Rémi Richelet. Le numéro 1 de Front Populaire

Bon, nous y sommes!

Ma petite revue sous le bras, un bien bel ouvrage ceci dit, je m’assois.
Oui, j’affirme avoir commandé le numéro 1 de Front Populaire.
Je lis les deux premiers éditos. Stéphane Simon et Michel Onfray. Bizarrement, je lis comme à la maison. Je veux dire que je vois de quoi on me parle, sans être obligé de faire une étude de cas ou de me pencher sur une encyclopédie pour suivre ce que je lis.
Ces mots, leurs mots se calent sur ma pensée depuis le référendum européen qui m’a fait (et peut-être toi aussi) devenir un sujet et plus un citoyen, à peine un Français.
Enfin le référendum, non, les suites de ce référendum plutôt, l’adhésion forcée par le viol de la démocratie, de mon bulletin de vote, de mon choix, de notre choix commun.

Quand on pose des mots, et que l’on comprend la lente manipulation qui s’est engagée pour que chacun d’entre nous avale la trahison faite à l’opinion, la vente totale pièce par pièce de ce qui faisait la France pour délayer ce que nous étions, dans une soupe européiste.

Rien de ce qui nous arrive n’était pas théorisé

Pourtant, rien de ce qui nous arrive n’était pas théorisé. J’ai perdu des amis dans cette bataille.

Lorsque j’affirmais que des gens d’Europe de l’Est finiraient par bosser à notre place, ou lorsque malgré l’angélisme, mes amis agriculteurs affirmaient qu’ils mangeraient à la table des rois, que le démantèlement des joyaux de la République, nos services publics, allait pourrir nos relations entre citoyens sans que nous n’en profitions, j’ai perdu des amis.

Le mythe du ruissellement dans une Europe forte économique et devenue puissance fiduciaire censée nous rendre riche et rendre nos partenaires heureux dans des sociétés modernes, sans guerres et sans frontières.
Le mythe a gagné. La réalité est bien plus triste.

Devant la déferlante médiatique, qui nous a rendu souples par force, puisque nous n’avions plus aucun poids démocratique, nous sommes devenus des consommateurs réglementés.

Des lignes invisibles, des clous subjectifs ont réglé nos vies

Au nom de la liberté, nous ont été tracées des lignes invisibles, des clous subjectifs qui ont réglé nos vies jusqu’au goût du fromage. Un ”hygiénisme” à tous les étages qui a vu nos habitudes transformées, normalisées, aseptisés.

Plus qu’un ensemble de pays régulés, ce sont nos vies qui sont devenues identiques. Voitures identiques, haricots identiques, rues identiques, champs identiques, vêtement identiques, avec une possibilité payante de personnalisation pour marquer sa rébellion au système.

Tout est calibré pour que nos goûts collent à notre consommation en toute chose. Acheter du fromage dans une ferme est disruptif. Manger un fruit dans un verger fait frissonner de peur tant les fruits sont contrôlés dans la vente de masse.

Je vous parle d’un monde perdu

Je vous parle d’un monde perdu, où l’originalité était une vertu, où les anomalies devenaient des sujets et non des procès, où même un fruit blet était vendu pour de la confiture, où nous étions les maîtres de notre consommation. Un monde de rêve qu’aucun de nos enfants ne verra plus de son vivant, même en passant une frontière d’un pays européen. Le grand frisson sera ailleurs, par l’avion. Ici point de salut. Un monde perdu!

Des sous, des sous, des sous! L’Europe nous a rendu esclaves du monde, de ses fluctuations financières ou des crises impactant le prix du pain ici.

Nous avons vu la France devenir tertiaire, des fleurons industriels devenir des boites d’intérim puis disparaître, des particules agricoles devenir des industries sans ouvriers, des sociétés manger des sociétés et les exporter, des salariés devenir des éléments de régulations de Plan de financement, des ouvriers vendus pour un contrat dans des marchés de compétences intérimaires, des cadres devenir kapos dans des ex-entreprises d’Etat, et le goût de l’ouvrage, du travail bien fait disparaît au profit de profits bancaires.

