Edouard Gris. Liquidation de Suleimani : escalade au Moyen-Orient ?


En ordonnant l’élimination ciblée du général iranien Kassem Suleimani, le président Trump a pris une décision stratégique importante. Il a envoyé un message aux iraniens : « Assez de terreur! ». Il sait que l’Iran « vengera la mort de Suleimani », d’autant plus que les Iraniens disposent de capacités militaires pour répondre aux États-Unis.

L’assassinat du général iranien Qassem Suleimani, commandant des brigades Al-Quds, s’avère un succès opérationnel du renseignement américain. Le message aux iraniens est sans équivoque : nous n’accepterons jamais vos attaques terroristes, contre les cibles américaines en Iraq en particulier et au Moyen-Orient en général. L’ayatollah Khamenei avait qualifié Kassem Suleimani de « martyr vivant de la révolution ». Le voila devenu un martyr véritable.

A l’instar de l’élimination du chef de l’État islamique, Abou Bakr Al Bagdadi, Donald Trump a pris la décision stratégique d’éliminer le général Suleimani, malgré le risque que cette action sonnerait le glas des négociations secrètes avec les Iraniens et peut être risquerait gêner Trump au début de sa campagne électorale. Il n’y a pas de doute que les Iraniens ont été surpris. Qassem Suleimani se conduisait en Iraq en pays conquis. Aucune, ou presque, mesure de sécurité n’entourait ses déplacements. Son mépris pour la discrétion et la prudence lui a coûté la vie.

La décision du président Trump d’éliminer Qassim Suleimani s’avère, peut être, plus importante que la décision du président Obama d’éliminer Oussama ben Laden. Qassem Suleimani représentait une menace majeure pour l’ensemble du Moyen-Orient : il était le chef de la pieuvre terroriste iranienne au Moyen-Orient et le principal maître d’œuvre de l’expansion de la révolution khomeiniste, au cours des 20 dernières années, en Syrie, au Liban, en Irak et au Yémen.

En tant que chef des branches terroristes de l’Iran au Moyen-Orient : Hezbollah, Hamas, Jihad islamique, milices chiites et rebelles houthis au Yémen, Qassem Suleimani avait les mains souillées de sang américain, israélien et arabe. Il a été impliqué dans l’attentat à la bombe en 1994, contre le bâtiment de la communauté juive à Buenos Aires, dans l’attentat contre le bus touristique israélien en Bulgarie en 2012, et dans des attaques terroristes sur le plateau du Golan en Israël. Il était responsable de la mainmise militaire iranienne en Syrie, de l’armement du Hezbollah, du financement des insurgés houthis au Yémen, de l’armement du Hamas et du Jihad islamique dans la bande de Gaza.

Ces dernières semaines, Suleimani préparait des attaques de bases américaines en Irak, par des milices chiites irakiennes. Conformément aux instructions du guide suprême Khamenei, il a initié l’attaque contre l’ambassade des États-Unis en Irak. C’est lui qui, au prix de centaines de morts et de blessés, a fait réprimer les manifestations au Liban et en Irak.

Les Gardiens de la révolution iraniens ont promis une terrible vengeance contre les États-Unis pour l’assassinat de Kassem Suleimani. L’Iran ne peut pas passer outre et ne pas répondre à ce qui constitue, à ses yeux, une violation de sa dignité nationale. Kassem Suleimani était le dauphin probable et exécuteur du testament politique de Khamenei au Moyen-Orient. Il avait de bonnes chances de devenir son successeur.

Une absence de réponse de l’Iran serait interprétée comme une faiblesse majeure, nuirait à son prestige et en tant que puissance régionale, affaiblirait également sa dissuasion. Les Iraniens disposent d’un large éventail de moyens pour répondre à l’assassinat de Kassem Suleimani. Il est probable qu’ils aient déjà préparé des scenarii pour cette éventualité. Ils les auraient mis en œuvre, même si les tentatives de liquidation s’étaient soldées par un l’échec.

Les cibles immédiates de réponse sont les bases américaines dans les États du Golfe, les bases américaines en Irak, les pétroliers ou les navires occidentaux dans le golfe Persique, et ambassades et consulats américains au Moyen-Orient. Il y a aussi des cibles américaines dans le monde entier, qui seraient successibles d’attaques terroristes de la part du Hezbollah ou des services de renseignement et d’espionnage iraniens opérant à l’étranger.

Bien que l’Iran ait tenu pour responsable de l’élimination de Suleimani, uniquement les États-Unis, par crainte qu’il soit tenté d’exercer sa vengeance également contre Israël, celle-ci à augmenté sa vigilance à ses frontières nord et sud. Les responsables israéliens de la sécurité sont en constante coordination. Le site du Hermon a été fermé parce que dans le passé, la force iranienne « Al-Quds » avait tenté de le frapper avec des roquettes mais avait échoué. Il est pratiquement inévitable que les Iraniens tentent également d’inclure Israël dans leur campagne de vengeance au moyen du Hezbollah, du Hamas et du Jihad islamique.

Il est probable qu’Israël ait été informé préalablement, par les américains de la tentative d’élimination de Suleimani. Elle arrive juste au moment où Israël tente de promouvoir un accord de cessez-le-feu avec le Hamas, dans la bande de Gaza.

La signification immédiate de l’élimination est l’escalade militaire au Moyen-Orient. Les Iraniens ne renonceront pas à leur revanche. La « vengeance » peut être immédiate ou, au contraire, les Iraniens prendront leur temps pour choisir le mode d’action le plus douloureux possible. Toutefois, leur marge d’action est très étroite, étant donné qu’ils craignent, par-dessus tout l’explosion d’un conflit généralisé avec les États-Unis et, pire, d’une déflagration régionale. EG♦

Source NEWS1 du 04/01/2020. Yoni Ben Menahem de KOl Israël. Via MABATIM.INFO

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1 Comment

  1. Le premier paragraphe semble se contredire déjà :
    « Trump….a envoyé un message aux iraniens : ‘Assez de terreur! ‘. Il sait que l’Iran ‘vengera la mort de Suleimani’, d’autant plus que les Iraniens disposent de capacités militaires pour répondre aux États-Unis ».

    Comment peut-on prétendre que le message de Trump était « Assez de terreur » et dans la même respiration affirmer que les iraniens vont se venger (par la terreur évidemment) et que Trump le sait ?

    J’avoue avoir arrêté la lecture là. Il y a toujours mieux à faire.

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