Serge Hajdenberg. Grève des menottes

Jeudi les policiers français, en colère, se sont mis en grève d’une manière inhabituelle et surprenante : ils ont déposé leurs menottes par terre pour bien nous avertir qu’ils ne les utiliseraient plus si leur autorité suprême, le Ministre de l’Intérieur, leur interdisait certaines pratiques de combat physique pour arrêter les présumés délinquants de toutes sortes, voire des terroristes. Il est certainement difficile de dire où se trouvent les limites intermédiaires et supérieures de l’utilisation de la force par ceux qui en ont le droit légitime. Dans les pays démocratiques l’usage des armes à feu par la police et très encadré. Néanmoins chaque année des deux côtés, force de l’ordre et délinquants, il y a des victimes, blessés ou morts. En cas de non-utilisation des menottes pour immobiliser les suspects il faudrait alors que les gardiens du droit du peuple à sa sécurité se voient alors probablement dans l’obligation pour s’imposer de sortir leurs Tyser et très certainement leurs armes à feu.

Je n’ose pas imaginer ce que fera la justice et ce qui se passerait à ce moment-là dans ce qu’on appelle « les quartiers » où on a la vengeance facile y compris contre la police. Et de dissuasives ces armes se transformeraient en risques majeurs, y compris celui de batailles rangées. Je n’ose pas y penser.

Le problème qui suit de telles violences est le traitement qu’en fera la justice. Elle sera prise entre éventuellement condamner ceux qui risquent leur vie pour défendre les citoyens de la République et ceux qui se contrefichent de la liberté, de l’intégrité, du droit de propriété personnel ou collectif.

Nous avons certaines images de ces problèmes lorsqu’on observe Israël confronté à ceux qui veulent sa destruction.

Là-bas, comme ici, la police a toutes les mauvaises affaires possibles et imaginables. Mais en plus comme vous le savez elle a de toute évidence la plus difficile de toutes, celle de défendre à l’intérieur de ses frontières chaque enfant, chaque femme, chaque homme contre ces bandes d’assassins qui n’ont qu’un seul objectif, tuer, tuer et encore tuer. Et pourtant la démocratie et l’application de ses lois semblent protéger toutes les victimes équitablement, des terroristes pouvant aller pour se plaindre jusqu’à la Cour Suprême.

En Israël la très grande majorité de ses citoyens défend bec et ongles sa police car l’ennemi est commun. Elle soutient son armée, véritable armée du peuple, qui la protège à l’extérieur du pays avec, elle aussi, des contraintes légales très strictes.

Souhaitons qu’en France nous arrivions rapidement à un équilibre entre la loi et la force qui s’y applique et que soient protégées comme il se doit la majorité de ses habitants et toutes ses minorités.

Alors les martyrs de notre communauté n’attendront plus jusqu’à la mort que certains policiers viennent les sauver.

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