Sarah Cattan. Omar, Camelia, Ladj, Christiane, Assa, et … Nous, spectateurs impuissants et dévastés

C’est ainsi qu’arrive un matin un presque dégoût. Une forme de répugnance à écouter les infos. Il est où le bonheur disait la chanson

Tu te demandes où il est passé, ce presque empressement, cette douce hâte à allumer la radio, juste là, tu sais, le temps que se fît le café.

Déjà s’était peu à peu, insidieusement, évanouie la quête, à peine arrivée sur un lieu de vacances, à Vite Ô vite Vite dénicher la Maison de la Presse, où tu te fournirais avec gourmandise et quelque excitation pour que chacun dans la maisonnée en eût pour son comptant, qui de L’Equipe et qui du Monde, et celui-là qui lisait Les Echos et Elle, la nouvelle venue, qui avait demandé Gala, et puis Le Canard, et puis Charlie, et puis les Mots-croisés : c’était avant.

C’était avant. Avant la Terreur islamiste. Avant Notre Dame. Avant le Covid. Avant Assa Traoré, surgie comme d’une boite à ressort et s’appropriant avec une malhonnêteté confondante l’inqualifiable meurtre de George Floyd, éclipsant avec maestria (?) devant nos yeux ahuris l’image-même de la victime de Minneapolis

C’était avant, lorsqu’il était encore possible de parler politique au cours du déjeuner. Lorsqu’on le faisait en s’écharpant. En s’engueulant. En finissant par en rire et se prendre dans les bras. C’était avant, lorsque le sujet n’était plus désigné comme interdit … à table

Outre qu’aujourd’hui tu as déjà le sentiment que tous les sujets ont été abordés ad nauseam avant même que la presse s’en empare, tant tu as déjà reçu de dépêches, de messages, de tweets, bref autant de supposés scoops,

Outre tout ça, aujourd’hui tu te demandes … si c’est Toi le problème : serais-tu devenu lâche, à force que d’être désabusé.

Ou alors n’aurais-tu pas atteint ce trop-plein

Car enfin il faut avoir une sacrée dose de ce quelque chose que je ne sais nommer, ne le possédant point, pour avoir entendu, la même semaine, les propos fous d’un Ministre qui, non content d’avoir placé à fort mauvais escient l’émotion au-dessus des Lois, tacla et puis lâcha ses policiers, d’une Autre qui rompit avec toute déontologie avant d’accourir faire repentance sur les plateaux télé, comme elle le fit dans l’Affaire Mila, et avant que de se faire insulter, elle et sa Fonction, par le refus cinglant qui lui fut opposé, mais encore de cette ex Ministre qui vint, de façon in-su-ppor-ta-ble, assurer à la nouvelle papesse, entendez Assa Traoré, qu’elle était une Chance pour la France et que « nous » ne pouvions, nous, que l’en remercier – en posant genou à terre Non Non Elle n’a pas dit « ça », Christiane, mais … pas loin ) -, avant que de se lancer, avec le lyrisme qu’on lui sait, dans une tirade éplorée disant tout son respect et son affection à la pauvre mère du défunt dont on eût pu croire qu’il venait juste de s’éteindre, et, en guise de conclusion, après la Camelia venue ouvrir le bal, un Ladj Ly, venu à son tour nous promettre des manifestations qui n’en finiront pas si « On » ne se pliait pas à leurs « exigences ». (Sic)

Manquent à l’appel un Mehdi Meklat ou quelque Claude Askolovitch, me disais-je, le cœur soulevé devant ces voix qui désormais sont devenues les invités de ces plateaux où se … prostituent des personnes supposées informer leur public et que l’on entend, complaisantes, se répandre en remerciements pour le grand dérangement et l’insigne honneur d’être venu en personne s’exprimer au micro : de Virginie Despentes à Omar Sy, que dis-je, à l’épouse d’Omar Sy herself à présent[1] ou un Yannick Noah, tombés juste à pic qu’ils furent, sorte d’aubaine venue du ciel  après la bataille où des imposteurs pro et anti Raoult venaient tout récemment nous gaver de leurs certitudes, et tant il est vrai que ce déconfinement qui nous laissa un peu ahuris et questionnants risquait de laisser … un vide dans des media indigents qui s’empressèrent de le remplir avec ce qu’ils purent trouver : ces  spécialistes ès racisme dont je m’étonne à nouveau qu’ils trouvent aujourd’hui matière à s’indigner de la sorte, eux que l’on n’entendit guère à tant d’autres dramatiques occasions, eux qui font écrire à un Amine El-Khatmi qu’il n’y a pas de racisme structurel en France, eux qui font dire pis que pendre à un Kofi Yamgnane, lequel, après avoir dû rappeler à Virginie Despentes les noms de Félix Houphouët-Boigny ou celui de Léopold Senghor,  indigné qu’il était devant le Cran ou les Indigènes de la République, conclut qu’Omar Sy ne faisait pas mieux qu’Éric Zemmour, soufflant sur les braises et allumant des incendies.  

Ouai. Sauf que, quoi que je pense de notre polémiste, je trouve ici énoooorme la comparaison : Kofi Yamgnane oubliant juste de préciser Qui parlait, Comment il parlait, et … D’où il parlait, allumer un incendie depuis les USA me paraissant un brin moins risqué pour notre nouvel … orateur.

Mon amitié et mon indéfectible soutien au passage à celle que je qualifierai de Meilleure d’entre nous, Christine Kelly, victime d’insupportables menaces.

[1] Tout part d’un message posté par Abdoulaye Kant, qui s’insurge sur Twitter qu’un des ses collègues noirs ait été traité de « vendu » en marge de la manifestation du 2 juin pour Adama Traoré. Au cours d’un échange surréaliste sur Twitter, Hélène Sy a reproché au gardien de la paix noir de … ne pas rejoindre le camp des antiracistes contre les “violences policières”…

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1 Comment

  1. Si il existe bien un racisme structurel en France, véhiculé par les partis politiques, les associations, 90 % des médias et même le monde du spectacle : c’est celui qui permet à ces nazis indigénistes d’être mis en-avant, de ne JAMAIS être poursuivis en justice et condamnés pour leur racisme décomplexé. C’est celui qui fait que des crimes racistes comme le viol collectif d’Evry et le meurtre de Sarah Halimi sont commis sans que la vérité soit connue du plus grand nombre et que justice soit pleinement rendue. Voilà le racisme structurel de la France des indigènes de la République. Vichy phase 2, sans libération à l’horizon.

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