Notre insurmontable dépendance au reste du monde

Dans le même temps notre dépendance au reste du monde est devenue insurmontable. Pétrole, alimentation animale, fourniture de biens industriels, produit médicaux, gestion de nos déchets industriels, de nos poubelles, nous avons perdu et la production et l’or de nos restes. Importation de bien et exportation des déchets… Au nom d’une normalisation à marche forcée.

Quand à la société, inutile d’en dire beaucoup. Le côté social, la normalisation des sociétés européennes, tout ça est juste inexistant. Le résultat c’est que nous sommes un des pays du monde où l’impôt et les taxes sont les plus importants. Le taux de prélèvement le plus élevé. Une redistribution mythifiée par les gouvernements successifs, plus ou moins au nom de l’Europe, selon qu’il faille la vendre comme un avantage, ou comme une charge.
Cette redistribution sert juste à cacher la pauvreté sous le tapis des chiffres de l’INSEE. Cet argent tombe sur les chômeurs, les déclassés ouvriers, sur les salariés de plus de 50 ans, sur les locataires sans revenus, sur tout ceux qui ont loupé la marche de l’Europe, en ville et la campagne.

Lorsque la société a rendu l’âme

A quel moment a-t-on décidé qu’il fallait cacher la pauvreté sous des subsides plutôt que de favoriser l’emploi?
Au moment où la société a rendu l’âme, ou la solidarité passe par une hausse des prélèvements fiscaux, la misère n’est plus visible, elle se cache derrière l’autosatisfaction des gouvernements à faire ruisseler sur le pauvre, l’argent commun à tous. De sorte que les revendications légitimes des gilets jaunes des premiers jours, les mouvement sociaux relatifs aux services publics ou aux grèves dans des entreprises vendues et revendues deviennent dans l’opinion publiques des revendications de riches. Il y a des parachutes, nous dit-on. Oui mais des parachutes fabriqués en Chine, pour des salariés français anciens fabricants de parachutes devenus chômeurs et pauvres.

Nous sommes tenus de coller aux grilles financières imposées par l’Europe


Ici aucune normalisation européenne. Juste une variable d’ajustement par des lignes de comptes dans un bouquet financier sur la table d’une banque mondiale. Juste des injonctions d’un gouvernement nommé sans l’avis du peuple.
Nous sommes tenus de coller aux grilles financières imposées par l’Europe. Cet argent prélevé sur le travail ne nous appartient plus, nous avons perdu le choix de son utilisation. Nous avons perdu le droit de l’utiliser pour nous, sans l’avis d’un Allemand, d’un Italien, d’un Polonais!

Pour éviter que le peuple français ne comprenne …

Pour éviter que le peuple français ne comprenne, on l’amuse avec l’épouvantail mitterrandien. L’extrême droite! Qui maintenant se revendique de de Gaulle, ce qui, pour un type de 50 ans, est d’une incongruité totale. L’arène politique n’est plus qu’un cirque pour élire des gens qui validerons des mesures supra nationales, avec comme seules activités celles de faire évoluer l’opinion publique de chaque pays positivement pour que ces décisions soient acceptées. Pour ça c’est simple, les hérauts devront noyer cette opinion dans une bataille tous les 5 ans contre un monstre fantastique… L’extrême droite.
Quitte à mentir sur le fond républicain, démocratique, national, chacun des candidats se réfère sans vergogne à ces quelques critères pour en faire un argument commercial dans sa profession de foi du premier tour.

Au second tour, il ne reste que l’extrême droite à combattre. C’est d’une facilité déconcertante. Résumons ça au simple mot : progressiste.
Mais sur le fond, vu le point de départ, le viol de la décision d’un peuple suite à une campagne de promotion de la future Europe et l’entrée dans ce ”machin” par un simple arrêté dans le dos des électeurs, qui peut encore se revendiquer de la démocratie sans être foudroyé ?

