Alain Chouffan – Putsch avorté à la direction de LREM ?

C’est le scoop que vient de sortir mon ami Serge Raffy de l’OBS ! Selon ses informations une poignée de rebelles a tenté de renverser Stanislas Guerini, patron des « marcheurs », fidèle d’Emmanuel Macron. Pourquoi un putsch ? Pour provoquer un « électrochoc ». Alors question : LREM serait-il à ce point si déprimé, voire très malade ? En tout cas, cet acte de rébellion représente un défi pour le président.

Stanislas Guerini. (Wikipédia)

En effet, on sentait la colère gronder, des invectives, des portes qui claquent à La République en Marche ! On croyait ce parti moribond, en voie de liquéfaction, condamné à jouer les porteurs d’eau de sa Majesté, à n’être qu’une bande de godillots, amorphes, atones, enfermés dans ce rôle de petits perroquets des injonctions venues du Château.

“ Et voilà, écrit Serge Raffy, qu’ils nous concoctent un putsch endiablé, frénétique, avec son lot de démissions à la tête du mouvement.” Qui dans le viseur des rebelles : Stanislas Guerini, leur chef, accusé de tous les maux. Les griefs à son encontre ? Trop perso, trop béni-oui-oui, trop soumis aux diktats de la technostructure élyséenne, incapable de mobiliser ses troupes, atteintes par une forme de neurasthénie galopante, un virus qui touche les partis dont la boussole s’est perdue dans les affres du pouvoir. Mais voilà, nous apprend toujours Serge Raffy, “les réfractaires à la « Guerini touch », qui rêvaient de sa démission et de sa mise au pilori ont raté leur coup. Mais ils ont provoqué une déflagration peut-être salutaire pour un mouvement sans doctrine assumée, flottant dans le fameux « entre-deux » présidentiel, soumis aux seules foucades idéologiques d’Emmanuel Macron.”

Le malade n’est toujours pas guéri

Cette tentative de coup d’Etat avortée est le signe d’une émancipation future d’une grande partie des élus de LREM. Pierre Person, Aurore Bergé, Sacha Houlié et les autres ont tous le même souci. Que deviendra leur parti le jour où leur champion ne sera plus là ? Si, par malheur, ce dernier rendait son tablier et ne repiquait pas en 2022, quelle serait la suite du film dans lequel ils se sont engagés ? Tous, en coulisses, répètent la même antienne : au fond, le président n’a jamais vraiment cru “à la nécessité d’une formation classique pour le soutenir à moyen et long terme, que la force de son mouvement était au contraire dans son aspect éphémère, quasi évanescent.”

Tacles, menaces et démissions : LREM se déchire lors de son « bureau exécutif » Ce parti 2.0, né d’un coup de baguette magique sur le web, avec des élus choisis sur un simple clic, est en danger de mort. Fiasco total aux élections municipales, désastre absolu dans les six législatives partielles où aucun candidat marcheur n’a franchi la barre du premier tour. Au-delà des échecs électoraux manifestes, élus et militants « marcheurs » sont désemparés, englués dans une mélancolie contagieuse, sans véritable boussole. Stanislas Guerini, dans le rôle du bouc émissaire, a déjoué le complot qui le visait, au cours de cette nuit des Longs Couteaux de la macronie, mais n’a pas pour autant guéri le malade. Pierre Person, numéro deux du parti, un des principaux conjurés du bureau exécutif, évoque la nécessité d’un « électrochoc » pour justifier ce coup d’Etat, devenu simple coup d’éclat.

Alors ? Electrochoc ? “ On pense immédiatement au « Vol au-dessus d’un nid de coucou », de Milos Forman, à la pratique de la gégène sur le cerveau de patients au bout du rouleau. Serait-ce donc l’état actuel du parti du président ou bien les putschistes grossissent-ils le trait à dessein ? ” s’interroge Serge Raffy. Ils lancent à coup sûr un cri d’alarme pour l’avenir, pour leur propre avenir, avec ou sans Emmanuel Macron. Ils évoquent la nécessité de penser le « temps long », de lever la tête du guidon, de ne plus se contenter de n’avoir pour seule boussole que la pensée toute en oscillations du locataire de l’Elysée. En menant cette fronde contre Stanislas Guerini, c’est bien le président qui est visé. Un petit défi pour ce dernier. “Que veut-il faire de ses députés, nés quasiment sur le numérique en 2017 et qui demandent à exister davantage ? Vaste chantier. Au moins, le remue-ménage de ce putsch avorté aura peut-être servi de remue-méninges aux « marcheurs ». Et au locataire de l’Elysée ?”

Alain Chouffan

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