Obligations républicaines – Pierre Saba

Le président de la république française Emmanuel Macron a déclaré la semaine dernière : « le port du voile dans l’espace public n’est pas l’affaire de l’Etat. » Cette phrase, confirmée par le contexte de sa déclaration, appelle quelques indications de forme et de fond.

Emmanuel Macron à La Réunion, le 24 octobre 2019. Capture d’écran

Sur la forme, en regard des lois constitutionnelles et parlementaires, le chef de l’Etat a raison. En regard de l’actualité sociologique & judiciaire, il a tort.

Le regard légal serait suffisant si la France ne connaissait, depuis des années, des crimes, délits, infractions, commis au nom de l’Islam par des djihadistes. Macron ne peut ignorer le fait sociologique et judiciaire. Il ne peut délaisser la douleur des familles des enfants pourchassés et assassinés à bout touchant par les tueurs de l’école juive de Toulouse, ni celle des familles des victimes des personnes décapitées, défenestrées, attablées à des cafés ou assistant à des spectacles, etc. Si le chef de l’Etat est comptable du respect dû à la laïcité, il l’est également de la sécurité du peuple français. A cet effet, la nomination de personnes marquées par l’islamisme comme Belatar au conseil présidentiel des villes, qui vient d’ailleurs d’en démissionner par solidarité avec les musulmans stigmatisés, indique combien Macron est prêt à sortir de son strict rôle de respect de la laïcité quand les circonstances lui semblent utiles.

Sur le fond, le voile est déterminé par les théologiens musulmans comme un signe éloigné du culte musulman, interdit dans plusieurs pays musulmans d’Asie centrale et autres au titre de signe de djihadisme.

Ce voile est porté à divers titres différents que sont la conviction religieuse personnelle, la soumission à l’époux ou aux règles micro-communautaires, la propagande djihadiste.

Le président français ne peut s’offrir l’économie de ces éléments extra-légaux qui constituent un débat permanent dans l’ensemble des sphères de réflexion médiatiques & politiques. Il est astreint à l’examen d’une situation rendue difficile par au moins trois facteurs.

L’impérieuse nécessité pour chaque élu d’être réélu induit d’éluder les sujets susceptibles de perdre des voix.

Le risque de subir l’accusation d’« islamophobie ». Ce mot a été inventé par le lobby djihadiste. Il a pour but d’ interdire au nom d’un antiracisme dévoyé, toute critique du djihadisme et tout blasphème. Ce lobby procède par confusion. La lutte contre le djihadisme est une obligation républicaine et le blasphème ne constitue aucun délit.

La règle de Droit interdit la stigmatisation. Ce n’est pas parce qu’on est arabe que l’on est un délinquant ni un criminel. Ce n’est pas parce que l’on est arabe que l’on n’est pas un criminel ni un délinquant. L’association entre arabe et hors la loi est inacceptable à charge comme à décharge. La Loi ne saurait concerner l’identité ni la nature des personnes. Elle ne concerne que les faits et les actes.

C’est au prix de cette rectification que la confusion imposée par les djihadistes et utilisée par les candidats électoraux sera éliminée. C’est à cette condition que le débat sera débroussaillé, que les mensonges seront éliminés, que les problèmes pourront être examinés clairement et sûrement.

Hélas, jusqu’à présent, ce prix semble inabordable.

Pierre Saba

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*