Sarah Cattan. France télévision n’a vraiment pas besoin d’un PDG hostile à Israël

On me parle ce matin d’une nomination politique qui ne pourrait s’avérer que néfaste pour la communauté juive française et la perception du sionisme et de l’Etat d’Israël.

Ni vous ni moi n’y avons prêté attention : il se trouve que le mandat de Président(e) de France Télévision, exercé par Delphine Ernotte, arrive à échéance.

Ce mercredi 15 juillet, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a rendu publique la liste des huit prétendants qu’il s’apprête à auditionner entre le 20 et le 21 juillet. Le nom du futur président de France Télévisions sera dévoilé au plus tard le vendredi 24 juillet.

A noter : Delphine Ernotte, actuelle présidente de France Télévisions, brigue un nouveau mandat face aux sept concurrents retenus sur les douze dossiers de candidature déposés au Conseil supérieur de l’audiovisuel le 10 juillet dernier.

Le faible nombre des candidatures (33 dossiers de candidature avaient été déposés en 2015) confirme la baisse d’attractivité du poste le plus important de l’audiovisuel public français, attrait en chute libre depuis la perspective de la création d’une holding rassemblant l’ensemble des médias publics, et ce même si ledit projet de réforme a été reporté sine die pour cause de coronavirus.

Si parmi les candidats à la présidence de France Télévisions figurent Christopher Baldelli, ex-dirigeant de RTL et ancien de France 2, deux journalistes, Michel Goldstein et Serge Cimino, entre autres, apparaît le nom de Jean-Paul Philippot, Président de la RTBF, officialisé à la date limite du dépôt de candidature, et qui tente de rendre sa candidature attractive en proposant de créer un pôle d’expertise numérique pour renforcer l’offre en ligne.

S’il est de notoriété publique que Jean-Paul Philippot n’est pas satisfait de ses conditions de salaire, lequel est plafonné par le gouvernement belge comme tous les salaires des fonctions exercées dans les services publics ou contrôlés par l’Etat et que ses émoluments seraient plus conséquents en France, et si les compétences de notre homme sont indiscutables, il se dit dans les milieux autorisés que des accords confidentiels auraient été pris entre Emmanuel Macron et Elio di Rupo, Président de la Région Wallone et ex-Président du Parti Socialiste francophone, duquel Jean-Paul Philippot fut l’homme lige.

Elle est surtout de notoriété publique, la profondeur du ressenti antisioniste, voire antisémite,  du parti Socialiste francophone, ressenti partagé au plus profond par le candidat, lequel, en sa qualité de PDG de la RTBF, qui contrôle la majorité des chaines audios et visuelles francophones de Belgique, n’a de cesse de vanter la cause palestinienne, passant- à titre d’exemple – sous silence les déclarations antisémites de Mahmoud Abbas, traitant avec une indiscutable complaisance le terrorisme anti-juif du Fatah et du Hamas comme leur corruption nourrie grâce aux fonds européens, clamant sans complexe leur refus de l’existence de l’Etat hébreu, parlant d’illégalité internationale concernant l’ occupation et de colonies israéliennes lorsqu’il traite de territoires disputés, occupés illégalement par la Jordanie et l’Egypte de 1948 à 1967.

Les français juifs, et moult français non-juifs, ont encore à l’esprit la partialité des media français lorsque le sujet doit être traité. Doit-on en rajouter et accueillir pour épicer le plat de saveurs âcres et détestables un homme qui a su provoquer la quasi-unanimité contre lui, concernant le traitement partial de l’information de la RTBF concernant Israël.

Pour rappel, depuis plusieurs années, les ambassadeurs d’Israël en Belgique refusent de parler à la RTBF, considérant y être traités avec mépris comme étant les représentants officiels d’un état criminel pratiquant la persécution et l’apartheid des palestiniens.

Pour info enfin, sont accueillies à bras ouverts à la RTBF de rares voix juives : celle de l’UPJB, organisation antisioniste qui soutient le BDS et consort, celle encore de la baronne Suskind, sénatrice cooptée socialiste, qui jouit d’un soutien fort limité au sein de la communauté juive belge.

Pour contrer les reproches d’opacité qui avaient été formulés lors de la précédente nomination, les auditions des huit candidats retenus seront en partie publiques et l’élu sera choisi par le vote à la majorité de six membres du CSA : Si Jean-Paul Philippot sera auditionné le 20 juillet, le nom de l’élu devrait être dévoilé vendredi 24 juillet au plus tard.