René Seror. Qu’est devenu ce naïf, portant béret, baguette et un litre de velours de l’estomac

Avons-nous mérité ça ?

Un individu qui voit le jour en Tunisie ne se posait pas de questions.

Catholique, il ira au catéchisme.

Musulman, on lui enseignera le Coran.

Juif, il fréquentera le Talmud Thora.

Parfois juste le temps d’apprendre le strict minimum nécessaire à sa Bar Mitsva.

Chrétien orthodoxe, il avait son église et ses guides spirituels.

Le plus incroyable, ce sont les ethnies minoritaires : maltais, siciliens… Etaient-ils catholiques, protestants, orthodoxes ?

Mais c’est quoi, ces questions ?

Personne ne les a jamais posées en Tunisie.

Personne ne les a jamais posées !

En Tunisie, dans la rue, nous étions TOUS des amis.

Chez nous, il n’y avait pas de lourdeur. Style “mon frère”

Nous étions amis, naturellement.

Il pouvait y avoir des rivalités !

Jamais, au grand jamais, au nom d’une origine, d’une race ou d’une religion.

On sortait ensemble !

On chahutait ensemble !

La rue était notre terrain de jeu.

Une balle de tennis était le prétexte à un match de foot improvisé.

Au cinéma, les héros étaient NOS héros ! COMMUNS ! Eddie Constantine, Robin des bois, Tarzan, Zorro et consorts devenaient objets de nos rêves.

Mais avant tout, nos copains des années 50-60 sont toujours nos copains.

Nous nous respections ? Nous ne cesserons jamais.

Nos voisins étaient flattés quand on les appelait pour régler un problème électrique ou de flamme pour Shabbat.

La semaine de la Paracha YTHRO, les oiseleurs parcouraient des kilomètres à pied pour venir vendre leurs pigeons.

Quelques jours avant SOUKOT, on voyait des hommes chargés de feuilles de palme.

Pour l’Aïd, on achetait à mon père certaines pâtisseries au miel.

Les pêcheurs proposaient leur poisson.

La solidarité était innée, naturelle.

Notre vie était rythmée par nos événements respectifs.

Et cette chaîne nourrissait normalement des milliers de familles.

TOUS SOLIDAIRES,

TOUS COMPLÉMENTAIRES.

TOUS INSÉPARABLES

Et cependant, le soir venu, chacun rentrait chez soi pratiquer ou non ses croyances, dans l’attente du lendemain, du jour nouveau.

Après cette introduction, nombre de souvenirs, sans nostalgie mais comme un témoignage, je pourrais aussi raconter des épisodes de ma vie en France ou même d’aujourd’hui en Israël.

Ce seront des témoignages et uniquement des témoignages.

Sans regret, ni nostalgie, ni envie de revenir en arrière.

Nos parents disaient :

ELE FET MAT.

CE QUI EST PASSÉ EST MORT ! 

Maintenant la question :

Qu’ont en commun

-le pakistanais qui a attaqué l’ancien siège de Charlie Hebdo,

-le tchétchène qui a décapité Samuel Paty

-et le tunisien qui a assassiné 3 personnes en prières à Nice.

Ce qu’ils ont en commun :

Ils viennent d’Asie, du Caucase, du Maghreb.

Et en dehors du Djihâd, d’avoir du sang français sur les mains, ce qui les unit, c’est d’avoir débarqué en France sans visa, d’avoir réclamé l’asile, d’être 3 islamistes qui prétendaient fuir un pays où l’islamisme a pignon sur rue et où leur crime ne fait pas la honte de leur pays natal.

Bien au contraire, depuis un mois, les dirigeants du Pakistan, de Tchétchénie et de Tunisie, font la leçon aux français EN DEUIL et à leur Président.

Le Parlement pakistanais a voté une résolution accusant Emanuel Macron de propager la haine.

Ils l’ont votée à l’unanimité, un mois près que l’assassin pakistanais eût saigné 2 innocents à Paris.

C’est une façon de lui donner raison.

