Pierre Saba – L’imposture d’Erdogan

La une de la dernière édition de l’hebdomadaire français Charlie-hebdo publie une caricature du président turc Erdogan qui continue de fulminer, de menacer et d’insulter la France et son président Macron.

Erdogan

Erdogan incrimine Macron de permettre le blasphème à l’endroit de l’islam. Il conteste ainsi au président français le droit d’exercer ses prérogatives. Il lui conteste son rôle de garant du respect des lois constitutionnelles et parlementaires en général et celles relevant des libertés de la Presse & d’Opinion en particulier. Il s’immisce dans les rouages institutionnels français. Il tente de restreindre depuis la Turquie les droits et libertés publiques de France. Si pointilleux sur la souveraineté dans son pays, il tente de violer celle de la France !

Erdogan a fait savoir qu’il utiliserait tous les instruments à sa disposition pour faire fléchir les Pouvoirs publics français sur les caricatures !

Des vendeurs de journaux et des manifestants français d’origine arménienne subissent des agressions. Les coupables sont des français d’origine turque, des turcs. Ils agissent en bandes armées de gourdins. Ils prétendent défendre la Turquie et Erdogan. Ils exécutent leur part des menaces d’Erdogan.

En Turquie même, des patriarcats et églises arméniennes sont désormais régulièrement profanés et incendiés par le même genre de voyous.

Même s’il les bafoue, les vide de leurs substances et les supprime, le comportement d’Erdogan n’est pas conforme aux principes constitutionnels turcs relatifs à la laïcité ! Il n’est pas conforme aux principes généraux des Nations-Unies, au statut d’association de la Turquie à l’Union-européenne, à la solidarité au sein de l’OTAN, ni aux conditions d’aides financières qui y sont associées.

Les attaques d’Erdogan contre la France à un moment où elle subit des attaques djihadistes sont conformes à la morale politique djihadiste d’Erdogan et de son parti AKP comme à ses alliés parlementaires de l’extrême-droite turque.

France

Que cela plaise ou non à Erdogan, les caricatures de personnalités sont permises par la démocratie juridique et politique française. Celles des religions n’est pas prévue aux codes de droit français. Il doit se plier à une situation qu’il déclare réprouver et qui ne le regarde pas. Il est stupéfiant pour la France d’avoir à subir menaces et insultes en raison de ses choix de société internes.

La France dispose d’un arsenal impressionnant de défense de ses intérêts et du respect de ses institutions à l’Intérieur comme à l’Extérieur. Il ne tient qu’à elle de les actionner. A l’Intérieur: lois, police, justice. A l’Extérieur, ses diplomates mais aussi la solidarité des Etats membres de l’Union-européenne, l’Union-européenne elle-même, l’OTAN, l’ONU, plus difficile à obtenir, commence à se manifester.

Le boycott réciproque de la France contre la Turquie serait sans commune mesure avec celui décidé par la Turquie. Le niveau des échanges parle à cet égard de lui-même.

En vendant du matériel maritime à la Grèce et en dépêchant sa flotte militaire en Méditerranée orientale, la France a dernièrement stoppé les intimidations navales turques. Elles ont repris dès le départ de la flotte française !

Il convient de relativiser à sa proportion minime les intimidations militaires, commerciales, financières d’Erdogan à l’endroit de la France. La Turquie est sur ces plans un tigre de papier que les insultes, menaces, intimidations et autres grossièretés d’Erdogan tentent de masquer.

Menaces

Il est impératif, en revanche, de prendre au sérieux les menaces turques qui concernent le territoire français. Le djihadisme turc d’Erdogan a largement profité des complicités et des complaisances des administrations française dénoncées dans de nombreux rapports parlementaires et d’experts (Boutikh, Obin, etc) passés sous silence pendant des années. L’islamisme turc est répondu en France dans des mosquées et autres centres djihadistes. Ses pouvoirs de nuisance sont considérables et connus des services de Police et de Justice. La mobilisation de nervis turcs dans les incidents anti-arméniens de la nuit des 28 au 29 octobre 2020 sont une nouvelle alarme sur les atteintes à la sécurité publique en France.

Il n’est pas anodin que la crise ouverte par Erdogan se greffe sur la décapitation de l’enseigna français. Erdogan pense, dit, publie que la France ne sait pas se faire respecter sur son territoire.

La France dispose, à cet effet, d’une précieuse expérience et de moyens de police générale qui ne demandent qu’à faire mentir Erdogan.

Pierre Saba

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