Isaac Franco. La Solution Finale, version farsi

L’intérêt de nos médias pour les dernières promesses de Solution Finale de l’Etat juif par l’Iran et son factotum libanais du Hezbollah étant inversement proportionnel à celui réservé au projet d’extension de souveraineté israélienne sur 30% de la Judée Samarie (1), il n’est pas superflu de rappeler les propos de leurs satrapes enturbannés pour que nul n’en ignore et ne puisse une fois encore prétexter qu’il ne savait pas.

“Je veux souligner l’importance de la tragédie de l’occupation de la Palestine et la naissance de la tumeur cancéreuse du sionisme dans ce pays… L’entité sioniste ne survivra pas et sera éliminée… De tous les crimes récents contre l’humanité, aucun n’égale celui de l’entité sioniste en dimension et gravité… Nous soutiendrons et assisterons toute nation ou tout groupe, où qu’il soit, qui s’oppose et qui lutte contre le régime sioniste” (Ayatollah Khamenei, le 22 mai à l’occasion de la “Journée de Jérusalem”). “Israël représente le plus grand danger pour la paix et la sécurité mondiales, et le plus grand violeur des droits de l’homme” (ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Zarif). “La Palestine doit être libérée du fleuve à la mer, Israël n’a aucune légitimité et doit être détruit… L’indépendance d’Israël marque l’apparition d’un virus, d’une tumeur cancéreuse au cœur de l’Oumma… Lutter pour la Palestine, les lieux saints, le peuple palestinien et contre l’usurpateur sioniste sont des devoirs religieux et idéologiques qui ne peuvent jamais faire l’objet de compromis ou de négociations” (Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, le même jour à Beyrouth). “Comme l’ont promis nos dirigeants, la fin du régime sioniste est proche, tous les médias diffuseront bientôt la nouvelle de l’Ayatollah Khamenei en prière au lieu saint d’Al Quds” (les Corps des Gardiens de la Révolution).

Une volonté d’éradication de l’Etat juif pas vraiment nouvelle, objectera-t-on. Pourquoi s’inquiéter aujourd’hui plus qu’hier de ces diatribes, ce ne serait là qu’une forme récurrente de lyrisme oriental certes regrettable dans la forme mais, au fond, pas de quoi fouetter un chat fût-il persan, au point que, le 18 février 2019, ces menaces faisaient dire à l’Espagnol Josep Borrell, alors ministre des Affaires étrangères de son pays: “L’Iran veut détruire Israël, il n’y a là rien de nouveau, il faut s’en accommoder”. Aujourd’hui Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, le même Borrell semble s’émouvoir de la formule nazie “Solution Finale” exhumée par les dirigeants de la République islamique pour sortir timidement l’Union de sa narcose: “L’Union européenne condamne les remarques menaçantes du Leader suprême iranien l’Ayatollah Ali Khamenei remettant en question la légitimité d’Israël. De tels propos sont totalement inacceptables et sont une source de grande préoccupation… L’UE réitère son engagement fondamental pour la sécurité d’Israël”. Sauf que ces déclarations ne questionnent pas seulement la légitimité d’Israël mais appellent très explicitement à “l’élimination du régime sioniste”, assumant ainsi effrontément le projet d’une nouvelle Shoah après celle dont leurs auteurs nient impunément la réalité…

On se rappellera que le projet du gouvernement israélien d’étendre la souveraineté de l’Etat juif sur 1.800 km2 de la Judée Samarie avait, la semaine précédente, inspiré aux responsables de l’Union réunis pour en discuter en urgence absolue – ainsi qu’aux diplomates de certains de ses Etats membres (France, Belgique, Luxembourg, Irlande en tête) – des propos et des intentions autrement plus belliqueux, dont celle de punir Israël par la mise en place de sanctions économiques et politiques s’il osait passer à l’acte. A l’aune de telles promesses de représailles pour une extension programmée de souveraineté sur 30% d’une terre pourtant accordée dans son intégralité au Foyer national juif par des traités internationaux du siècle dernier jamais révoqués, il apparaît clairement que le communiqué de l’UE dénonçant les menaces d’éradication d’Israël ne mesure que très insuffisamment leur gravité.

Il lui manque cruellement de quoi interpeller et inquiéter sérieusement un régime qui, depuis plus de quatre décennies, viole impunément les droits de l’homme, persécute et pend les homosexuels, torture et massacre opposants et mort-de-faim dans les rues, renvoie les femmes à une condition d’un autre âge et entretient le chaos partout dans la région: des menaces crédibles de sanctions.

Eh oui, de celles qu’on dégaine sans retenue ni décence pour punir un Etat juif coupable de se chercher, avec l’appui des seuls Etats-Unis, des frontières sûres dans une géographie aussi ouvertement hostile, mais qu’on peine à seulement envisager lorsqu’il s’agit de freiner les ambitions de ceux qui le menacent le plus désormais.

Les pistes ne manquent pas, pourtant: du démantèlement d’INSTEX – ce mécanisme mis en place par l’UE pour continuer de commercer avec l’Iran en contournant les sanctions américaines – au retrait de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la France du deal de 2015 sur le nucléaire en passant par l’inscription du Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes.

Encore un effort, Borrell, peut-être vous poussera-t-il un jour des talonnettes aux chaussures…

(1) Contrairement au mensonge mille fois asséné d’une “violation flagrante” du droit international, un projet conforme à celui-ci (voir La caresse et le pilon du 18 mai et Amnésie volontaire du 26 avril) 

Isaac Franco

Isaac Franco, chroniqueur à Radio Judaïca Bruxelles – FM 90.2 les lundis de 17 à 18 heures (“Cherchez l’erreur”)      

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1 Comment

  1. ils soutiennent économiquement les dictateurs génocidaires qui lapident persécutent tuent leur propre peuple et menacent Israël d’un génocide mais veulent sanctionner économiquement Israël pour leur projet de souveraineté ! Immoral et écœurant !

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