Le Premier Ministre Imran Khan a accusé Emmanuel Macron d’avoir attaqué, d’avoir provoqué, d’avoir blessé des millions de musulmans avec son discours à La Sorbonne. 

Réflexion toute personnelle :

C’est auprès d’  Imran Khan que l’assassin pakistanais aurait dû trouver refuge !!!

Sans doute que l’ambassadeur lui aurait apporté des oranges.

Après l’hommage national à Samuel Paty, le Président de la Tchétchénie a aussi attaqué Emmanuel Macron et l’islamisme dans lequel se drape Ramzan Akhmadovitch Kadyrov pour camoufler sa république bananière.

Kadyrov a décrété qu’Emmanuel Macron était la créature la plus “méprisable” au monde. Qu’il était le terroriste N*1.

On se dit que le tueur de l’enseignant aurait dû rentrer chez lui plutôt que de vivre aux crochets du Trésor français qui le pensionnait comme réfugié.

La Tunisie condamne fermement l’attentat de Nice.

Elle ouvre une enquête et elle doute toujours que les terroristes soient ses ressortissants.

Elle rechigne à reprendre ceux qui sont refoulés à Lampedusa et c’est ainsi que le tueur a regagné Nice.

Le Président tunisien a appelé la communauté musulmane à “ne pas tolérer les campagnes de dénigrement en lien avec les caricatures du Prophète. Les musulmans qui se trouvent aujourd’hui menacés sont au-dessus des accusations mensongères dont ils font l’objet.”

Il faut apprécier chaque mot de ce prêche de Madrassa.

Et surtout l’analyser mot à mot.

Quelques heures après que les 3 catholiques aient été immolés par un de ses compatriotes, voilà qu’il prêche qu’aujourd’hui, ils sont menacés.

Qui pourra m’empêcher de faire un parallèle avec la situation en Israël ?

Qui peut me reprocher de rappeler qu’à chaque attentat dont Israël était l’objet,

Tout en pleurant nos morts,

Tout en serrant les poings face à notre impuissance à les arrêter,

Tout en répétant dans le désert “Jusqu’à quand…”

Nous ne cessions de prévenir nos amis, nos alliés : “Méfiez-vous leur disait-on. Un jour, ce sera chez vous.”

Les seules réponses que nous recevions étaient : PADALGAM. PADEVAG.

Et plus les terroristes terrorisaient, plus nous étions condamnés.

Si on tuait les assassins, on nous accusait d’avoir des réactions démesurées.

Si on construisait un mur de défense, nous étions accusés d’apartheid.

Pourtant, imperturbables, nous avons continué à nous prémunir contre cette guerre sans nom.

Nous avons mis à jour des kilomètres de tunnels destinés à nous détruire.

Non avons essuyé des mois d’incendies à partir de ballons et de tirs de roquettes.

Tout cela dans la plus stricte indifférence de l’ONU et de l’UE.

Subissant des accusations d’états ignorant tout des Droits de l’homme.

Et pourtant, nous répétions à l’envi :

-Méfiez-vous ! Demain se réaliseront les paroles de votre hymne national :

Ils viennent jusque dans vos bras

Egorger vos fils, vos compagnes.”

Hélas, nos mises en garde rajoutaient à votre indifférence.

Trop occupés à accueillir ces peuples issus d’une religion de paix et d’amour, vous n’avez pas voulu voir le cancer vous envahir.

Georges Bensoussan, Éric Zemmour et d’autres disent des choses que vous refusez d’entendre.

Ils ont fait et font l’objet de poursuites, cependant que les métastases vous envahissent.

La loi empêche de les renvoyer.

Eh bien, la loi est faite pour être modifiée. Changez-la, Ou vous continuerez à construire sur des sables mouvants.

Qu’est devenue la France de Voltaire et d’Hugo ? Celle de Ferrat et d’Aragon ? Celle de Renaud et de Coluche ?

Qu’est devenu ce naïf, portant un béret, une baguette de pain et un litre de velours de l’estomac ?

Le pauvre ne comprend pas pourquoi des hommes s’accroupissent dans les rues, à toute heure du jour.

© René Seror

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