Les derniers soubresauts de la République

Quand à la République, elle vit ses derniers soubresauts, et périra assurément en 2022 par la banderille du fossoyeur Macron, bien aidé par ces prédécesseurs: la République elle-même a subi la normalisation.
La France est une république, Laïque, Une et Indivisible, Démocratique et Sociale…. Souveraine!
Voilà le cadre.
Depuis que nous avons un ministère de l’Europe, on peut considérer que la souveraineté est morte.
Concernant le social, j’ai détaillé ce pourquoi la France n’est plus apte à s’en revendiquer.
La démocratie est morte avec l’adhésion à l’Europe.
Il ne reste à la France que la République, (qui se doit d’être démocratique, et sociale et qui de fait ne l’est plus), et la laïcité.

La France, cette anomalie dans le monde depuis 1905

La France est depuis 1905 une anomalie dans le monde. Nous avons résisté en faisant de l’État un sanctuaire protégé des lobbys bigots. Une forme juridique séparative entre les décisions de dieu et des règles des Hommes. Dans un monde qui organise des partouzes œcuméniques, dans une Europe qui multiculturalise les croyances, la France est une anomalie. Macron revendique son rapport aux dieux, les fait revenir dans le choix des hommes libres, valide les communautés, les reconnaît, assume le poids des syndicats cléricaux.
Le progressisme a besoin de sectoriser, de créer des leviers, a besoin d’un esclavage des âmes pour remplacer par des clergés les syndicats devenus incapable de se battre contre les moulins de la mondialisation.
Réélire Macron reviendra à dire que la laïcité est morte, et son corollaire la liberté de conscience qui permet encore aujourd’hui de dire son dégoût de l’emprise, du communautarisme, de l’organisation par une poignée de l’opinion communautaire, de contrer les réactions et d’opposer au monde la liberté contre le respect qui musèle l’expression des libertés. Le progressisme normalise la liberté.

Nous ne serons plus que la France, débarrassée de la démocratie, de la laïcité, de la sociale et de son souverainisme. Débarrassé de son âme, où même son peuple ne sera que multitude de secteurs. Une banlieue de l’Europe, un satellite du monde soumis à son nouveau maître, le progressisme sans peuple.

Si la solution est de réinjecter le souverainisme dans le sang de ce peuple …


Si la solution est de réinjecter le souverainisme dans le sang de ce peuple, dans cette France qui fut le modèle de la liberté du monde, elle doit être étudiée et développée. Pour ça, il faut savoir et comprendre. C’est, je pense, le sens de ”Front Populaire”.
Enfin manifestement, c’est cela. Je vois Marine le Pen revenir dans le nid de la République, et les castors, fidèles collabos du progressisme, commencer à couper les arbres pour monter le barrage contre ”l’extrême droite”, associer le souverainisme au totalitarisme, vomir les lecteurs d’une revue d’opinion, associer cette sortie livresque à ”Minute”, tirer à boulets rouges sur la parole d’un républicanisme qui assume être Un et Indivisible, Laïque, Social comme si nous devions avoir honte de protéger ce que nous sommes encore.
Le progressisme est en danger, son équilibre est soumis à cette simple idée. La France est elle encore une république souveraine?
Moi je pense que non, je pensais être seul, mais je découvre avec surprise que nous sommes légion à avoir conservé la flamme malgré les sources médiatiques qui nous ont vendu les bienfaits du monde et de l’Europe, alors que nous savions, dans nos vies, qu’il n’en était rien.

Permettre un choix éclairé

Il n’est pas questions ici de forcer le souverainisme, de l’imposer, d’en faire une dictature, mais de permettre un choix éclairé. De permettre la liberté de choisir la voie en sachant que passé 2020, il sera sûrement trop tard pour revenir sur le monde perdu.
Le choix d’être un pays libre, dont la marche est assurée par le peuple et pas par des voyageurs de commerce, le choix d’assumer et de rendre les citoyens acteurs raisonnés de l’avenir de ce pays. De refaire société, de redevenir une puissance économique fière de son travail, d’être maître de ces choix énergétiques, commerciaux, de retrouver l’honneur d’être français, d’être le France, et pas le camp de vacances du monde.

Que crève le progressisme, que crève le macronisme, que Vive la République et la liberté, que Vive la France Laïque Indivisible et Sociale!


Rémi Richelet est Président de l’association Esprit Laïque, association de défense de la loi 1905. Esprit Laïque soutient toutes actions visant à défendre la laïcité et la liberté de conscience.

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