René Seror. Moubarak. Le dernier pharaon. Le silence de la France


RAIS déchu, chassé du pouvoir par les foules en délire de la Place Tahrir, lâché par l’Armée dont il était issu, condamné puis innocenté au cours d’un simulacre de procès relevant plus de la mascarade que de la justice,
ainsi finit Hosni MOUBARAK.

Ainsi s’est-il éteint pour toujours.
A 91 ans, dans un hôpital militaire du Caire.
Le Maréchal Al Sissi lui a rendu hommage.
Ainsi que les dirigeants israéliens et arabes de Judée-Samarie.
Fait notable: pour une fois, d’accord.

Aucune réaction officielle de Paris


En revanche, aucune réaction officielle de Paris.
Pourtant, l’ancien Président égyptien a toujours été le bienvenu à l’Elysée.
30 ans durant, le dernier Pharaon était l’interlocuteur préféré des présidents français.
François Mitterand l’aimait bien.
Il lui racontait les petits secrets des émirs et demeurait discret sur ses escapades amoureuses.
Il était adoré de Chirac.


Ces 2 là étaient d’accord sur tous les sujets: le Liban, l’Irak, le nucléaire iranien, le conflit israélo-arabe…
Bernadette veillait sur Suzanne, l’épouse de Moubarak.


Les fréquentes visites entretenaient  une familiarité incongrue,  au delà d’une simple amitié.
Nicolas Sarkozy l’avait choisi pour co-présider “l’union de la Méditerranée”, cette utopie inassouvie.

“Le bon arabe” des présidents français


De 1981 à 2011, Hosni Moubarak a été “le bon arabe” des présidents français.
Et le plus fascinant, dans ce dialogue permanent au sommet, c’est qu’il n’aura servi à rien.
On faisait TOUT pour épargner cet ami cher.  
On ne l’embarrassait pas avec des sujets communs, genre
-droits de l’homme et les sempiternelles jérémiades qui suivent.
-plaintes des chrétiens coptes
-les mosquées qui poussaient comme des champignons après la pluie.
-ou, et surtout, la démographie galopante qui maintient l’Egypte dans le sous-développement.

A ce propos, rappelons que l’Egypte comptait 30 millions d’habitants sous Nasser.
Ils sont 100 millions aujourd’hui.
Alors, évidemment, on ne lui en parlait pas, on ne le voyait pas, jusqu’à la révolution de la place Tahrir.
Quand les militaires ont destitué Moubarak, ils ont demandé le feu vert à … Washington.
Ils n’avaient rien demandé à Paris.
Si à la mort de Moubarak, on ressent comme un air de nostalgie qui flotte dans l’air, c’est que contrairement à Nasser, Sadate ou Al Sissi, Moubarak était sans doute le plus humain des dirigeants de l’Egypte, ou, dirons-nous, le moins féroce.
La France devrait pleurer cette amitié de 30 ans, qui aurait pu être si utile à la francophonie, à la paix, au commerce, aux libertés, mais dont ils n’ont rien fait.
Simple constatation: la France, grande donneuse de leçons, prête à taper sur qui pense autrement qu’elle, n’est hélas jamais au bon endroit au bon moment.
Le Grand Rabbin de France disait à la radio, ce matin:
“On se plaint d’une société qu’on se plaît à déstabiliser.”
Quelle leçon d’humilité, qui vaut pour chacun.

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