Michel Rosenzweig. Aujourd’hui en Belgique, demain en France: port obligatoire du masque sur tout le territoire

11 juillet 2020: la Belgique adopte par arrêté ministériel le port obligatoire du masque dans tout espace public sur tout le territoire avec sanctions pénales à la clef pour les récalcitrants. Ainsi, le Covid-19 aura réussi pour une fois à mettre tout le monde d’accord dans ce pays improbable et ingouvernable depuis les élections de mai..2019, un pays momentanément sauvé par un gouvernement d’affaires courantes transformé en gouvernement de plein exercice pour une durée de six mois.

Au nom de l’impératif de précaution hygiéniste et sanitaire visant le risque zéro, la Belgique inaugure donc un régime d’exception sanitaire unique en Europe.
Avec son record du monde de morts par tranche de million d’habitants, 843, contre 459 en France, sans doute pour se rattraper, la Belgique installe par décret autoritaire et sans aucune consultation démocratique, la chambre étant désertée et le gouvernement étant investi de pouvoirs spéciaux, une directive contraignante pour ses 11 589 623 administrés à qui on ne demande pas leur avis.
Quelques rares juristes constitutionnalistes émettent déjà des réserves et des critiques sur la légalité de cette mesure qui contreviendrait à certains articles de la constitution belge. Après quelques recherches, force est de constater le brouillard juridique en cette matière ainsi que l’absence remarquée de réaction dans le corps social, hormis quelques initiatives locales inaudibles et peu visibles, tradition belge oblige, malheureusement dans ce pays, tout est toujours possible sans que personne ne bronche.

Cette mesure est-elle pour autant médicalement et scientifiquement justifiée?
On peut sérieusement en douter et même la trouver totalement surréaliste et à contre courant, mais pas dans le noble sens du terme, la Belgique étant comme chacun le sait la patrie du surréalisme, le vrai, celui qui fait de l’art.
Que les choses soient claires avant les procès attendus et les attaques des procureurs de l’état Facebook : que le masque soit une mesure barrière élémentaire n’est raisonnablement contesté que par très peu de personnes et certainement pas par moi, un enfant de 3 ans comprendrait aisément qu’un bout de tissu devant la bouche et le nez constitue un écran protecteur dans les lieux clos et confinés (Transports en commun entre autres).
Le problème est donc ailleurs.
Quelle est la motivation d’une telle mesure drastique aujourd’hui alors que la courbe épidémique a atteint le plancher de son abscisse avec zéro mort et même zéro cas de contamination dans certaines zones de plusieurs dizaines de milliers d’habitants? Pour 100.000 habitants, il y a eu 10,1 cas au cours des deux dernières semaines et les autres indicateurs sont en baisse. Le nombre d’admissions est passé d’une moyenne de 11,1 à 10,1, tandis que la moyenne des décès est passée de 4,7 à 2,4, à en croire les données du tableau de bord (dashboard) de Sciensano.
Quelle logique aberrante pousse donc ce conseil scientifique, le même qui affirmait en plein pic épidémique, pendant que les morts quotidiens s’accumulaient, que le port du masque était totalement inutile? Comment des scientifiques peuvent-ils changer d’avis à ce point et influencer un gouvernement à décider d’imposer par la force et la contrainte policière et administrative de telles mesures à toute une population?
Comment l’activité économique de ce pays va t-elle pouvoir reprendre dans ces conditions repoussantes? Et même, si comme l’annonce un dernier sondage, plus de 70% de la population approuve ces mesures, combien vont se plier à ce muselage?
Etre gouverné par la peur et approuver est une chose, le vivre au quotidien en est une autre.
Et puis qui va faire la police? Question centrale.  
Certaines enseignes et non des moindres ont déjà annoncé qu’elles ne feraient pas la police, affirmant très justement qu’elles ne pouvaient pas empêcher légalement quiconque d’entrer  sans masque, reportant la responsabilité aux individus et non à l’entreprise. Comment cette mesure d’exception va t-elle être implémentée effectivement sur zones et quelles seront les retombées économiques?

Ce gouvernement, piloté par des politiques inféodés à la parole des scientifiques et des médecins a t-il réellement mesuré l’impact socio économique de ses décisions?
Allons-nous vivre dans une société totalement fliquée dans laquelle la moindre sortie sera soumise au port du masque : achats, magasins et centres commerciaux, cinéma, théâtre, restaurants, bars, musées, casino, bâtiments de justice, bibliothèques, lieux de cultes.
Et comme pour les autres violations des mesures concernant le coronavirus, les personnes qui ne respectent pas l’obligation de porter un masque oral risquent une amende de 250 euros. Les commerçants ou exploitants qui ne respectent pas cette obligation peuvent se voir infliger une amende de 750 euros.
Pour ceux qui refusent la proposition transactionnelle ou qui commettent des infractions à plusieurs reprises, l’amende peut s’élever à 4 000 euros et/ou conduire à l’emprisonnement de huit jours à trois mois.
Et tout ceci au moment où les risques sanitaires sont au plus bas.
Comme disaient les snuls au temps de la période révolue de Canal+ Belgique: la Belgique est un plaisir et doit le rester,
pas évident, pas évident…
© Michel Rosenzweig

Michel Rosenzweig, philosophe de formation (histoire de la philosophie, ULB) et psychanalyste, s’intéresse à  la géopolitique, et notamment aux enjeux relatifs à la montée de la nouvelle judéophobie inscrite dans l’idéologie de l’islam politique radical et conquérant. Il a, par ailleurs, travaillé dans le domaine de la recherche sur les psychotropes (drogues légales et illégales, médicaments) pendant de nombreuses années, en se spécialisant dans la gestion des consommations, des comportements à risques, des dépendances et des addictions, et  a publié à ce sujet Drogues et civilisations, une alliance ancestrale, préfacé par le Professeur Bernard Roques de l’Académie des Sciences de Paris, De Boeck Université, Paris Bruxelles, 2008.

Rosenzweig écrit pour Metula News Agency, Guysen news international et Causeur.

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3 Comments

  1. L’argumentaire de ce texte n’est pas raisonnable: on risque sa vie ou celle des autres à ne pas porter de masque. Le Japon a stoppé la pandémie car les gens y sont disciplinés. En occident on agit comme des enfants capricieux qui ne s’aperçoivent pas qu’ils jouent à la roulette russe

    • tu n’as pas compris que ces décisions ne sont pas sanitaires mais politiques, destinées à museler les populations, le masque vous ne l’enlèverez plus jamais, on inventera pour cela une 2ème, 3ème, … vague
      de la part d’un médecin français capricieux qui joue à la roulette russe

  2. Il manque à cet article le préambule de rigueur dans ce cas : « je ne suis nullement spécialiste et je n’ai aucune connaissance particulière en la matière MAIS je pense que les spécialistes ont tort ».
    Une telle introduction m’aurait économisé la lecture de la suite.
    Par ailleurs : « …la Belgique installe par décret autoritaire et sans aucune consultation démocratique… » ?
    FAUX. Cessons de pousser des cris pour rien. Le parlement a toujours la possibilité de se réunir pour voter pour ou contre le décret ; voire même voter une motion de défiance contre le gouvernement.
    L’absence d’une telle initiative (ou son échec au parlement), quelles qu’en soient les raisons, équivaut la ratification du décret. Des innombrables décrets sont promulgués ainsi.
    Nul besoin de passer par l’interminable processus législatif ; encore moins du ramdam de consulter la population directement pour n’importe quel décret.
    Heureusement. Car vue l’évolution sur le front épidémique ce sera probablement aussi le cas en France. D’URGENCE.

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