’est pas mieux : le voilà lancé et enchaînant en confiance sur la haine française contre les musulmans en tant que personnes. La détestation à leur encontre. La souffrance musulmane.

Une telle malhonnêteté doit absolument disqualifier ces deux-là

Une telle malhonnêteté doit absolument disqualifier ces deux-là. L’Imam de Drancy n’a jamais que je sache prétendu représenter les musulmans de France Et notre Président gagnerait en tirant leçon de la chose et décidant d’écarter dans un même élan Armande et Trissotin, ces porteurs de haine coupables d’aller se répandre hors France contre notre République et pour cela définitivement discrédités puisque usant in fine de la rhétorique hostile en vogue du Qatar au Pakistan en fustigeant cette France ennemie de l’islam.

Pire : nos Précieuses ridicules redoublent de tares : outre ce snobisme de mauvais aloi qui voudrait faire taire une voix républicaine, cohérente et courageuse, elles appellent à l’avènement d’une nouvelle ère, d’un avenir radieux et que l’effusion de sang d’êtres innocents ne soit pas vaine. Ce sera l’avènement d’une nouvelle ère où les difficultés liées à la question épineuse islamique en France seront aplanies. Comment osent-ils? Aujourd’hui? Eux qui se turent coupablement face aux frasques d’un Tariq Ramadan et au discutable Marwan Muhammad et qui viennent aujourd’hui, ridicules Juifs de Cour des représentants musulmans, s’en prendre à … l’imam de Drancy!

Ghaleb Bencheikh, il va sans dire, a ses partisans, lesquels vantent l’intellectuel engagé, sa moralité, son érudition et sa mesure. Et comme il est toujours possible de donner libre cours à la malhonnêteté, que ne lit-on pas encore: que Liberté de conscience et Liberté d’expression, marqueurs de notre Trissotin, sont causes du procès fait à “Ghaleb“. (Sic)

La Fondation de l’Islam de France est indigne d’avoir à sa tête une personnalité qui profère des propos gravement injurieux à l’égard d’un imam qui promeut, aux risques et périls de sa vie puisqu’il fait l’objet de nombreuses menaces de mort et fatwas, le vivre ensemble entre les français quelle que soit leur appartenance ou non-appartenance religieuse, dans le respect des lois de la République, répond Hassen Chalghoumi dans son communiqué.

Son avocat, considérant que, ce faisant, Monsieur Bencheikh contribue à attiser la haine à l’encontre de Monsieur Chalghoumi, en souhaitant notamment qu’il n’intervienne plus dans les médias et en mettant, notamment, en doute ses capacités intellectuelles et ses compétences religieuses, demande des “sanctions administratives”.

On le voit, l’imam de Drancy, loin d’être fragilisé, paraît déterminé à porter un coup à la position de Ghaleb Bencheikh, de sa Fondation, de tous ces petits marquis attachés à leurs fauteuils plus qu’à une cause urgente.

La justice tranchera ce qui est aujourd’hui bien plus qu’un différend et qui nous l’espérons appellera l’attention du Gouvernement, lequel, par son arbitrage, ferait preuve d’un courage inédit en la matière en se défaisant de ces petits marquis davantage offensés par “l’expression” d’un Hassen Chalghoumi que par le contenu de ses propos valeureux et constants.

Pour info, le Chef de l’Etat vient de demander aux représentants du Conseil français du culte musulman de s’entendre d’ici 15 jours sur une Charte des valeurs républicaines… Lui a-t-on fait écho de ce qui se dit en coulisses, là, tout près…


[1] Le 12 novembre

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1 Comment

  1. et dire que tout le monde nous présente Galeb Bencheikh comme un musulman “éclairé”. Qu’est ce que cela serait si il ne l’était pas… Comment peut-on s’en prendre à l’imam Chalghoumi qui se bat depuis des décennies contre cet obscurantisme. Lui, il ne va pas s’incliner sur la tombe d’Arafat. Bien au contraire.
    ROSA
    ROSA

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